Auteur/autrice : Rédaction Congo-B
Un jeune État marqué par l’héritage colonial Née en 1960 des ruines de l’Afrique-Équatoriale française, la République du Congo s’est très tôt trouvée confrontée au défi de la consolidation nationale. Les frontières tracées à Paris côtoyaient des allégeances claniques complexes et, dès les premières années, l’armée fut appelée à arbitrer les rivalités partisanes. En 1968, l’arrivée au pouvoir de Marien Ngouabi instaure une République populaire d’inspiration soviétique : nationalisations, parti unique et rhétorique tiers-mondiste deviennent les piliers d’une gouvernance qui se veut émancipatrice, sans toujours parvenir à transformer la structure économique profondément extravertie. La parenthèse marxiste et ses désillusions Vingt-cinq…
Un contrat de deux ans qui matérialise un faisceau d’intérêts croisés Officialisé à la mi-journée depuis la Kvarner Gulf Arena, l’engagement de Merveil Ndockyt jusqu’en juin 2027 a d’abord été présenté comme un ajustement tactique. L’ancien milieu d’Osijek et de Gorica arrive pour densifier une ligne médiane ayant perdu deux titulaires partis en Serie A. Derrière la signature, Rijeka sécurise également une plus-value potentielle : à 26 ans, le Brazzavillois dispose d’une cote de revente encore malléable, ce qui répond à la logique spéculative propre aux clubs de l’ancienne Yougoslavie, confrontés à des budgets inférieurs à ceux de leurs adversaires…
Le musée du Bassin du Congo, nouvel épicentre d’une mémoire partagée Sous la verrière encore fraîchement restaurée du musée du Bassin du Congo, le vernissage du 25 juin a pris des accents de rituel civique. Le cortège officiel ouvert par la ministre de l’Industrie culturelle et artistique, Lydie Pongault, n’a pas seulement donné le ton protocolaire : il a signifié l’appropriation politique d’un événement dont la portée dépasse les frontières nationales. Face aux tableaux de Bonide Miekoutima, les diplomates accrédités à Brazzaville ont mesuré la capacité de la rumba à fédérer les récits de la République du Congo comme de…
Un atelier au cœur de Brazzaville Dans un hôtel discret de la capitale congolaise, le brouhaha matinal laisse place à une attention presque studieuse. Autour de la table, juristes de l’Observatoire congolais des droits de l’homme, experts du Forest Peoples Programme, représentants autochtones de la Lékoumou et de la Sangha, mais aussi quelques fonctionnaires du ministère des Affaires foncières, auscultent minutieusement chaque virgule du futur décret sur la sécurisation des droits fonciers coutumiers. L’atelier, ouvert le 26 juin, se veut un carrefour où convergent résultats de recherches universitaires, comptes rendus de consultations villageoises et recommandations issues des normes internationales. Le…
Une tradition française devenue scène mondiale de diplomatie culturelle Créée en 1982 par Jack Lang et Maurice Fleuret dans le sillage des politiques de démocratisation culturelle françaises, la Fête de la musique s’est progressivement métamorphosée en rituel planétaire célébré dans plus de cent dix pays. Loin d’un simple divertissement populaire, l’événement constitue désormais un instrument de diplomatie culturelle, favorable à la mise en réseau des scènes artistiques et à la consolidation de l’influence symbolique des États. Les chancelleries ne s’y trompent pas : la musique offre un langage commun, non menaçant, qui permet de projeter une image ouverte et inclusive.…
Une philanthropie aux allures de diplomatie économique Lorsque la directrice exécutive de la Fondation MTN, Vanessa Tsouma, a posé la première pierre de la future unité de soin de l’hôpital de base de Ouesso, elle n’a pas simplement inauguré un chantier de plus de 130 millions de Fcfa. Elle a surtout envoyé un message aux partenaires internationaux présents à Brazzaville : les entreprises de télécommunications entendent désormais se positionner comme acteurs incontournables du développement sanitaire. Sur un continent où l’investissement public demeure inférieur aux 5 % du PIB recommandés par l’OMS (OMS 2023), chaque franc de la responsabilité sociétale des…
Brazzaville transforme le 21 juin en vitrine d’influence culturelle Dans une capitale longtemps façonnée par l’imaginaire de la « ville verte », la Fête internationale de la musique, née en 1982 sous l’impulsion de Jack Lang, s’est imposée comme un rituel global. Pour sa quarante-troisième édition, Brazzaville a multiplié les scènes, des traditionnels podiums du centre-ville au jardin d’un hôtel de Mafouta, donnant du relief au thème consacré aux musiques traditionnelles. Au-delà des applaudissements, l’événement témoigne d’une intention stratégique : inscrire la République du Congo dans la cartographie des capitales africaines capables de fédérer des audiences transnationales autour d’un acte culturel apparemment…
La fin de l’illusion pétrolière, début d’une ère fiscale Quarante ans de rente pétrolière ont façonné l’idée, largement répandue à Brazzaville, que les transferts budgétaires de l’État suffiraient à irriguer les communes. Or la pandémie puis les fluctuations des cours mondiaux ont rappelé, avec une brutalité presque pédagogique, la fragilité d’un modèle où le baril sert de bouée financière. Le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, aiguillonné par la Banque mondiale, a donc convié le 26 juin dernier un aréopage d’élus, de comptables publics et de représentants d’ONG pour imaginer une fiscalité locale qui ne dépende plus des sables…
Un rendez-vous artistique devenu enjeu géopolitique Au cœur d’une capitale longtemps perçue comme un simple carrefour logistique du bassin du Congo, la Biennale internationale de performance Tokomi inaugure, du 1ᵉʳ au 5 juillet 2025, sa troisième édition dans les murs de l’Institut français du Congo et de l’école de danse Kundi. L’annonce, faite par le chorégraphe Gervais Tomadiatunga, résonne au-delà du microcosme culturel : à l’heure où les États redéfinissent leurs instruments d’influence, la capacité d’un festival de danse à agréger des talents venus de Kinshasa à Paris inscrit Brazzaville sur la carte des soft powers émergents. « Brûlons les…
Le poids historique des terres coutumières dans la gouvernance congolaise Depuis les premières codifications foncières de l’époque coloniale, la République du Congo jongle avec une dualité juridico-culturelle : d’un côté, la propriété formelle inscrite au cadastre ; de l’autre, des usages coutumiers ancestraux rarement matérialisés. Les communautés autochtones, estimées à quelque 10 % de la population nationale, se trouvent au cœur de cette zone grise où la forêt équatoriale assure subsistance, identité et spiritualité. Les ratifications successives par Brazzaville de la Convention 169 de l’OIT et de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones ont conféré…