Un pont institutionnel entre Paris et Brazzaville
Réunis à Paris pour la deuxième édition du Forum Jeunesse Congo, étudiants, cadres et entrepreneurs de la diaspora ont découvert les nouveaux dispositifs de l’Agence congolaise pour l’emploi, présentés par le Bureau de Paris, chargé de renforcer la mobilité professionnelle entre la France et la République du Congo.
Sous l’impulsion de son chef, Douniama Kamongo, le bureau a présenté sa feuille de route : repérer les talents formés en Europe, les connecter aux entreprises congolaises et sécuriser chaque parcours de retour ou de collaboration à distance.
La participation institutionnelle, saluée par le Conseil des jeunes congolais de France, illustre la volonté des autorités de consolider un dialogue constant avec une communauté estimée à près de cinquante mille personnes, considérée comme un relais stratégique pour la diversification de l’économie nationale.
Identifier les talents de la diaspora congolaise
Au cœur de son intervention, Douniama Kamongo a rappelé que l’Acpe est le service public de l’emploi au Congo-Brazzaville, doté d’un mandat clair : rapprocher l’offre et la demande, diffuser les postes disponibles et fournir un accompagnement individualisé aux chercheurs d’emploi.
Depuis Paris, l’équipe élargit cette mission en recensant les parcours les plus recherchés : ingénierie, numérique, santé, agroalimentaire ou gestion. Chaque profil est intégré dans une base de données dynamique partagée avec les recruteurs congolais partenaires, publics comme privés.
« Nous sommes un pont vivant entre la diaspora et les opportunités du pays », a résumé le responsable, insistant sur la nécessité de cartographier les compétences disponibles pour répondre rapidement aux besoins identifiés par le gouvernement dans ses plans sectoriels.
Des services sur-mesure pour un retour préparé
Jean-Yves Ickonga Akindou, conseiller à l’Acpe-Paris, a détaillé les services sur-mesure : réécriture de CV à la norme locale, préparation d’entretien par visioconférence, mise en relation directe avec les directions des ressources humaines et suivi administratif jusqu’à l’obtention d’un contrat.
Selon lui, la distance n’est plus un obstacle technique ; elle doit devenir un atout. Les entretiens de pré-sélection se réalisent désormais à distance, permettant aux entreprises d’évaluer les candidats sans délai et de planifier leur arrivée seulement une fois la proposition validée.
Pour sécuriser ces mobilités, l’agence sensibilise aussi sur les réalités du marché congolais : grilles salariales, fiscalité avantageuse, couverture sociale en expansion et perspectives d’évolution dans des structures à taille humaine, souvent porteuses d’un fort potentiel de montée en responsabilité.
Formation et secteurs porteurs au Congo
La veille stratégique cible cinq filières prioritaires : énergie, infrastructures, agriculture, services numériques et tourisme. Pour chacune, l’Acpe travaille avec les ministères afin d’orienter les profils vers les zones où la demande s’intensifie.
Des modules de formation complémentaires sont proposés, souvent en partenariat avec l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville ou avec des centres privés labellisés. L’objectif : valoriser l’expérience acquise en Europe tout en facilitant l’appropriation des normes locales et l’immersion culturelle indispensable à une insertion durable.
« Vous avez des compétences ; le Congo en a besoin », a martelé Douniama Kamongo, citant les ambitions du Plan national de développement qui réserve une place centrale à la formation du capital humain pour accompagner la croissance projetée sur les dix prochaines années.
L’engagement associatif moteur de mobilité
Au-delà du volet strictement professionnel, le forum a mis à l’honneur l’engagement associatif comme tremplin civique. L’Acpe voit dans les réseaux de jeunesse un vecteur d’information, de solidarité et de projets collectifs, capables de préparer progressivement un retour ou une collaboration depuis l’étranger.
Plusieurs intervenants ont souligné que les associations étudiantes ou de quartiers servent déjà de relais pour diffuser les offres, mutualiser les retours d’expérience et encourager des initiatives entrepreneuriales cofinancées entre Paris et Brazzaville, à l’image du dispositif FIGA dédié aux jeunes créateurs.
Lever les freins grâce à l’écoute active
Pendant la session de questions, la problématique de la rémunération a suscité un vif échange. Les représentants ont rappelé que les barèmes évoluent et qu’un dialogue direct avec l’employeur reste la meilleure garantie. L’Acpe propose désormais un simulateur comparatif pour éclairer les décisions.
Surtout, les orateurs ont insisté sur la préparation : recueil d’informations fiables, anticipation des démarches administratives, planification du logement et constitution d’un réseau de pairs. « Aucun retour ne doit être improvisé », a résumé le chef de bureau, invitant chacun à s’enregistrer dès maintenant.
Perspectives ouvertes après le Forum
À l’issue de la rencontre, plus d’une centaine de participants ont rejoint la base « Diaspora ». Cet engouement conforte l’Acpe et annonce de nouvelles tournées d’information, d’abord en région parisienne, puis dans d’autres métropoles européennes.
Pour beaucoup de jeunes diplômés, l’idée d’un retour professionnel gagne en crédibilité à mesure que s’accumulent les garanties. En tissant ce lien régulier, l’agence parie sur un cercle vertueux : transfert de compétences, création d’emplois locaux et contribution directe à la dynamique nationale.
Le prochain rendez-vous annoncé vise à réunir des entreprises congolaises venues spécialement présenter leurs plans de recrutement. Pour la diaspora, ce sera l’occasion de confronter attentes et propositions, avec l’appui constant de l’Acpe, acteur clef d’une mobilité maîtrisée et bénéfique à tous.
