Brazzaville se place au cœur du débat financier
Du 28 au 31 octobre, Brazzaville accueillera une conférence-débat suivie d’un séminaire dédié aux crypto-actifs et aux mutations du cadre macro-monétaire, deux moments qui ambitionnent de positionner la capitale congolaise comme un pivot régional de la réflexion financière.
Sous l’impulsion du cabinet BT Integral Consulting, l’événement réunit experts internationaux, universitaires, banquiers et représentants publics pour analyser quinze ans de bouleversements monétaires et envisager les prochaines étapes de la digitalisation des paiements en Afrique centrale.
Crypto-actifs : innovation ou mirage spéculatif ?
La conférence du 28 octobre s’ouvre sur une question qui agite les salles de marché : l’essor sans précédent des crypto-actifs constitue-t-il une rupture durable ou l’ultime avatar d’une finance déconnectée de l’économie réelle ?
Gilles Morisson, ancien Directeur adjoint de la Banque de France, animera les échanges et replacera l’arrivée des monnaies virtuelles dans le temps long de l’innovation monétaire, depuis le passage à la carte bancaire jusqu’aux expériences de monnaies numériques de banque centrale.
Les organisateurs promettent un débat franc : volatilité extrême du bitcoin, poids de la spéculation, mais aussi rôle potentiel des blockchains pour sécuriser les transferts transfrontaliers et réduire les coûts de transaction dans la zone CEMAC.
Trois jours pour décrypter le cadre macro-monétaire
Du 29 au 31 octobre 2025, un séminaire payant prolongera la réflexion autour des évolutions du cadre macro-monétaire et de leurs implications pour le secteur bancaire, africain comme mondial.
Au programme, bilan des quinze dernières années, étude des canaux de transmission monétaire, impact des politiques non conventionnelles et analyse des scénarios d’intégration financière sur le continent.
Les travaux pratiques viseront à doter les cadres bancaires de nouveaux outils pour évaluer risques de liquidité, pressions inflationnistes et opportunités offertes par les technologies financières.
Gilles Morisson et un casting d’experts
Figure familière des institutions financières, Gilles Morisson s’est illustré à la Banque mondiale dans l’accompagnement des banques centrales africaines sur les sujets de gouvernance et de modernisation des systèmes de paiement.
À Brazzaville, il partagera la tribune avec des universitaires du CESAG et des praticiens venus du Nigeria, du Rwanda et du Cameroun, afin de confronter les expériences régionales et d’esquisser des pistes de convergence réglementaire.
Banques congolaises, entre prudence et ambition
Pour les établissements opérant en république du Congo, la question centrale demeure l’équilibre entre innovation et stabilité : comment profiter des nouvelles possibilités de tokenisation sans mettre en danger la solidité d’un système adossé au franc CFA ?
Plusieurs banques locales ont déjà lancé des études pilotes sur la blockchain pour fluidifier les échanges intrarégionaux, mais attendent un cadre prudentiel clarifié par la Commission bancaire d’Afrique centrale avant de généraliser ces dispositifs.
Le séminaire offrira un espace confidentiel où directeurs financiers et superviseurs pourront partager, à huis clos, leurs interrogations sur la cybersécurité, la gestion des fonds propres et la prévention du blanchiment.
Une affluence qui confirme l’appétit régional
Près de trois cents professionnels sont annoncés, parmi lesquels des représentants de la Banque centrale, des assureurs et des institutions multilatérales, signe que la thématique dépasse le cercle restreint des geeks de la crypto.
Pour Brazzaville, l’enjeu est aussi diplomatique : montrer sa capacité à accueillir des forums techniques de haut niveau et à nourrir le débat sur la modernisation du secteur financier en Afrique centrale.
Les organisateurs espèrent que les rencontres déboucheront sur des collaborations pérennes, voire sur la signature de protocoles d’accord entre acteurs privés et publics intéressés par le développement de solutions de paiement digitale.
BT Integral Consulting aux commandes
À l’origine de l’événement, Aurélien Damase Bouithy, diplômé du CESAG, dirige depuis Brazzaville le cabinet BT Integral Consulting, spécialiste de la mobilisation de ressources et des stratégies de projet.
Il est épaulé par Adolphe Moussounda, agroéconomiste formé à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et à AgroParisTech, qui assure la coordination logistique et le lien avec les autorités congolaises.
Le duo mise sur une démarche pragmatique : offrir un espace neutre d’échanges, où la vigilance réglementaire côtoie l’audace technologique, afin d’accompagner la marche du Congo-Brazzaville vers une finance plus inclusive et plus connectée.
En choisissant de coupler débat académique et formation payante, BT Integral Consulting entend créer de la valeur à court terme pour les participants et de la connaissance partagée à long terme pour l’ensemble du secteur.
À trois mois de l’ouverture, les inscriptions affichent déjà un taux de remplissage supérieur à 70 %, indicateur d’un intérêt que les organisateurs jugent « encourageant » pour la dynamique financière régionale.
