Un prêt stratégique pour moderniser des infrastructures vétustes
L’accord signé le 23 juin 2025 entre l’Afrique du Sud et la Banque mondiale témoigne d’une volonté accrue de revitaliser un pays en proie à des défis économiques majeurs. Avec un prêt colossal de 1,5 milliard de dollars, Pretoria compte relever le défi de moderniser des infrastructures obsolètes qui pèsent lourdement sur sa compétitivité économique. L’état déliquescent du réseau électrique, résultant en des pannes fréquentes, et d’un système de transport inopérant, sont autant de freins à la croissance du pays le plus industrialisé du continent africain.
L’économie sud-africaine au bord du précipice
Depuis plus d’une décennie, l’économie sud-africaine se débat dans un contexte particulièrement tendu. Les coupures d’électricité, orchestrées par un Eskom souffreteux, ont plombé la productivité nationale, amputant le PIB de 2 % en 2023 et générant une perte considérable de 500 000 emplois. Les dysfonctionnements de l’infrastructure ferroviaire et portuaire ont, quant à eux, réduit les exportations de 20 %, exerçant une pression insoutenable sur des secteurs vitaux tels que l’industrie minière et automobile.
Réformes audacieuses pour une relance en profondeur
Face à ce marasme, les autorités sud-africaines n’ont eu d’autres choix que de sceller un partenariat stratégique avec la Banque mondiale, articulé autour de trois axes prioritaires. L’amélioration de la sécurité énergétique promet de transformer Eskom en plusieurs entités spécialisées, pour une gestion plus efficiente. À l’horizon 2027, ces efforts doivent se traduire par l’apport de 3 500 MW d’énergie renouvelable, soit 8 % de la capacité totale actuelle.
Pour le transport de marchandises, Transnet devra connaître une restructuration profonde, accompagnée de la mise en place d’un régulateur économique indépendant. L’ouverture à la concurrence et la venue de nouveaux acteurs privés visent à accroître significativement la capacité ferroviaire, stimulant un secteur vital pour l’économie nationale.
Les perspectives d’un réveil économique
Les projections de la Banque mondiale alimentent un optimisme mesuré, anticipant une croissance du PIB de 2 à 3 % à moyen terme grâce aux réformes engagées. Elles pourraient également être à l’origine de la création de 250 000 emplois d’ici 2027 et le double d’ici le début des années 2030. En apportant des réponses concrètes aux tares infrastructurelles qui entravent sa compétitivité, l’Afrique du Sud espère non seulement enrayer la spirale du déclin économique, mais aussi insuffler un nouvel espoir parmi ses citoyens.