Auteur/autrice : Congo-B

Un carrefour géohistorique aux racines bantoues Située sur la façade occidentale de l’Afrique centrale, la République du Congo occupe un espace charnière entre l’Atlantique et l’immense bassin du fleuve Congo. Des fouilles menées près de Makoua attestent d’implantations bantoues vieilles de trois millénaires, rappelant qu’avant l’arrivée des explorateurs européens, des sociétés organisées contrôlaient déjà les réseaux d’échanges vers l’intérieur des terres, jusqu’aux rives du Kasaï. Les royaumes de Loango, Kakongo et Ngoyo, dont les traditions orales demeurent vivaces, ont façonné, dès le XVIᵉ siècle, des identités politiques fondées sur la circulation commerciale et la diplomatie côtière. Ces structures, longtemps étudiées…

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Un crépuscule sous tension dans le neuvième arrondissement À partir de 19 heures, les artères sinueuses de Trois Poteaux et d’Ibalicko se vident comme par réflexe pavlovien. Les habitants, commerçants et fonctionnaires rejoignent en hâte la quiétude relative de leurs concessions, conscients que les rues offrent alors un théâtre propice aux expéditions de jeunes armés de machettes – les désormais célèbres « bébés noirs ». Le phénomène, certes ancien, a ressurgi depuis une dizaine de jours avec une intensité qui surprend même les officiers aguerris du poste de sécurité publique local. Au-delà de la simple chronique des faits divers, cette…

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Retour public d’un acteur singulier Sous le soleil de Kinkala, chef-lieu du Pool, Frédéric Bintsamou a choisi l’esplanade de la gare routière pour officialiser, devant une foule enthousiaste, son intention de briguer la magistrature suprême en mars 2026. « S’il y a une élection dans ce pays, elle ne se fera plus sans le CNR », a-t-il martelé, en référence au Conseil national des républicains qu’il dirige depuis 2022. L’entrée de celui que la presse surnomma longtemps « Pasteur Ntumi » dans la course présidentielle intervient après plusieurs années de retrait médiatique et de concertations discrètes avec les autorités, signe…

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Lancement présidentiel sous le sceau du dialogue culturel Au Palais des congrès de Brazzaville, la ferveur collective a épousé les notes de fanfare lorsque le chef de l’État, Denis Sassou Nguesso, a déclaré ouverte la douzième édition du Festival panafricain de musique. L’événement, installé dans l’agenda continental depuis 1996, illustre la volonté congolaise d’adosser sa politique culturelle à une diplomatie du vivre-ensemble. Devant un parterre d’invités où se mêlaient représentants d’organisations internationales, membres du corps diplomatique et figures de la scène artistique, le Président a rappelé « la vocation fédératrice et pacificatrice de la musique », affirmant ainsi la place…

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Le football de quartier, miroir social congolais Sur les pelouses sablonneuses du lycée technique 5 février 1979, les cris des supporteurs se confondent au vrombissement d’une ville qui cherche dans le sport un exutoire à ses tensions ordinaires. Le tournoi Ouenzé Lisanga, inauguré le 20 juillet par le député de la première circonscription Juste Désiré Mondélé, n’est plus seulement un rendez-vous estival : il est devenu, en quinze éditions, un laboratoire sociologique où se reflètent les dynamiques d’intégration, de rivalité symbolique et d’ascension sociale propres aux capitales africaines. Pour les 180 000 habitants du cinquième arrondissement de Brazzaville, l’événement cristallise…

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Un parcours d’érudition transcontinental Né en 1935 à Kinkala, au cœur de la région du Pool, Martial Sinda grandit dans un environnement où la tradition kongo et l’enseignement missionnaire se côtoyaient. Cette double influence nourrit sa curiosité pour la théologie africaine qu’il étudiera à la Sorbonne dès les années 1950, avant de rejoindre les universités de Dakar et de Kinshasa. Sa thèse sur les structures symboliques des religions bantoues, soutenue à Paris I, demeure une référence pour les anthropologues des religions. Parallèlement, il publie en 1955 le long poème « Chant de Départ », salué par le Grand Prix littéraire de l’Afrique-Équatoriale…

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Dans l’ombre du grand fleuve À peine le regard se porte-t-il sur les eaux limoneuses du Congo que deux capitales, Brazzaville et Kinshasa, se répondent dans un jeu de miroirs presque irréel. Ici, moins de deux kilomètres de largeur séparent des administrations, des drapeaux, des imaginaires nationaux distincts. Pour tout observateur, la juxtaposition intrigue : quel chemin diplomatique, historique et sociologique a débouché sur cette situation unique au monde ? Le sociologue congolais Calixte Bania, interrogé à Brazzaville, aime rappeler que « le fleuve est la matrice d’un même peuple bantou, mais il est aussi devenu la frontière d’États forgés…

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Au cœur de l’Équateur, un territoire charnière Situé à cheval sur l’Équateur, le Congo-Brazzaville s’impose comme un trait d’union géographique entre l’Afrique centrale forestière et la façade atlantique. Cette position charnière, qui place Brazzaville à moins de cinq cents mètres du méridien zéro, confère au pays une valeur de corridor naturel pour le commerce régional tout en l’exposant aux oscillations climatiques intertropicales. Plus de la moitié des Congolais résident désormais dans les centres urbains, phénomène qui densifie la façade sud-est du territoire sans altérer l’immensité encore sous-peuplée des plateaux nord. L’implantation historique de la capitale sur la rive droite du…

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Retour discret, renaissance littéraire Le bruissement qui entoure la parution de « Mon regard sur le monde » contraste avec la discrétion que Christ Kibeloh avait choisie depuis 2017. Sans conférence tapageuse ni battage médiatique, l’auteur de « Une vie d’enfer » réapparaît, mûri, dans un paysage littéraire congolais dont la vitalité est régulièrement saluée par les observateurs internationaux. L’ouvrage, hybride par essence, atteste de la volonté d’un écrivain de transcender les carcans génériques pour saisir, d’un même mouvement, la pulsation intime de l’expérience vécue et la rumeur collective des destinées africaines. À Brazzaville, ce retour est accueilli avec bienveillance…

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Un lancement présidentiel aux accents diplomatiques Il est un peu plus de dix-neuf heures lorsque Denis Sassou Nguesso, visage serein, proclame l’ouverture de la 12ᵉ édition du Festival panafricain de musique. Le Palais des congrès retient son souffle, dense de diplomates, de parlementaires, de représentants d’organisations multilatérales et d’artistes venus de trois continents. Le chef de l’État, dont la trajectoire politique est indissociable d’une diplomatie culturelle patiemment façonnée, rappelle dans une brève allocution la vocation « d’unité et de projection mondiale » assignée à l’événement depuis 1996. À ses côtés, la ministre de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs,…

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