Nomination saluée par la CDECO
Le Comité consultatif international de la CDECO accueille un renfort de poids. Deve Maboungou vient d’y être nommé directeur de l’Intelligence économique et des Stratégies d’Influence à l’international, avec la mission de renforcer le positionnement extérieur du Congo-Brazzaville.
Cette décision s’inscrit dans la volonté affichée de l’organisation de mieux articuler analyses financières, sécurisation des partenariats et diplomatie économique, afin de donner plus de visibilité aux initiatives publiques et privées portées depuis Brazzaville.
Les membres du comité soulignent que le nouveau directeur dispose d’une solide expérience de terrain, capable de transformer l’information stratégique en levier concret pour l’entreprise nationale, l’administration et la société civile.
Le président du comité, citant un communiqué interne, se félicite de voir « un savoir-faire issu de la société civile et de l’entreprise rejoindre l’action publique », preuve d’une gouvernance ouverte aux compétences.
Un profil forgé par 15 ans d’intelligence économique
Fondateur du cabinet Noeîn & Cie, Deve Maboungou a bâti sa réputation sur plus de quinze années consacrées à l’intelligence économique, aux relations internationales et à la gestion des risques.
Il a également dirigé la Maison de l’Afrique, institution culturelle et économique de rayonnement, avant de représenter avec constance le Congo-Brazzaville au sein de diverses enceintes d’influence.
Ce parcours, marqué par la capacité à croiser veille stratégique et diplomatie citoyenne, a conduit la CDECO à miser sur son expertise pour consolider la compétitivité congolaise sur des marchés de plus en plus interconnectés.
Dans son cabinet, l’expert a accompagné des entreprises extractives, des banques et des start-up, apportant des audits de sûreté et des études de marché qui ont permis d’orienter des investissements vers des zones à fort potentiel.
Cette exposition plurielle lui a donné la maîtrise de méthodologies éprouvées, de l’analyse open source à la cartographie d’acteurs, compétences que la CDECO entend mettre à profit pour diversifier les chaînes de valeur nationales.
Entre diplomatie économique et influence culturelle
La nouvelle feuille de route confiée à Deve Maboungou repose sur l’intégration de l’intelligence économique à l’action diplomatique, désormais considérée comme un axe central de la politique de développement.
Concrètement, il s’agira de cartographier les secteurs porteurs, d’analyser la compétition régionale et d’anticiper les attentes des investisseurs afin de proposer des approches plus proactives aux institutions partenaires.
La dimension culturelle n’est pas oubliée : la Maison de l’Afrique, que l’expert a animée, demeure un espace de médiation où se tissent les récits valorisant le savoir-faire congolais et suscitant confiance auprès des marchés étrangers.
Pour Deve Maboungou, l’influence se construit autant par la donnée stratégique que par la narration d’une identité positive ; ce double levier, assure-t-il, permet d’attirer partenaires et capitaux sans renoncer à la souveraineté de décision.
Le défi consistera à articuler ces outils avec les priorités publiques actuelles, afin de convertir le capital réputationnel en gains socio-économiques tangibles et mesurables pour les populations.
Des réseaux stratégiques à consolider
Le nouveau directeur pourra s’appuyer sur les réseaux déjà structurés par la CDECO, mais aussi sur ceux qu’il a cultivés dans la francophonie, en Europe et sur le continent africain.
Sa récente nomination, en août, au poste de représentant Ow’Isaza du Royaume de Bunyoro-Kitara auprès de la République Française et des Outre-mer, illustre cette implantation multiscalaire et la capacité à relier des mondes institutionnels souvent cloisonnés.
Selon plusieurs observateurs au sein du comité, cette double légitimité, à la fois diplomatique et entrepreneuriale, devrait fluidifier la négociation d’alliances technologiques et la sécurisation juridique des projets.
La charge Ow’Isaza, orientée vers le dialogue interculturel, lui offre par ailleurs une observation privilégiée des dynamiques d’intégration régionales, un atout supplémentaire pour anticiper les courants d’affaires émergents.
Un atout pour la visibilité du Congo-Brazzaville
À moyen terme, la CDECO espère que l’arrivée de Deve Maboungou se traduira par une amélioration mesurable des indicateurs de visibilité, qu’il s’agisse de flux d’investissement, de participation à des salons internationaux ou d’accords bilatéraux.
L’organisation insiste toutefois sur la nécessité de consolider les bases : la collecte fiable de données et la formation continue des cadres demeurent des prérequis pour que l’intelligence économique irrigue toutes les branches productives.
Dans une note interne, consultée par nos soins, Deve Maboungou rappelle que « l’information, quand elle est traitée à temps, réduit le coût du risque et amplifie la capacité d’action ». Elle résume l’approche qu’il compte déployer dans les prochains mois.
La nomination reflète surtout une dynamique plus large : celle d’un Congo-Brazzaville déterminé à s’appuyer sur des compétences issues de la diaspora pour accélérer son ouverture économique sans compromettre ses équilibres institutionnels.
Plusieurs acteurs de la diaspora congolaise interrogés estiment que la présence d’un profil biculturel à la CDECO constitue un signal d’ouverture et pourrait encourager des retours de compétences vers Brazzaville.
Dans l’immédiat, la nomination fait figure de pari sur le long terme ; mais au sein de la CDECO, beaucoup y voient déjà un catalyseur susceptible d’inspirer une nouvelle génération de stratèges congolais.
