Brazzaville, le 15 juillet 2025
Monsieur le Ministre des affaires étrangères, de la francophonie et des Congolais de l’Etranger,
Monsieur le Ministre d’Etat
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, chers collègues
Mesdames et Messieurs les Représentant des Organisations internationales,
Excellence, Monseigneur l’Archevêque métropolitain de Brazzaville, Président de la Conférence épiscopale du Congo,
Vénérables,
Honorables,
Monsieur le Député Maire de Brazzaville,
Mesdames et Messieurs les élus locaux
Mes très chers compatriotes,
Mesdames et Messieurs en vos rangs, grades et qualités
Bonsoir à tous, Mboté na bino, Mboté ya béno et, comme on dit dans mon quartier, Mboté zéno,
Deux ans déjà que mon conjoint et moi sommes parmi vous. Ce 2ème discours du 14 juillet est le plus difficile. Le 1er trace l’émotion de la découverte d’un nouveau pays, de nouveaux visages, de nouveaux défis. Le 3ème est empreint de l’émotion du départ au terme d’un mandat habituel de 3 ans. Mais le 2ème, c’est celui du coureur de 800 mètres, qui tient sans s’essouffler la longueur et
le rythme.
Le rythme ?
Celui de la rumba avec ses plus de 100 battements par minutes ? Ou celui de l’humain, avec bien moins de 100 battements ?
Et bien cette année, l’Equipe France qui m’entoure et nos partenaires congolais ont travaillé à un rythme de rumba. Le coeur battant, battant pour cette amitié qui nous lie, pour la profondeur de nos relations, exigeantes et ambitieuses, mues par nos intérêts réciproques.
Je salue ici ces partenaires de nous avoir suivis dans cette rumba endiablée : les autorités, les élus, les jeunes, les artistes, les fonctionnaires, les entreprises, les bailleurs internationaux, la société civile, nos amis Européens, tant d’autres.
D’avoir suivi ce rythme a apporté des résultats qui ne sont pas que symboliques. Une visite officielle du Chef de l’Etat, son Excellence Denis Sassou N’Guesso, à Paris a permis de rendre les honneurs au Peuple du Congo. J’ai pensé à vous tous qui n’étiez pas là quand la Congolaise puis la Marseillaise ont retenti dans la cour carrée de l’Hôtel des Invalides. La Garde Républicaine a magnifiquement joué pour vous tous, par respect pour vous tous. Un genre certes bien différent de la belle interprétation de nos choristes de ce soir que je remercie !
Au-delà des honneurs, c’est une feuille e route qui nous a été tracée :
D’abord travailler à notre histoire partagée, toujours, sans relâche, l’apprendre, l’accepter, pour continuer la route ensemble. Le CFRAD en est l’emblème. En pleins travaux, il offrira d’ici quelques mois ce lieu de mémoire, de fête et d’art, qui devra durer au-delà de la coupure d’un ruban. Il devra durer car il appartient au Peuple congolais.
Ensuite joindre nos efforts pour lutter contre le changement climatique et pour la préservation de la biodiversité. Le Congo, vous le savez tous, est au coeur d’un Bassin dont les ressources en carbone doivent être préservées pour notre humanité. Il n’est pas juste que le Congo soit laissé seul devant cette tâche, devant ses engagements librement pris en marge de la COP de Dubaï en 2023. La France vous accompagne dans ce catalyseur de financements qu’est le Country Package, dans lequel, 1er bailleur, nous avons versé 20M€ pour vus soutenir. Nous bâtirons également ensemble une Académie internationale de lutte contre la criminalité en matière de biodiversité : où mieux qu’au Congo, qui mieux que les Congolais pour diriger cette Ecole qui participera au respect de la forêt et des tourbières qui sont notre patrimoine commun ? Ce travail est aussi essentiel pour notre jeunesse, inquiète de son avenir sur cette terre épuisée par l’Homme.
Enfin, poursuivre les réflexions sur les infrastructures dans un nouveau chapitre à inventer, où les financements du Contrat désendettement développement sont tous engagés : la poursuite de la Corniche, les infrastructures portuaires fluviales, la mise à disposition d’expertise française pour de futurs projets en matière d’électricité, de mobilité urbaine, etc en fonction de la demande de nos partenaires …
Dans la suite de cette visite officielle, le Congo a magnifiquement accueilli le ministre délégué en charge de la francophonie et des partenariats internationaux, M. Thani Soilihi, qui a découvert votre pays, votre hospitalité et a confirmé la feuille de route, nous laissant, à l’ambassade, le soin de la mettre en oeuvre de conserve avec vous. Le Ministre était là aussi pour participer à la Rencontre des entrepreneurs francophones, démonstration majeure sous l’impulsion d’UNICONGO que la langue commune rapproche les peuples et les affaires.
Le coeur nous bat donc aussi devant la grandeur des tâches à accomplir.
La rumba fait battre le coeur, elle demande donc du souffle. Ce souffle, parfois suspendu à une décision, à un revers, à la compréhension qu’il y a, peut-être, des malentendus, des doutes à lever, des assurances à donner, de part et d’autre. Un souffle que d’aucuns aimeraient voir coupé, prétendant que notre relation est d’un autre âge, qu’elle n’est pas à l’équilibre. Pourtant, pour citer Julien Gracq « le rassurant de l’équilibre, c’est que rien ne bouge. Le vrai de l’équilibre, c’est qu’il suffit d’un souffle pour tout faire bouger ». N’ayons pas peur du souffle de notre relation historique.
Et, de toutes les façons, comme le dit la sagesse africaine : quand on a mangé salé, on ne peut plus manger sans sel. Le Congo et la France sont sans doute le sel l’un de l’autre…
A mes compatriotes, chères Françaises et chers Français, un mot particulier. Cette équipe travaille pour vous, c’est même le premier de ses devoirs, en tout cas des miens. Je nous espère à la hauteur de vos attentes, je vous suis reconnaissante de nos échanges, toujours utiles, parfois même de votre amitié. Vos propos me font toujours réfléchir à améliorer l’image que nous portons dans ce beau Congo qui nous accueille sur son sol. Vos retours sur l’impact de notre travail est précieux. Un grand merci !
Et si la fête est belle ce soir, c’est grâce à l’équipe de la Résidence, son Intendant, Laurent Taylor, et aussi grâce à nos sponsors : AERCO, AGL, AIRFRANCE, BRALICO, BRASCO, CFAO, CANAL+, CANALBOX/GVA, CMA CGM, CONGO HANDLING, CONGO TERMINAL, EGIS, EAUX MAYO, GEANT CASINO, GIFA, FRANPRIX BUROTEC, INTERMARCHE REGAL, FORTUNE, MOKABI, MBTP, OLYMPIC PALACE, PAUL, PEFACO HOTEL, PRIMA, PRATIC, SUNU ASSURANCES, STHIC, SOCOTRANS, SPORAFRIC, TERMINAUX DES BASSINS DU CONGO, TOTALENAERGIES, UBIPHARM, VATEL, VILLA MADIBA, WILLIS TOWERS WATSON.
Enfin, je remercie mon équipe qui va profondément se renouveler à la rentrée : Xavier, Yannick, Marwan, Maurizio, Lionel, Marie, Philippe, Pierre-Yves, Mervé, Kim, Léa, Mathilde, Paul et, plus tard, Guillaume et Tristan. Rien ne se faisait sans vous, vous avez fourni un travail remarquable, vous m’avez secondée, appuyée, avec compétence et loyauté. Soyez-en remerciés !
Parlant de travail réalisé cette année passée, vous vous demandez, en écoutant ce discours : où diable l’ambassadrice a-t-elle trouvé le temps de poursuivre ses cours de lingala et de kituba, pour nous régaler maintenant de quelques mots en langue locale ? Eh bien ce temps, je vous le confirme, je ne l’ai pas trouvé ! L’année prochaine peut-être ?
Matondo na bino ! Je vous souhaite à toutes et à tous une très bonne soirée !
Vive la République du Congo, Vive la République française ! Vive l’amitié franco congolaise !
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