Atelier à Kintélé : cap sur la gouvernance scolaire
Du 20 au 22 octobre, Kintélé a accueilli un atelier stratégique consacré à la création des Comités de gestion des établissements scolaires publics, les Coges. Réunis sous l’égide du ministre de l’Enseignement technique et professionnel, Ghislain Thierry Maguessa Ebomé, les acteurs clés ont débattu d’une réforme jugée prioritaire.
Près de soixante-quinze participants, issus des ministères de l’Enseignement technique, de l’Intérieur et des Finances, ainsi que des préfectures, conseils départementaux et municipaux, ont planché sur les modalités concrètes d’installation et de fonctionnement de ces organes collégiaux.
Coges : un concept de gestion partagée
Pensés comme des leviers de décentralisation, les Coges associeront enseignants, parents d’élèves, apprenants, collectivités et administration à la prise de décision. L’objectif proclamé est d’établir un pilotage transparent, responsable et efficace des ressources des lycées et collèges techniques.
« Nous voulons que chaque établissement devienne un centre de gouvernance locale où la communauté s’implique pleinement », a résumé un cadre du ministère, insistant sur l’importance d’une appropriation collective des politiques éducatives.
Le rôle central du ministère de l’Enseignement technique
Sous la conduite du ministre, le département de l’Enseignement technique a détaillé les compétences respectives de chaque administration concernée. Le décret instituant les Coges fixe les responsabilités, mais l’atelier a affiné la répartition des tâches afin de prévenir toute zone d’ombre organisationnelle.
Ghislain Thierry Maguessa Ebomé a rappelé que la réforme s’inscrit dans la feuille de route gouvernementale pour une école plus performante : « La modernisation passe par une gouvernance solide et proche du terrain », a-t-il déclaré devant les participants.
Financement et ambitions du Pagir
Le Programme accélérer la gouvernance institutionnelle et les réformes pour un fonctionnement durable des services, Pagir, finance la démarche grâce à un appui de la Banque mondiale. Ce partenariat entre la République du Congo et l’institution financière vise à renforcer la mobilisation des ressources et la gestion des dépenses publiques.
Dans le secteur éducatif, le Pagir entend consolider des bases institutionnelles pérennes et hausser la qualité du service rendu aux citoyens. L’établissement des Coges figure parmi les chantiers phares retenus pour atteindre ces performances.
Feuille de route : prochaines étapes
Les travaux de Kintélé ont débouché sur des projets d’arrêtés, des notes de service et la validation des termes de référence des Coges. Une feuille de route précise leur installation progressive, en commençant par les établissements pilotes identifiés dans chaque département.
Les équipes techniques finaliseront les textes d’application, tandis que des sessions de formation seront programmées pour les futurs membres. L’entrée en fonction des premiers comités est attendue à brève échéance, sous l’œil vigilant des autorités et partenaires.
Impacts attendus pour les apprenants
À terme, la présence de Coges opérationnels devrait améliorer la gestion des infrastructures, des équipements pédagogiques et des budgets de fonctionnement. Les élèves bénéficieront d’espaces mieux entretenus, de matériels actualisés et d’un encadrement renforcé.
Les parents, désormais représentés dans les organes de gouvernance, disposeront d’un canal direct pour exprimer leurs attentes, favorisant un dialogue permanent entre familles et administration scolaire.
Un modèle inspirant pour la décentralisation
Le dispositif Coges illustre la volonté nationale d’étendre la gouvernance de proximité à tous les services publics stratégiques. Pour les collectivités locales, il offre un cadre légal pour accompagner les établissements sans empiéter sur les prérogatives de l’État.
Plusieurs maires présents ont salué une « avancée structurante » susceptible de créer une saine émulation entre communes dans le soutien à leurs lycées techniques, pierre angulaire de la formation professionnelle.
Regards d’experts et d’usagers
Des spécialistes de la Banque mondiale ont insisté sur le rôle des indicateurs de performance : « La reddition de comptes doit être au cœur du modèle », ont-ils souligné. Des représentants d’enseignants, pour leur part, voient dans les Coges l’opportunité d’être acteurs des décisions budgétaires.
Interrogé à la sortie de l’atelier, un élève de terminale mécanique a confié espérer « des ateliers mieux équipés et des stages facilités », preuve que la réforme suscite déjà des attentes très concrètes chez les principaux bénéficiaires.
Une dynamique conforme aux priorités nationales
En s’appuyant sur un partenariat solide avec la Banque mondiale et sur l’engagement des collectivités, la République du Congo poursuit son ambition d’offrir une éducation technique capable de soutenir la diversification économique. L’installation prochaine des Coges devrait marquer une étape décisive vers des établissements plus performants et ancrés dans leur territoire.
