Grand tournoi de handball à Madingou
Madingou, chef-lieu du département de la Bouenza, se transforme en capitale du handball du 8 au 18 septembre 2025. Vingt-trois formations seniors, quinze masculines et huit féminines, se disputent le trophée d’une première édition placée sous le signe de l’unité sportive nationale.
Le coup d’envoi a retenti le 8 septembre dans un stade omnisport plein à craquer. L’initiative, baptisée « J’aime la Bouenza au sens propre », se veut un geste d’amour pour un territoire longtemps considéré comme un vivier historique des Diables-Rouges.
Organisation et figures clés
Marcel Nganongo, préfet de la Bouenza, a donné la première impulsion, saluant une manifestation « honorant tout le département ». Le tournoi est coordonné par le colonel Christelle Colombe Bouaka Milandou, cheffe des activités sportives du club D.G.S.P., qui représente le général Serge Oboa.
Avicenne Nzikou, président de la Ligue départementale de Brazzaville, occupe la fonction de coordonnateur adjoint. Devant les joueurs, il a exprimé sa « reconnaissance sincère » envers les autorités, rappelant que « l’engagement institutionnel est une source d’inspiration pour la jeunesse handballistique ».
La présence de Fortuné Pouéla, maire de Madingou, conforte cette dynamique. Dans son message de bienvenue, l’édile a insisté sur le fair-play, pierre angulaire d’un sport appelé à rassembler des talents venus de Brazzaville, Pointe-Noire, Pool et Bouenza.
Une ville entièrement mobilisée
Dès l’aurore de la compétition, un carnaval motorisé a parcouru les artères de la ville, créant une liesse populaire rare. Les klaxons des motos rivalisaient avec les tambours des supporters, tandis que les façades arboraient fièrement les couleurs des équipes en lice.
Les commerçants du marché central rapportent une hausse d’affluence. « Nous vendons deux fois plus de rafraîchissements qu’en temps normal », confie une marchande, ravie d’un événement offrant un souffle économique et social à la cité de près de 44 000 habitants.
Les services municipaux ont, pour leur part, redoublé d’efforts afin d’assurer propreté et sécurité. Le préfet a salué « un formidable élan citoyen » démontrant la capacité de Madingou à accueillir des manifestations d’envergure.
Le sport, priorité nationale
L’initiative s’inscrit dans l’axe 8 du projet de société du président Denis Sassou Nguesso, consacré au développement du sport. À Madingou, cette orientation gouvernementale trouve un écho concret par l’aménagement d’aires de jeu et l’entretien des infrastructures existantes.
Marcel Nganongo a rappelé l’importance d’investir dans la jeunesse : « Les compétitions régionales stimulent l’excellence et la cohésion. Notre département veut redevenir un pilier des sélections nationales ». Ses propos ont reçu l’assentiment des responsables administratifs présents.
Le général de brigade Serge Oboa, remercié publiquement pour son « rôle rassembleur », voit dans ce tournoi un moyen de renforcer la cohésion nationale, tout en offrant un cadre d’expression aux jeunes sportifs congolais.
Espoir pour la relève handballistique
Depuis plusieurs saisons, l’absence de championnats nationaux avait plongé clubs et supporters dans l’inertie. Les rencontres amicales de Madingou, bien que sans enjeu de classement, rompent enfin ce silence compétitif et réchauffent un public en manque de spectacle.
Dans les tribunes, anciens internationaux et entraîneurs repèrent de nouveaux profils. « Nous observons des pivots de grande taille et des ailiers rapides », note un technicien, convaincu que « la relève peut émerger si l’on maintient le rythme des tournois ».
Les participantes féminines, venues notamment d’Inter-Club et de Tié-tié Sport, estiment bénéficier d’une vitrine rare. Une joueuse confie : « Être sur ce parquet valorise nos efforts et motive les plus jeunes filles de nos quartiers ».
Vers un renouveau compétitif
Le tournoi prévoit un calendrier serré : matchs de poule, quarts, demi-finales et finale, le tout condensé sur onze jours. L’enjeu sportif se double d’une dimension sociale, puisque les équipes logent dans des familles hôtes, favorisant les échanges interculturels.
À l’issue de la compétition, un comité technique dressera un rapport transmis aux ligues départementales. L’objectif est de consolider un circuit régulier de tournois, prélude souhaité à la relance du championnat national de handball.
Les supporteurs, eux, espèrent déjà que l’édition 2025 devienne le socle d’un rendez-vous annuel. « Si Madingou réussit son pari, d’autres villes suivront », affirme un bénévole, persuadé que le handball congolais entame une nouvelle page de son histoire.
Les acteurs institutionnels envisagent par ailleurs des ateliers de formation pour arbitres et encadreurs, afin d’améliorer la qualité technique des prochaines compétitions.
Ainsi, sous le ciel serein de la Bouenza, le ballon rebondit comme une promesse : celle d’un avenir où le sport tisse chaque jour davantage le lien national et ouvre des horizons à la jeunesse congolaise.