Auteur/autrice : Rédaction Congo-B
Le Conseil fédéral, laboratoire d’une gouvernance renouvelée Dans la touffeur de la fin juin à Brazzaville, la salle de conférences du stade Alphonse-Massamba-Débat a pris des allures d’atelier stratégique. Les délégués issus des ligues départementales, fraîchement élus, y ont tenu la première session du Conseil fédéral de la Fédération congolaise de basketball. Plus qu’un rituel administratif, l’exercice a installé un nouveau pacte de gouvernance marqué par la collégialité et la transparence, deux exigences régulièrement mises en avant par les bailleurs sportifs internationaux. À la tribune, le président Fabrice Makaya Mateve a d’emblée donné le ton. Dans un registre presque socratique,…
Une édition anniversaire à forte teneur symbolique Organisé chaque année à la faveur des célébrations de l’indépendance angolaise, le tournoi international de karaté de Luanda constitue désormais un rendez-vous diplomatique autant que sportif. La cuvée 2025, disputée du 28 au 30 juin, a réuni cent quatre athlètes issus de huit nations, signe d’un ancrage continental solide auquel l’Angola tient pour projeter son soft power régional. Invité de longue date, le Congo-Brazzaville y a trouvé une arène idéale pour éprouver le travail de formation mené depuis le dernier Championnat d’Afrique. Cette rencontre coïncidait avec le cinquante-troisième anniversaire des liens bilatéraux entre…
Makabana, mémoire industrielle à réinventer À soixante kilomètres de Dolisie, la commune de Makabana conserve l’empreinte encore visible de la Compagnie minière de l’Ogooué. L’essor de la manganèse, puis le retrait de l’entreprise à la fin des années 1990, ont façonné un tissu urbain hérité de l’économie d’enclave : logements standardisés, ancien atelier de maintenance et esplanade aujourd’hui désaffectée. Selon le dernier recensement administratif, plus de dix mille habitants demeurent répartis autour de cette ossature industrielle qui, jadis, articulait emplois, services sociaux et sociabilités communautaires. Cette mémoire matérielle nourrit une identité locale forte tout en rappelant l’urgence d’un repositionnement stratégique. Une…
Chronologie d’un dispositif transitoire devenu structurel L’histoire débute entre 2004 et 2008, lorsque l’État congolais conclut avec cinq opérateurs – dont Congo Dejia Wood Industry et la Société industrielle et forestière du Congo – des conventions d’aménagement et de transformation d’une durée de quinze ans. Ces contrats, adossés au Code forestier de 2000, fixaient des obligations précises : élaboration de plans d’aménagement, construction d’unités industrielles locales et versement de redevances destinées aux collectivités riveraines. L’échéance contractuelle, atteinte pour la plupart des concessions en 2019, aurait normalement dû déboucher sur une évaluation exhaustive, préalable à la reconduction ou à la remise en…
Crue exceptionnelle, vulnérabilités structurelles Les averses diluviennes de la fin juin ont rappelé, avec une brutalité météorologique, la vulnérabilité périodique de Brazzaville aux débordements du fleuve Congo et à l’élévation rapide des nappes phréatiques. D’après les relevés hydrologiques du Service national de la météorologie, le niveau de l’eau a dépassé de 35 centimètres la cote d’alerte, provoquant l’inondation de quartiers densément peuplés et, partant, l’évacuation de plus de 5 000 ménages dans le seul arrondissement de Talangaï. Les observateurs soulignent que l’expansion démographique, conjuguée à une pression foncière croissante, a progressivement réduit les zones tampon jadis capables d’absorber les crues…
Un ruban coupé, symbole d’une coopération multisectorielle Sous les lambris encore odorants de peinture fraîche du Centre antituberculeux de Brazzaville, la représentante du Programme des Nations unies pour le développement, Mme Adama Dian-Barry, a remis au ministre de la Santé et de la Population, le professeur Jean-Rosaire Ibara, les clés d’un laboratoire de microbiologie dont les équipements de pointe rappellent que la diplomatie sanitaire peut produire des résultats tangibles. Financé à hauteur de 2,8 millions de dollars par le Fonds mondial, cet outil de dernière génération incarne la stratégie de renforcement des capacités nationales voulue par le gouvernement pour répondre…
Un continent en quête de nouvelles figures d’autorité En Afrique centrale, la recomposition des pôles d’influence ne se limite plus aux seuls cercles étatiques. Dans l’ombre des sommets et des forums, des femmes, longtemps cantonnées aux marges de la décision, investissent désormais les espaces stratégiques. Elles le font à travers la diplomatie environnementale, l’ingénierie financière, la médiation post-conflit ou encore la justice pénale internationale. Loin d’être une exception, ce phénomène traduit la maturation de sociétés qui, tout en restant attachées à des cadres politiques parfois très consolidés, s’ouvrent à des leaderships pluralistes capables de dialoguer avec les standards mondiaux. Hindou…
Le protocole du 29 mai 2025, socle d’un corridor Nord-Sud inédit Paraphé en marge de l’Astana International Forum, le protocole de coopération logistique signé par Brazzaville et Astana acte la mise en place d’un axe multimodal qui, du port congolais de Pointe-Noire jusqu’aux terminaux caspiens de Kuryk, ambitionne de fluidifier les échanges Sud-Sud-Eurasie. Le communiqué conjoint évoque une « complémentarité logistique et énergétique » entre forêts équatoriales et steppes kazakhes (communiqué gouvernemental congolais du 29 mai 2025). Au-delà de la rhétorique, l’accord formalise la création d’un guichet unique pour les opérateurs et l’harmonisation progressive des normes douanières, préfigurant un marché…
Un décret au cœur de la gouvernance des mobilités Dans un pays où les dynamiques de mobilité conditionnent l’accès aux services essentiels autant que la vitalité du tissu économique, le décret n° 2024-324 du 9 juillet 2024 s’impose comme un marqueur de souveraineté publique. Son article 9, rappelé le 30 juin 2025 par le collectif des conducteurs de motos-taxis, stipule que l’exercice de la profession est « spécifiquement réservé aux personnes de nationalité congolaise ». Signé par quatre membres du gouvernement, dont le Premier ministre, le texte s’inscrit dans la logique d’une régulation assumée, destinée à maîtriser un secteur longtemps…
La tradition satirique malmenée par l’ère numérique La mémoire collective congolaise chérit encore les couplets affûtés des chanteurs urbains des années 1990 ou les caricatures mordantes qui circulaient sous le manteau durant les alternances politiques. Ces formes de contestation, tout en demeurant irrévérencieuses, reposaient sur une créativité langagière qui valorisait la critique documentée et l’humour crypté. Or, depuis quelques mois, le fil social X et les canaux chiffrés de WhatsApp ont remplacé la verve poétique par des montages grossiers et anonymes. L’efficacité virale a pris le pas sur la qualité rhétorique, transformant la joute politique en un marché du clic…