Riyad accueille la 21ᵉ conférence de l’ONUDI
Du 23 au 27 novembre, Riyad a réuni gouvernements, experts et investisseurs autour de la 21ᵉ conférence générale de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel. La délégation congolaise, conduite par le ministre du Développement industriel, Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint-Eudes, a pris part à tous les travaux.
Une déclaration conjointe porteuse d’espoir
L’événement s’est conclu par une déclaration finale qui énumère six opportunités destinées à accélérer la montée en gamme de l’économie congolaise. Les signataires entendent transformer ce texte en feuille de route opérationnelle dès 2024, dans un esprit de partenariat gagnant-gagnant.
Priorité : faciliter l’accès aux capitaux
La première mesure concerne le financement. La déclaration recommande l’usage combiné de Saudi EXIM, du Fonds saoudien et du futur Pôle international d’industrialisation durable pour canaliser des ressources à taux compétitif vers les projets congolais, réduisant ainsi le coût du capital pour les entreprises locales.
Doper les zones économiques d’Oyo et Pointe-Noire
Deuxième opportunité : un appui technique massif pour les Zones Économiques Spéciales d’Oyo et de Pointe-Noire. Les experts misent sur ces plateformes pour attirer les investissements directs, créer des chaînes de valeur régionales et générer des milliers d’emplois qualifiés au nord comme au sud du pays.
Industrialiser les matières premières locales
La déclaration insiste ensuite sur la transformation in situ des ressources. Bois, cacao, huile de palme, maïs ou produits halieutiques doivent désormais être exportés sous forme de produits finis ou semi-finis, afin d’augmenter la valeur ajoutée nationale et de diversifier les recettes hors pétrole.
Innovation, IA et énergie au service des usines
Quatrième axe : l’adoption de technologies de pointe. Intelligence artificielle, efficacité énergétique et process innovants seront mis à disposition via des programmes de l’ONUDI. L’objectif est de moderniser les lignes de production, réduire l’empreinte carbone et hisser les standards de qualité aux normes internationales.
Autonomisation des femmes dans l’industrie
Cinquième volet : l’intégration des femmes. La déclaration appelle à soutenir les entrepreneuses, à faciliter leur accès à la commande publique et à promouvoir leur présence dans les chaînes de commande des sites industriels, facteur reconnu de performance et de cohésion sociale.
Renforcement institutionnel et digitalisation
Sixième engagement : développer les compétences. L’ONUDI réitère son aide pour renforcer les capacités techniques des ministères et entreprises congolaises, en particulier dans la digitalisation des procédures administratives, préalable au suivi efficace des investissements et à la transparence des opérations.
Un dialogue direct avec le directeur général de l’ONUDI
En marge de la clôture, le ministre Fylla Saint-Eudes s’est entretenu avec le directeur général Gerd Müller. Ce dernier a rappelé que quatre projets sont déjà en cours et qu’un nouveau Programme Pays, articulé autour de la politique industrielle et des parcs, touche à sa finalisation.
L’Alliance internationale pour l’industrialisation durable
Le ministre a également été informé de la création de l’Alliance internationale pour l’industrialisation durable, soutenue par le programme Sponsors Minero. L’initiative fournira conseils stratégiques, appui technique et accompagnement contractuel afin de maximiser la valeur ajoutée locale sur l’ensemble de la filière industrielle congolaise.
Vers une feuille de route opérationnelle
Selon des sources proches de la délégation, les équipes travaillent déjà à l’articulation des ressources offertes par Riyad avec la stratégie de développement national. Un comité de pilotage interministériel devrait voir le jour pour suivre les décaissements, fixer des indicateurs et mesurer l’impact territorial des projets.
Des perspectives alignées sur la Vision 2025
Cette convergence s’inscrit dans la Vision 2025 du gouvernement, qui privilégie l’industrialisation durable comme relais de croissance post-pétrole. En capitalisant sur les opportunités identifiées à Riyad, Brazzaville affirme vouloir consolider la diversification économique et consolider l’emploi des jeunes diplômés.
