Un lancement placé sous le signe de la transmission
Le 27 novembre, à Brazzaville, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hugues Ngouélondélé, a présenté son nouvel ouvrage publié chez Michel Lafon. Devant un auditoire composé de membres du gouvernement et d’universitaires, l’ancien maire a livré les coulisses de quinze années d’exercice municipal.
Intitulé « Un maire, une ville : servir, bâtir, transmettre », le livre de 207 pages s’ouvre sur une préface du juriste Camille Bongou. En dix-huit chapitres, l’auteur décrit l’évolution de la capitale congolaise et la méthode qui a guidé ses décisions au quotidien.
Une architecture littéraire fondée sur trois piliers
Le triptyque « Bâtir, servir, transmettre » structure la réflexion. Chaque partie mêle souvenirs, diagnostics et recommandations, formant ce que l’auteur qualifie de « carnet de bord d’une gouvernance de proximité ». L’approche se veut pédagogique, accessible aux professionnels comme aux simples curieux de la vie municipale.
Bâtir : répondre à la croissance urbaine
Lorsqu’il arrive à l’hôtel de ville en 2003, Brazzaville connaît une expansion démographique rapide. « Les chiffres imposaient de nouvelles infrastructures », rappelle Hugues Ngouélondélé. Il détaille les programmes d’assainissement, la réhabilitation de la voirie et le renforcement de l’éclairage public mis en œuvre durant ses mandats.
L’auteur insiste sur l’interdépendance des politiques urbaines : eaux pluviales, transport, énergie et cadre de vie composent, selon lui, un ensemble cohérent. Ignorer l’un de ces leviers, écrit-il, revient à fragiliser les autres et à renvoyer le citoyen à des solutions précaires.
Servir : placer le citoyen au centre
Le second pilier reflète la dimension sociale du mandat municipal. « Servir son concitoyen est la raison d’être du maire », affirme l’auteur. Le livre revient sur les permanences hebdomadaires qu’il tenait pour écouter commerçants, associations et riverains, même lorsque les budgets restaient contraints.
Ngouélondélé évoque la modernisation de l’état civil, le rapprochement entre agents et usagers et la nécessité d’un dialogue constant pour désamorcer les tensions inhérentes à toute grande ville. La proximité, insiste-t-il, se construit dans la durée par la constance et l’exemplarité.
Transmettre : partager l’expérience municipale
Dernier axe, « transmettre » prolonge l’action dans le temps. Le ministre estime qu’un savoir non partagé « se dissout dans l’oubli ». L’ouvrage se veut donc un manuel, destiné à celles et ceux qui seront demain responsables des collectivités locales ou conseillers techniques.
Au fil des pages, l’auteur consigne outils d’évaluation, grilles de priorisation et récits d’échecs assumés. Cette transparence, observe-t-il, peut éviter la reproduction d’erreurs et nourrir une culture de la performance au service du développement de Brazzaville.
Une lecture saluée par le monde académique
Quatre personnalités ont livré une analyse critique lors de la présentation : le professeur Kinzounza Kitsoro Firmin, le ministre Charles Nganfouomo, le professeur André Patient Bokiba et le professeur Grégoire Lefouba. Tous ont souligné la valeur documentaire du texte, rare témoignage direct sur la gestion d’une capitale d’Afrique centrale.
Pour le professeur Kitsoro, l’ouvrage « incarne un matériau précieux pour les réformes administratives ». Il suggère son insertion dans les programmes de l’École nationale d’administration et de magistrature, afin que les étudiants confrontent la théorie aux réalités du terrain congolais.
Un outil pour la formation des futurs cadres
Au-delà du récit personnel, le livre propose des fiches pratiques figurant en annexes : définition d’indicateurs de suivi, cartographie des parties prenantes et checklist de lancement d’un chantier urbain. Ces ressources, notent les intervenants, facilitent l’appropriation rapide par les praticiens.
Charles Nganfouomo y voit « un guide qui tombera à point nommé pour les communes secondaires appelées à croître ». Il estime qu’en transmettant ses méthodes, l’auteur contribue à l’effort national de modernisation des services publics, ligne directrice affirmée par les autorités de la République du Congo.
Un accueil favorable du public brazzavillois
La cérémonie s’est achevée sur un échange nourri avec la salle, puis une séance de dédicaces. Habitants, étudiants et responsables associatifs ont acquis des exemplaires signés, échangeant brièvement sur leurs propres préoccupations urbaines. L’atmosphère, conviviale, mettait en lumière l’attachement des citoyens à la vie de leur cité.
Un vernissage, installé dans le hall, retraçait le parcours de Hugues Ngouélondélé depuis son enfance jusqu’à ses fonctions ministérielles actuelles. Photographies et documents d’archives illustraient le fil rouge du livre : l’engagement au service du bien commun.
Perspectives d’un récit ancré dans l’action
« Un maire, une ville » dépasse le simple bilan de mandat. L’auteur propose une méthode adaptable à d’autres contextes urbains, dans un pays où la décentralisation progresse. En partageant ses succès comme ses limites, il ouvre un espace de réflexion constructive pour les managers publics.
Le succès éditorial annoncé confirme l’intérêt du lectorat pour des témoignages concrets. En l’inscrivant dans le catalogue d’un éditeur international, Michel Lafon offre également à la capitale congolaise une vitrine supplémentaire, soulignant la vitalité intellectuelle du Congo-Brazzaville.
