Bilan 2024 des interventions de sécurité civile
Jusqu’au 30 septembre, les équipes de sécurité civile ont porté assistance à 21 627 candidats, surveillants ou personnels administratifs engagés dans les examens et concours nationaux, indique le rapport dévoilé le 9 octobre à Brazzaville, en présence du général Albert Ngoto, commandant de la sécurité civile.
La comparaison avec la même période de l’an dernier révèle une hausse de 2 650 opérations, soit +12,25 %. Les autorités y voient le signe d’une réactivité accrue des secours, mais aussi l’expression d’une demande plus forte, conséquence d’une couverture géographique élargie et d’une meilleure remontée d’informations vers les postes de commandement.
Brazzaville en tête des opérations de secours
Avec 7 905 interventions, la capitale concentre près de 37 % du volume national. Brazzaville accueille la majorité des centres d’examens, ce qui accroît mécaniquement la sollicitation des urgentistes. La Sangha suit avec 1 934 cas, précédant Pointe-Noire/Kouilou et la Likouala, fortes de plus de 1 800 incidents chacune.
Les responsables expliquent cette distribution par la densité démographique et la facilité d’accès aux équipes spécialisées. Dans certains districts forestiers, l’arrivée tardive des informations peut encore retarder la prise en charge, mais la tendance montre un rapprochement progressif entre environnement urbain et zones rurales.
Pathologies les plus traitées lors des examens
Les rapports médicaux confirment que les céphalées restent, comme les années précédentes, le motif numéro un, avec 6 422 cas. Le stress des épreuves, la chaleur des salles et la fatigue des révisions figurent parmi les facteurs avancés par les médecins mobilisés.
Le paludisme arrive en deuxième position, totalisant 2 307 patients. Bien que la saison sèche réduise la prolifération des moustiques, des candidats venus des zones humides arrivent déjà infectés et déclarent la maladie pendant les épreuves.
Le trio de tête est complété par les syndromes grippaux, 2 126 cas, suivis de près par la dysménorrhée, 1 354 situations nécessitant des soins. Ce classement permet d’anticiper les dotations en antalgiques, antipaludiques et antipyrétiques lors des prochaines campagnes.
Moyens humains et matériels mobilisés
Le colonel-major Serge Pépin Itoua Poto insiste sur l’ampleur du dispositif: 425 agents et 37 véhicules ont été déployés en moyenne pour chaque session, soit un effectif global d’environ 1 700 femmes et hommes. Ambulances, voitures de liaison et motos assurent une couverture adaptée aux typologies de terrain.
La consommation carburant atteint 15 000 litres de gasoil et 5 000 litres d’essence. Ces chiffres traduisent la volonté des services de garantir un temps de réponse minimal même dans les localités éloignées. Les ministres en charge des enseignements général et technique ont apporté l’appui financier nécessaire, souligne le commandement.
Les centres d’examens disposent désormais d’une liaison radio permanente avec les postes de commandement départementaux. Cette innovation, testée à Brazzaville puis étendue, a permis de réduire la phase d’alerte de plusieurs minutes, parfois décisives pour les évacuations vers les structures hospitalières.
Maillage territorial en pleine expansion
Le périmètre de couverture est passé de 45 à 56 localités en un an. Cette avancée découle d’un schéma directeur privilégiant la proximité avec les zones à forte concentration d’élèves, mais aussi l’équité entre départements, conformément à l’orientation du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation.
Les nouveaux postes, souvent installés dans des bâtiments réhabilités pour l’occasion, disposent d’une dotation minimale: un véhicule tout-terrain, deux brancards, une réserve d’oxygène et un lot de médicaments d’urgence. Cette modularité réduit le coût initial tout en assurant la présence d’un personnel formé.
L’intégration de volontaires locaux renforce l’acceptation du dispositif. Infirmiers, pompiers et agents de santé communautaire sont formés aux protocoles de sécurité civile, créant un réseau de relais capable de stabiliser les patients en attendant l’arrivée d’une ambulance.
Vers une couverture sanitaire encore plus fine
Le rapport qualifie de « stratégique » l’objectif d’atteindre les zones les plus isolées, notamment dans la Cuvette-Ouest et le Niari. Les enseignements tirés du bilan 2024 serviront à calibrer le prochain budget programme, qui privilégiera l’acquisition d’ambulances fluviales et la formation continue.
Le commandement s’appuie sur des indicateurs précis: temps moyen d’intervention, taux de réadmission hospitalière ou encore nombre de postes sans rupture de stocks pharmaceutiques. Selon Serge Pépin Itoua Poto, ces données guideront les priorités, afin de garantir la même qualité de prise en charge sur l’ensemble du territoire.
Dans l’immédiat, la sécurité civile concentre ses efforts sur la session de rattrapage des examens professionnels, prévue dans quelques semaines. Les autorités assurent que la dynamique d’amélioration, soutenue par la détermination personnelle des ministres concernés, restera au cœur des politiques publiques de santé préventive.