Une séquence institutionnelle très attendue
À l’issue de plusieurs mois de consultations feutrées, ponctuées de notes circulaires et de rappels statutaires, la Fédération congolaise de handball touche enfin au moment charnière de son calendrier : le congrès électif convoqué pour le 16 août prochain dans la salle du Comité national olympique et sportif congolais, à Brazzaville. Pour la communauté sportive, il ne s’agit pas d’un simple renouvellement d’instances. L’exercice cristallise l’espoir d’une reprise harmonieuse des compétitions nationales, suspendues ou ralenties depuis les soubresauts organisationnels de la saison écoulée. L’attente est d’autant plus perceptible que le handball, discipline historiquement pourvoyeuse de médailles régionales, se trouve sous la loupe des acteurs institutionnels et des sponsors potentiels.
Calendrier électoral sous haute surveillance internationale
Au cœur du dispositif figure la Commission électorale indépendante, présidée par Me Mouadh Ben Zaied, désigné par la Fédération internationale de handball et la Confédération africaine de handball. Sa circulaire, diffusée le 1ᵉʳ juin, détaille jour après jour le processus, depuis l’ouverture des candidatures jusqu’à la proclamation des résultats définitifs. Les candidats disposent ainsi d’un mois pour déposer leurs dossiers, l’ultime délai étant fixé au 16 juillet 2025 à 17 h 30, heure légale de Brazzaville. L’examen des pièces, la publication des listes admises le 31 juillet, puis la fenêtre réduite des recours – deux jours seulement – témoignent d’une volonté de concision administrative, tout en garantissant un contrôle juridictionnel minimal. Ce séquençage, directement inspiré des bonnes pratiques mises en avant par l’IHF, vise à prémunir la procédure de toute contestation pré ou post-scrutin.
Jeu démocratique et impératifs de parité
Conformément à l’article 21 des statuts fédéraux, les prétendants doivent se regrouper en listes verrouillées, la tête de liste étant automatiquement candidate à la présidence. La règle nouvelle, imposant la présence minimale de trois femmes par liste, constitue une avancée notable dans un paysage sportif encore marqué par une forte masculinité. Dans la pratique, cette exigence oblige les équipes prétendantes à élargir leur base de légitimité, mobilisant des anciennes internationales, des dirigeantes de clubs et des techniciennes de terrain. Sur le plan électoral, le texte prévoit un mécanisme en cascade : majorité simple au premier tour, éventuel second tour en cas d’égalité, puis attribution à la liste comportant le nombre le plus élevé de femmes, et enfin, ultime critère d’arbitrage, l’âge du candidat‐président. Cette gradation illustre la volonté d’associer principe démocratique, promotion féminine et respect de la hiérarchie sportive.
Enjeux politiques et sportifs d’une normalisation
Au-delà de la stricte arithmétique statutaire, le scrutin revêt une portée symbolique et diplomatique. La relance du handball national, sport collectif par essence, s’inscrit dans la dynamique plus large de consolidation des politiques publiques de jeunesse et de cohésion sociale encouragées par les autorités. Certaines fédérations s’érigent déjà en modèle de gouvernance en Afrique centrale, et la Fécohand entend se placer dans ce sillage. Les délégations étrangères, invitées comme observateurs, verront dans le bon déroulement des opérations un signal de stabilité et de sérieux, conditions préalables à toute perspective d’organisation de tournois internationaux en République du Congo. La tenue rigoureuse du calendrier, couplée à la présence d’instances arbitrales indépendantes, répond ainsi aux standards de transparence régulièrement évoqués lors des sommets régionaux du Conseil des ministres de la Jeunesse et des Sports.
Perspectives pour le handball congolais
À l’orée de la saison 2025-2026, l’enjeu premier reste la remise en activité des championnats nationaux seniors et juniors, gelés ou fragmentés ces deux dernières années. Les futures orientations budgétaires, la réactivation des partenariats avec les entreprises parapubliques et la sécurisation d’un calendrier stable de compétitions régionales constituent autant de défis pour le comité exécutif qui émergera des urnes. Plusieurs entraîneurs soulignent la nécessité de renforcer la formation des arbitres et de relancer les centres de détection provinciaux afin de reconnecter une base de pratiquants qui s’est effritée. Au-delà des chiffres, c’est la crédibilité d’une discipline autrefois adulée dans les salles de Makélékélé et de Ouenzé qui se joue. Le 16 août, les délégués ne déposeront pas seulement un bulletin dans l’urne ; ils engageront le handball congolais dans un cycle où rigueur administrative, équité de genre et ambition sportive devront avancer de concert, proposant ainsi un modèle de renaissance institutionnelle à même d’inspirer d’autres fédérations.