Un virage budgétaire audacieux
Dans l’élan d’une nouvelle ère pour le Gabon, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, fraîchement ancré au pouvoir, oriente le pays vers une stricte discipline budgétaire. Le Conseil des ministres du 20 juin 2025 a effectivement approuvé une série de réformes drastiques visant à réduire le faste des dépenses publiques, avec pour objectif la consolidation d’un État crédible et la rupture avec les anciennes pratiques de prodigalité.
Des maux institutionnels hérités du passé
La corruption endémique et les dérives budgétaires ont historiquement affaibli l’État gabonais. Le président Nguema prend les rênes d’un système longtemps critiqué pour sa mauvaise gestion. Avec un PIB par habitant avoisinant les 8000 dollars, le Gabon continue cependant de faire face à d’aberrantes inégalités socio-économiques, exacerbées par un chômage endémique et une dépendance vis-à-vis des importations de biens essentiels malgré de vastes ressources naturelles inexploitées.
Symboles de changement dans la gestion des ressources
Parmi les réformes symboliques adoptées, la réduction des déplacements officiels en classe économique pour la plupart des fonctionnaires, et la fin des paiements en espèces pour les missions gouvernementales, marquent une volonté de transparence sans ambages. De plus, l’effectif pléthorique des cabinets ministériels sera réduit, ciblant ainsi la présomption de clientélisme qui régnait.
Une stratégie fiscale rigoriste
Un moratoire sur les exonérations fiscales et leur audit annoncé montrent une volonté de redresser une situation fiscale minée par la complaisance. Selon les autorités, l’État avait perdu jusqu’à 1 000 milliards de FCFA en raison de régimes fiscaux abusifs. Ces ajustements visent à renforcer les ressources intérieures encore trop tributaires des revenus pétroliers.
Mesures sociales pour amortir l’austérité
Anticipant les impacts sociaux potentiellement déstabilisateurs, le gouvernement entend compenser les restrictions par des mesures d’atténuation. La suspension temporaire des taxes alimentaires durant six mois illustre un effort pour alléger le fardeau du coût de la vie pour les Gabonais les plus vulnérables, tandis que l’exonération de TVA sur les matériaux de construction vise à encourager l’accès au logement.
Vers une gouvernance renouvelée
Pour les observateurs, ces réformes traduisent une volonté claire de dissiper les relents de l’impunité du passé. Surtout, elles testent la capacité du gouvernement à les appliquer dans un État largement peuplé par les cadres de l’ancien régime. ‘La cohérence de mise en œuvre est cruciale’, souligne un économiste local, soulignant l’importance de l’exécution sans favoritisme.