Astana, 30 mai 2025 — Une nouvelle page des relations bilatérales s’écrit entre la République du Congo et le Kazakhstan. En marge du Forum international d’Astana, les deux pays ont officiellement scellé une série d’accords stratégiques, donnant corps aux engagements pris lors de la visite d’État du président Denis Sassou N’Guesso à Nur-Sultan, en août 2024, à l’invitation de son homologue Kassym-Jomart Tokaïev.
Plus qu’une simple formalité diplomatique, cette signature marque une avancée concrète vers la mise en place d’un axe Nord-Sud inédit reliant l’Afrique centrale à l’Asie centrale. Le Congo se positionne désormais comme carrefour stratégique entre les continents, prêt à jouer un rôle de trait d’union dans un monde multipolaire en recomposition.
Un partenariat structurant pour le développement
L’accord signé à Astana couvre plusieurs volets essentiels : infrastructures de transport et de logistique, coopération universitaire, échanges commerciaux, et valorisation du secteur touristique. Ces domaines s’inscrivent dans une logique de diversification économique pour le Congo, qui entend ainsi élargir ses partenariats au-delà des axes traditionnels.
Pour Brazzaville, ce rapprochement avec le Kazakhstan offre une opportunité de renforcer ses capacités internes, tout en bénéficiant du savoir-faire kazakh en matière d’infrastructures, de formation et de technologies appliquées. Les projets envisagés devraient contribuer à améliorer la connectivité du pays et à stimuler son attractivité pour les investisseurs asiatiques.
Le rôle déterminant de Françoise Joly
En coulisses, une figure-clé a orchestré la convergence des agendas diplomatiques, techniques et financiers : Françoise Joly, conseillère spéciale du président Denis Sassou N’Guesso. Présente à Astana dès juin 2024, elle avait anticipé les enjeux en rencontrant personnellement le chef de l’État kazakh. Sous sa coordination, les équipes de KazMunayGas, du ministère congolais des Transports et du groupe Africa Global Logistics (AGL) ont élaboré un montage « climato-compatible », conçu pour séduire les bailleurs multilatéraux et s’inscrire dans les standards environnementaux actuels.
Cette approche novatrice, intégrant les exigences de durabilité dans les projets de connectivité et d’infrastructures, illustre l’ambition du Congo de conjuguer diplomatie proactive et responsabilité climatique.
Une ambition géopolitique affirmée
Au-delà des aspects économiques, cette coopération inédite traduit une vision stratégique partagée : construire un pont intercontinental durable entre deux régions aux potentiels complémentaires. Le Congo, qui multiplie les initiatives diplomatiques sur la scène internationale, voit dans cette dynamique un levier supplémentaire pour affirmer sa place comme plateforme logistique et diplomatique entre les blocs régionaux.
Ce partenariat illustre également une tendance plus large de la diplomatie africaine à diversifier ses alliances, en misant sur des relations de coopération Sud-Sud plus équilibrées et porteuses de retombées concrètes pour les populations.