Le trophée de la CAN 2025 s’invite à Paris
Le prestigieux trophée de la Coupe d’Afrique des nations 2025, que le Maroc accueillera, a brièvement quitté le continent. Le 4 décembre, il a été présenté au Palais de Tokyo, haut lieu culturel parisien, lors d’une soirée pensée pour les diasporas africaines installées en Europe.
La halte parisienne, première en France, s’inscrit dans le « Diaspora Tour » initié par la Fédération royale marocaine de football. Objectif : rapprocher le trophée des passionnés vivant loin des stades africains et amplifier l’enthousiasme à seize mois du coup d’envoi marocain.
Un Diaspora Tour au cœur de l’Europe
Après Londres, où la coupe a déjà suscité une foule compacte, Paris a offert un nouvel écrin symbolique. Les projecteurs de la capitale ont souligné l’importance d’un football continental devenu vecteur de soft power et de cohésion pour des communautés réparties aux quatre coins du monde.
Autour de la pelouse improvisée, sportifs, artistes, journalistes et entrepreneurs d’origine africaine ont multiplié selfies et hommages. Sans retransmission sportive à l’écran, les applaudissements rappelaient pourtant l’atmosphère d’un stade : chants en wolof, en lingala, en arabe ou en créole ponctuaient le défilé inattendu du trophée.
Paris, passerelle entre continent et diaspora
Pour de nombreux invités, la soirée dépassait la simple vitrine sportive. « Nous partageons ici un sentiment d’appartenance », confiait un étudiant originaire de Dakar. De la mode urbaine au stand-up, chaque performance soulignait l’inventivité d’une diaspora qui souhaite écrire sa propre narration, loin des clichés.
Le choix du Palais de Tokyo n’était pas anodin : le lieu incarne l’ouverture artistique et l’avant-garde que cultivent nombre de talents afro-descendants en France. La collaboration entre institution culturelle et monde du football rappelle que la CAN, au-delà des 90 minutes, demeure un événement sociétal global.
Les ambitions affichées par la FRMF
Omar Khyari, conseiller du président de la FRMF, a pris la parole pour détailler la feuille de route marocaine. Selon lui, le royaume s’appuie sur les directives du roi Mohammed VI afin d’orchestrer une édition sûre, inclusive et exemplaire, capable de marquer la mémoire collective africaine.
Il a rappelé l’affluence enregistrée dans les précédentes étapes, preuve d’un engouement transnational. Les organisateurs veulent transformer cette curiosité en soutien concret : billets vendus depuis l’étranger, voyages groupés pour les phases finales, partenariats médias spécialisés dans les diasporas, autant de leviers destinés à dynamiser l’économie du tournoi.
Des observateurs séduits par le modèle marocain
Présent dans l’assistance, le journaliste français Hervé Penot, plume historique du quotidien L’Équipe, a salué « des infrastructures que beaucoup en Europe pourraient envier ». Pour lui, le programme d’amélioration des stades marocains reflète l’évolution rapide du football africain vers davantage de professionnalisme.
L’observateur a également insisté sur le rôle moteur joué par le championnat marocain dans la mise en avant des talents locaux. Les succès récents de clubs de Casablanca ou Rabat sur la scène continentale renforcent, selon lui, la crédibilité d’une candidature jugée sérieuse dès l’attribution du tournoi.
Vers une CAN 2025 mémorable
Au-delà des discours, la tournée nourrit déjà une compétition amicale entre villes européennes pour accueillir la coupe. Amsterdam, Bruxelles et Berlin figurent sur la liste des prochaines étapes, signe que la FRMF mise sur une stratégie itinérante afin de multiplier les relais d’influence positive.
Les retombées visées dépassent le simple cadre footballistique. Chaque halte est conçue comme une plateforme BtoB où sponsors potentiels, start-up sport-tech et associations caritatives échangent cartes de visite. L’enjeu est double : promouvoir la CAN 2025 et consolider un écosystème économique africain en réseau.
À Paris, plusieurs influenceurs originaires de Kinshasa, d’Abidjan ou de Lagos ont relayé la soirée en direct sur leurs réseaux sociaux. Ces diffusions instantanées démultiplient l’audience de la tournée, permettant à des millions de supporters d’avoir l’impression de toucher, virtuellement, leur rêve continental.
Un signal fort pour la jeunesse africaine
Pour les jeunes issus de l’immigration africaine, voir la coupe briller à quelques mètres de soi nourrit un sentiment d’opportunité. « Cela prouve que nos racines comptent », glissait une lycéenne parisienne d’origine congolaise, venue avec son club de foot féminin. Les applaudissements couvraient presque sa voix timide.
Les organisateurs insistent : la CAN doit demeurer un creuset d’inspirations pour la jeunesse du continent et de la diaspora. Au-delà du rêve sportif, ils évoquent la diplomatie culturelle, capable de tisser des ponts pacifiques, d’encourager l’entreprenariat et de stimuler la mobilité académique pan-africaine.
Si l’escale parisienne s’est achevée sous les flashs, les responsables marocains rappellent que la vraie fête se jouera en 2025. Ils promettent un événement à la hauteur des attentes du public et des instances, convaincus que l’énergie dévoilée par la diaspora est le meilleur présage.
Cap sur le Maroc pour les répétitions
Le mois prochain, la caravane regagnera le Maroc pour des répétitions générales. Rabat, Casablanca, Tanger et Agadir testeront l’accueil des supporters, la fluidité des transports et des animations culturelles destinées aux visiteurs étrangers.
Logistique, protocole sanitaire ou médias, chaque détail sera scruté. Ces essais grandeur nature doivent conforter les investisseurs et rassurer les fédérations encore hésitantes à installer leurs camps de base au royaume.
