À la veille de l’ouverture de la 78ᵉ session de l’Assemblée mondiale de la Santé, la République du Congo s’est illustrée par une participation remarquée à la 27ᵉ édition des Rencontres francophones de la santé, organisée à Genève par le Leem (Les Entreprises du Médicament) et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Le professeur Jean-Rosaire Ibara, ministre congolais de la Santé et de la Population, y a porté une voix lucide et engagée sur les défis liés à la formation et à la fidélisation des talents en santé.
« Pas de santé sans talents » : un enjeu mondial, une urgence africaine
Placé sous le thème « Pas de santé sans talents – mettre les compétences au cœur des enjeux de santé, cultiver les vocations, retenir les experts », cet événement de haut niveau a rassemblé près de 150 participants, dont plusieurs ministres francophones, des représentants d’organisations internationales, d’industries pharmaceutiques et d’experts en santé publique.
L’une des préoccupations majeures évoquées reste la pénurie mondiale projetée de 11 millions de professionnels de santé d’ici 2030, une crise à fort impact dans les pays francophones d’Afrique, déjà fragilisés par la migration des compétences médicales.
Le plaidoyer du Congo : former, ramener, retenir
Dans son allocution, le professeur Jean-Rosaire Ibara a dressé un état des lieux sans concession : formations insuffisantes, fuite massive des cerveaux, manque d’attractivité des carrières médicales. Il a notamment dénoncé la tentation pour les jeunes médecins formés à l’étranger de ne pas retourner dans leur pays d’origine, aggravant les tensions sur les systèmes de santé africains.
Face à cela, le ministre a présenté la stratégie du Congo, fondée sur la formation de professionnels de santé à Cuba et leur réintégration systématique au retour. Cette politique a permis de renforcer l’offre de soins au niveau national, tout en offrant un exemple concret de lutte contre l’exode des compétences.
Partenariats public–privé : une piste prometteuse
Les débats ont souligné le rôle central des partenariats entre secteurs public et privé pour relever ces défis systémiques. Meilleure attractivité des carrières, renforcement des capacités de formation, incitations à la rétention des talents : autant de leviers que les États francophones doivent désormais actionner de manière concertée.
Une coopération francophone renforcée
Au terme des échanges, un consensus s’est dégagé : seule une coopération renforcée au sein de la Francophonie permettra de répondre efficacement à la crise des ressources humaines en santé. La République du Congo, par la voix du professeur Ibara, s’est dite prête à partager ses bonnes pratiques et à contribuer aux efforts collectifs de l’espace francophone.
Cette participation active à Genève illustre l’engagement du Congo à défendre une approche solidaire, pragmatique et tournée vers les solutions concrètes pour un avenir sanitaire durable.