Le compte à rebours vers la présidentielle de 2024
À quatre mois du scrutin présidentiel attendu en république du Congo, l’actualisation des listes électorales touche à sa fin. Lancée le 1ᵉʳ septembre, l’opération, pilotée par la Direction générale des affaires électorales, doit garantir que chaque citoyen en âge de voter puisse exprimer son choix.
Le 28 octobre, une réunion technique à Brazzaville a dressé un bilan provisoire. Selon les chiffres communiqués, plus de 90 % des électeurs pressentis figurent déjà dans la base de données. Les organisateurs parlent d’un succès qui place le processus sur les rails avant la dernière ligne droite.
Une évaluation à mi-parcours jugée encourageante
La séance de travail rassemblait le directeur général des Affaires électorales, Jean-Claude Etoumbakoundou, le président de la Commission nationale électorale indépendante, Henri Bouka, ainsi qu’une délégation de la force publique et les administrateurs maires des arrondissements de la capitale.
« À deux jours de la fin de la campagne de révision, nous avons voulu évaluer l’opération », a expliqué Jean-Claude Etoumbakoundou à la sortie. Selon lui, le constat est « positif », car « il y a l’engouement » et la dynamique laisse espérer un taux d’inscription encore plus élevé d’ici la clôture.
Le rôle pivot de la force publique
La force publique dispose d’une liste spéciale recensant ses effectifs appelés à voter dans leurs garnisons. Sous la conduite du général Guy Blanchard Okoï, chef d’état-major général, ses représentants ont présenté l’état d’avancement de cet enrôlement parallèle, élément essentiel pour la fiabilité globale de la base électorale.
Les échanges techniques ont notamment porté sur la synchronisation des bases de données civiles et militaires afin d’éviter les doublons. Les responsables estiment que cette articulation limite les contestations post-électorales et renforce la confiance dans la régularité du futur scrutin.
Mobilisation des électeurs pour les dernières heures
Les organisateurs rappellent que de nombreux Congolais attendent traditionnellement le dernier moment pour accomplir leurs formalités. « Ce que je peux demander à nos compatriotes, c’est d’aller massivement dans les bureaux d’enrôlement pour les derniers jours qui nous restent », a insisté Jean-Claude Etoumbakoundou.
Dans plusieurs centres de Brazzaville, les agents constatent déjà un flux accru depuis l’annonce du taux de 90 %. Les files d’attente s’allongent mais restent fluides grâce à l’appui logistique déployé par la CNEI et les mairies, ont-ils précisé lors de la réunion.
Les mairies, cheville ouvrière du terrain
Depuis le 1ᵉʳ septembre, les administrateurs maires coordonnent la mise en place des kits biométriques, l’affichage des listes provisoires et la sensibilisation de proximité. Le directeur général des Affaires électorales les a encouragés à « poursuivre le travail amorcé » jusqu’au dernier formulaire validé.
Selon plusieurs édiles, la majorité des quartiers ont déjà atteint leur quota d’inscriptions. Les retards demeurent dans certaines zones périphériques, souvent pour des raisons de mobilité ou de pièces d’identité manquantes. Des équipes mobiles sillonnent ces secteurs afin de réduire les écarts avant la date butoir.
La collaboration étroite entre services municipaux et agents du ministère de l’Intérieur a permis de résoudre rapidement les dysfonctionnements signalés, qu’il s’agisse de pannes électriques ou de ruptures de connexion internet, facteurs critiques pour la transmission des données centralisées.
Hypothèse d’une prolongation surveillée
Interrogé sur une possible prorogation de la révision, Jean-Claude Etoumbakoundou a rappelé que « cela relève des prérogatives du ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation ». L’option sera examinée à la lumière des rapports finaux transmis par les circonscriptions.
Par le passé, des extensions limitées avaient été accordées lorsque le taux d’enrôlement restait en dessous des attentes. Les acteurs soulignent toutefois que l’objectif fixé pour cette année est sur le point d’être atteint, rendant improbable un décalage du calendrier global.
Vers une confiance électorale consolidée
Pour la CNEI, la fiabilité de la liste conditionne la transparence du scrutin. Un taux d’inscription proche de l’exhaustivité réduit la tentation d’accusations de fraude ou d’exclusion. Henri Bouka a salué les « efforts conjoints » des institutions et des citoyens, tout en invitant à maintenir la vigilance.
Au-delà des enjeux techniques, l’administration insiste sur la valeur civique de l’opération. En se rendant aux centres d’enrôlement, chaque électeur réaffirme son appartenance à la communauté nationale et son droit de peser sur la trajectoire du pays.
Les prochains jours seront donc décisifs. Si l’engouement observé se confirme, le Congo-Brazzaville se présentera devant les urnes avec une base électorale rénovée, gage de sérénité pour une élection présidentielle que les autorités souhaitent placée sous le signe de la stabilité et du consensus.
