Certification de 19 nouveaux CSI
La récente certification de dix-neuf Centres de santé intégrés, répartis entre Brazzaville et Pointe-Noire, marque une étape majeure pour le système sanitaire de la République du Congo. Ces établissements rejoignent le cercle restreint des structures reconnues pour la qualité de leurs services destinés aux mères, aux nouveau-nés et aux enfants.
Officialisée dans un communiqué du Fonds des Nations unies pour l’enfance, la nouvelle confirme l’engagement conjoint du ministère de la Santé et de la Population et de l’Unicef à hisser les soins primaires à un niveau répondant aux standards internationaux.
Une démarche Mavimpi Ya Mbote
Les centres certifiés appliquent l’approche « Mavimpi Ya Mbote », expression locale synonyme de “meilleurs soins”. Elle vise à garantir un continuum de prise en charge, depuis la consultation prénatale jusqu’au suivi post-natal, en impliquant étroitement les communautés environnantes.
Inspirée des principes d’Alma-Ata et d’Astana, la méthode place le premier contact entre famille et structure sanitaire au cœur du dispositif. Elle encourage l’écoute des patientes, la disponibilité des médicaments essentiels et la bonne tenue des données cliniques.
Des résultats mesurés
En dix-huit mois, la performance moyenne des dix districts pilotes est passée de 48,9 % à 76,6 %. Ce bond de près de trente points illustre la rigueur des équipes et la pertinence des critères de certification. Chaque indicateur – hygiène, suivi des protocoles, accueil – a progressé de façon tangible.
Le succès se mesure aussi à l’échelle individuelle : baisse des retards de consultation prénatale, augmentation du taux de vaccination complète et réduction des complications néonatales. Ces chiffres, encore consolidés, laissent entrevoir un impact durable sur la santé publique.
Vers un passage à l’échelle nationale
Forts de ces résultats, le ministère et l’Unicef souhaitent désormais institutionnaliser Mavimpi Ya Mbote. L’objectif est clair : offrir à chaque district sanitaire la même qualité de service, qu’il se trouve sur le littoral ou dans l’hinterland.
L’extension annoncée nécessitera l’élaboration de guides nationaux, la formation continue du personnel et la mobilisation de ressources logistiques. Les autorités sanitaires estiment que cette mutualisation d’expériences favorisera une montée en compétence harmonieuse sur tout le territoire.
Voix des communautés
La représentante de l’Unicef au Congo, Mariavittoria Ballotta, souligne que « les témoignages des mères confirment que l’approche a sauvé la vie d’enfants ». Sur le terrain, les patientes mentionnent une meilleure disponibilité des sages-femmes et un respect accru des délais d’attente.
Dans plusieurs CSI de Pointe-Noire, des comités de santé locaux ont vu le jour. Ils vérifient la propreté des salles d’accouchement, la ponctualité des agents et la bonne orientation des familles. Cette participation citoyenne est considérée comme l’un des moteurs du changement.
Enjeux pour l’ODD 3
La certification des centres participe à l’Objectif de développement durable n°3, centré sur la santé et le bien-être. En fournissant des soins de qualité, le Congo renforce la prévention des décès maternels et infantiles et consolide ses indicateurs de couverture sanitaire universelle.
À terme, le pays compte capitaliser sur l’élan actuel pour élargir la couverture vaccinale, améliorer la nutrition infantile et promouvoir l’équité d’accès aux services. Les partenaires techniques restent disposés à épauler cette ambition, estimant que la dynamique enclenchée constitue un levier solide pour l’ensemble du système.
Perspectives et engagement continu
Les prochaines étapes porteront sur le suivi régulier des centres certifiés afin de maintenir le niveau d’excellence atteint. Des évaluations trimestrielles, couplées à un accompagnement ciblé, permettront de détecter les éventuels écarts et de relancer la formation si nécessaire.
Le succès de cette démarche illustre la possibilité d’allier leadership national et soutien international pour répondre efficacement aux besoins des populations. En misant sur la qualité plutôt que sur la seule expansion du réseau, les autorités sanitaires placent la confiance de la population au cœur de leur stratégie.
