Des années de glaciation diplomatique
Pendant longtemps, les relations entre la France et le Maroc ont bénéficié d’une collaboration historique, fondée sur des liens économiques et culturels forts. Toutefois, des divergences majeures, notamment sur la question sensible du Sahara occidental et la politique française des visas, ont refroidi cette entente cordiale. Le Maroc perçoit le Sahara comme partie intégrante de son unité nationale, tandis que la France préférait une position de non-intervention, ce qui a nourri une certaine irritation à Rabat. La politique des visas de 2021, considérée unilatérale par les Marocains, a encore renforcé la distance entre les deux nations.
Macron et le tournant de la Fête du Trône
Le 30 juillet 2024 a marqué une étape importante lorsque le Président français Emmanuel Macron a adressé une lettre au roi Mohammed VI du Maroc, exprimant un soutien décisif au plan d’autonomie marocain pour le Sahara. Ce geste, longtemps attendu par Rabet, a favorisé un changement de climat diplomatique. Le Royaume chérifien y a trouvé une reconnaissance de ses positions, facilitant ainsi un dialogue renouvelé et constructif avec Paris.
Vers un partenariat stratégique renouvelé
Les avancées constatées ne se limitent pas à des déclarations politiques. Une série d’initiatives symboliques et stratégiques montrent l’engagement réciproque des deux pays à renforcer leurs relations. Une visite d’État de Mohammed VI en France est envisagée, signe anticipé de normalisation des relations bilatérales. De surcroît, des réunions de haut niveau, notamment franco-marocaines, se profilent à l’horizon, illustrant une volonté partagée de surmonter les différends passés et de se concentrer sur l’avenir.
La puissance des gestes symboliques
En parallèle, les gestes symboliques et culturels abondent pour cimenter cette réconciliation. Par exemple, l’ouverture annoncée d’un consulat français à Laâyoune renforce sur le terrain diplomatique cette nouvelle entente, consolidant implicitement le soutien français à la position marocaine. D’autres actions, telles que l’intégration de Brigitte Macron dans le conseil d’administration de la Fondation du Théâtre royal de Rabat, démontrent une volonté d’entrelacer liens culturels et politiques comme moteurs du rapprochement.