Victoire 5-0 qui scelle la qualification
Par un soir aux allures de triomphe, le Maroc a déployé un football flamboyant pour terrasser le Niger 5-0 et valider, dès la septième journée des qualifications africaines, son billet pour la Coupe du monde 2026 organisée aux États-Unis, au Canada et au Mexique.
La performance offerte au stade Moulay Abdellah, fraîchement reconstruit, dépasse le simple résultat sportif : elle inscrit la sélection dans la continuité d’une dynastie qui s’est déjà distinguée en 2018 puis en 2022 et qui compte désormais sept participations au rendez-vous planétaire.
Les Lions de l’Atlas, qui n’avaient besoin que d’un nul, se sont offert un succès cinglant devant des tribunes combles. Avec six victoires en autant de sorties, ils totalisent dix-huit points, hors de portée de la Tanzanie, de la Zambie, du Niger et du Congo.
Complexe Moulay Abdellah en liesse
Réouvert la veille après une rénovation complète, l’enceinte de Rabat a servi d’écrin à une fête populaire pilotée par un tifo monumental. Des familles entières, drapeaux à la main, ont applaudi la double réalisation d’Ismaël Saibari aux 29e et 38e minutes, premier acte d’un festival offensif.
Au retour des vestiaires, Ayoub El Kaabi a alourdi la marque à la 50e, puis Hamza Igamane à la 68e avant qu’Azzedine Ounahi ne conclue le spectacle à la 84e. Chaque but déchaînait une clameur rappelant l’épopée qatarie qui avait fédéré la diaspora en 2022.
Une campagne éliminatoire sans accrocs
Sur le plan comptable, le Maroc affiche vingt et un buts marqués pour deux encaissés. L’équilibre entre pressing haut et discipline défensive, déjà loué lors des dernières années, s’est affirmé face à des adversaires pourtant accrocheurs, notamment la Tanzanie qui restait mathématiquement en embuscade avant cette septième journée.
Les choix tactiques de Walid Regragui ont permis d’impliquer l’ensemble du groupe : seize joueurs différents ont pris part au moins à une réalisation ou à une passe décisive. Dans une série aussi dense, cette répartition des responsabilités réduit la dépendance aux individualités et garantit une fraîcheur durable.
Position des adversaires du groupe E
Derrière le leader, la Tanzanie conserve l’espoir d’arracher une place de barragiste, forte de ses dix unités. La Zambie et le Niger, six points chacun, peuvent encore rêver d’un sursaut lors des trois ultimes journées, un scénario qui épicerait la lutte pour les accessits africains.
Le Congo, crédité d’un point, voit s’éloigner la qualification directe mais mise déjà sur l’expérience engrangée par un effectif rajeuni. À Brazzaville, les responsables techniques saluent un « retour progressif à la compétition » après une période de transition et insistent sur la nécessité de stabiliser le projet.
Objectif affiché: briller à la CAN 2025
Libérés de la pression qualificative, les Marocains peuvent désormais préparer la Coupe d’Afrique des nations 2025 qu’ils accueilleront du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026. L’événement, perçu comme un test grandeur nature avant le Mondial, offrira au public local l’occasion de mesurer la progression collective.
Le calendrier permettra aussi de huiler les automatismes : trois journées de qualifications restent à disputer en 2024 et 2025, autant d’opportunités de maintenir le rythme sans compromettre la fraîcheur. Cette gestion fine du temps de jeu s’annonce déterminante pour conserver un avantage psychologique face aux cadors continentaux.
Perspectives avant la grande fête de 2026
Avec sept billets déjà tamponnés dans son histoire, le Maroc rejoint le Cameroun et le Nigeria dans le cercle restreint des sélections africaines les plus régulières. L’enjeu, à présent, sera d’égaler voire de surpasser le quart de finale atteint au Qatar, performance de référence pour la région.
Les observateurs notent que l’ossature actuelle arrivera à maturité sportive en 2026 : Saibari, El Kaabi ou Ounahi évolueront vraisemblablement au pic de leurs carrières. Une stabilité qui contraste avec d’autres nations confrontées à des renouvellements forcés, parfois synonymes d’incertitude au plus haut niveau.
Sur le plan logistique, le succès de Rabat servira de répétition générale. Les services de sûreté, la billetterie et la signalétique ont été testés grandeur nature, sans accroc majeur signalé. Des ajustements sont toutefois attendus concernant la circulation pour fluidifier l’afflux prévu durant la période des fêtes de fin d’année.
Au-delà des aspects sportifs, la Fédération royale marocaine de football table sur des retombées économiques considérables. La billetterie, les droits télévisuels et l’hôtellerie dessinent déjà un horizon favorable, soutenu par la stratégie nationale de tourisme qui mise sur le sport comme vecteur d’attractivité internationale.
Cette dynamique régionale profite indirectement aux voisins du groupe E : la Tanzanie et le Congo ont déjà annoncé des partenariats d’échanges de compétences autour de la formation des jeunes et de la gestion des infrastructures, signe que la réussite marocaine stimule un écosystème footballistique plus vaste.
À huit mois du tirage au sort mondial, le Maroc savoure mais reste concentré : la ligne directrice prône humilité et exigence, convaincu qu’une préparation méticuleuse vaut mieux qu’un emballement hâtif. La partition jouée contre le Niger, brillante et équilibrée, offre déjà un solide canevas.