Renforcement stratégique des compétences logistiques
Pendant cinq jours, la salle de formation de Brazzaville a vibré au rythme des échanges entre gestionnaires pharmaceutiques venus de sept départements. Soutenus par le Catholic Relief Services et le Programme des Nations unies pour le développement, les participants ont décortiqué chaque maillon de la chaîne d’approvisionnement.
L’objectif affiché était clair : sécuriser la disponibilité des médicaments tout en maintenant leur qualité. Les formateurs ont insisté sur une approche rigoureuse, conforme aux standards internationaux et aux orientations définies par le ministère congolais de la Santé, garant de la politique nationale du médicament.
Un partenariat public-privé au service de la santé
Financée par le Fonds mondial et appuyée par l’État, l’initiative illustre le rôle décisif des partenariats dans le renforcement du système de santé. Le CRS, gestionnaire principal de la subvention, a misé sur l’expertise locale et internationale pour élever le niveau technique des bénéficiaires.
La pharmacienne Geracson Paloulous, représentant la direction de la pharmacie et du médicament, a salué des stagiaires désormais « relais essentiels » pour leurs districts. Selon elle, la réussite dépendra de la rigueur avec laquelle ces professionnels appliqueront les protocoles appris et formeront, à leur tour, leurs collègues de terrain.
Des outils modernes pour une traçabilité fiable
Le cœur de la formation a porté sur le système d’information de gestion logistique. Les tableaux de bord numériques permettent de suivre, en temps réel, les flux d’antirétroviraux, d’antipaludiques ou d’antituberculeux, depuis les entrepôts centraux jusqu’aux centres de santé périphériques.
Les participants ont également revu les bonnes pratiques de stockage : contrôle de température, ventilation, rotation des lots et préparation des commandes. Une visite guidée au Centre d’achat des médicaments essentiels a concrétisé ces notions, dévoilant la méthodologie de pré-positionnement des stocks selon les besoins trimestriels.
Lyse Kikadidi, membre de l’équipe organisatrice, précise que « l’enjeu clé reste la qualité des données. Former ceux qui les remontent au niveau national est un pas décisif vers une couverture sanitaire optimale ».
Témoignages de terrain : un enthousiasme partagé
Anda-Mokale Flomy, chef du centre de santé intégré de l’île Mbamou, confie avoir identifié des failles dans ses précédents rapports. Grâce aux modules pratiques, il prévoit d’« améliorer immédiatement la tenue des registres et le suivi des stocks » pour réduire les ruptures.
D’autres participants, venus de la Likouala ou de la Sangha, soulignent l’importance d’une approche intégrée : en associant VIH, tuberculose et paludisme, les structures minimisent les doublons et favorisent un meilleur ciblage des ressources. Les échanges inter-départements ont favorisé un esprit de réseau salutaire.
Cap sur la seconde phase nationale
La feuille de route prévoit déjà un déploiement à Pointe-Noire, la Lékoumou, la Bouenza et le Niari. Cette deuxième vague consolidera les acquis et étendra l’expertise à l’ensemble du territoire, conformément aux engagements pris auprès des bailleurs.
Dans un contexte où la sécurité pharmaceutique devient stratégique, la République du Congo affiche ainsi sa détermination à moderniser sa logistique médicale. L’articulation entre investissement international et maîtrise locale devrait, selon les autorités, réduire durablement les ruptures et améliorer la réponse sanitaire.
Les bénéficiaires sont désormais attendus au pied du mur. À eux de convertir les connaissances en actions concrètes, gage d’une couverture médicale plus solide pour les communautés et d’une confiance renouvelée dans les structures de santé publiques et privées.
