Une cérémonie sous le signe de la responsabilité
Sous les airs encore vibrants des chants académiques, l’amphithéâtre de l’Institut des sciences et techniques professionnelles de Brazzaville a célébré, le 29 novembre, une promotion de 175 licenciés. L’événement marque un jalon pour l’enseignement technique congolais et pour la jeunesse diplômée.
Devant une assistance composée de parents, d’enseignants et de partenaires, la porte-parole de la promotion 2024-2025, Mercia Ngolo, a délivré un message tourné vers l’action. Elle a encouragé ses camarades à «devenir des catalyseurs de changement», porteurs d’inspiration et de motivation au sein des organisations.
Son appel s’est voulu à la fois pragmatique et optimiste : chaque diplôme remis n’est pas seulement la reconnaissance d’un parcours, mais l’amorce d’un engagement civique. Les nouveaux diplômés sont invités à forger des environnements professionnels épanouissants, où l’innovation s’allie à la responsabilité sociale.
Des encouragements à la créativité
Le directeur de l’Institut, Charles Mabouana, a prolongé cette exhortation en soulignant que le parchemin obtenu constitue «un véritable passeport pour l’avenir». Selon lui, oser créer, transformer les difficultés en opportunités et rester fidèle aux valeurs apprises formera le socle d’une carrière solide.
Pour Modi Jéhu, directeur des affaires académiques, la cérémonie illustre l’engagement de l’établissement à offrir des compétences de haut niveau. Il a rappelé la complexité d’un monde en évolution constante, invitant les récipiendaires à cultiver ambition, curiosité et résilience, notamment face aux inévitables échecs formateurs.
Onze spécialités ont conduit ces étudiants jusqu’à la licence : gestion comptable et financière, ressources humaines, banque et assurance, commerce-marketing, réseaux et télécommunications, systèmes informatiques, génie logiciel, électronique ou encore électricité industrielle. Chacune répond à des besoins identifiés sur le marché congolais et au-delà.
L’Istp, incubateur de talents techniques
Sous les applaudissements, les lauréats ont mesuré la confiance placée en eux par leurs enseignants. Mercia Ngolo a d’ailleurs salué le «dévouement et l’abnégation» du corps professoral, estimant que leur accompagnement a enrichi non seulement l’apprentissage technique, mais aussi la maturation personnelle de chaque étudiant.
Au-delà du rituel académique, la journée a rappelé l’ambition plus large portée par l’Istp : former des profils capables de soutenir la diversification de l’économie nationale. Les discours ont ainsi insisté sur le lien entre compétences techniques et progrès social, deux dimensions considérées indissociables.
Dans un pays où la jeunesse représente une part significative de la population, l’accès à l’emploi qualifié demeure un enjeu central. Les responsables de l’Institut ont, de nouveau, exhorté les lauréats à ne pas attendre, mais à s’inscrire dans la dynamique de la création d’entreprises.
Un passeport vers un marché exigeant
Le message insiste : la compétence seule ne suffit pas, elle doit se doubler d’initiative. Qu’il s’agisse de numérique ou de maintenance électrique, l’esprit d’entreprise devrait transformer chaque obstacle en laboratoire d’expérimentation. La même logique vaut pour l’intégration au sein des administrations ou des sociétés établies.
L’Istp, installé à Brazzaville, a su tisser progressivement un réseau d’anciens qui servent aujourd’hui de mentors. Certains sont venus témoigner, rappelant que la mise en réseau, l’échange sur les bonnes pratiques et la veille technologique constituent un capital immatériel aussi précieux qu’un diplôme.
Les diplômés 2024-2025 avancent désormais dans un univers où la flexibilité est reine. Leurs enseignants les ont encouragés à poursuivre l’apprentissage continu, qu’il prenne la forme de MOOCs, de stages ou de certifications, afin de consolider les savoirs acquis à l’Institut et d’en développer de nouveaux.
Perspectives pour l’économie congolaise
Sur le plan institutionnel, la direction a rappelé que la promotion sortante devient également ambassadrice de l’École. En réussissant leurs insertions, les jeunes professionnels valoriseront la réputation de l’Istp, renforçant l’attractivité de ses filières auprès des recruteurs et des familles en quête d’orientation.
Le choix des onze spécialités n’est pas anodin. Il répond à la cartographie des métiers porteurs identifiée par les responsables pédagogiques, à partir de retours d’entreprises locales et d’observations sur les tendances régionales. Les nouvelles technologies et la finance demeurent particulièrement présentes, reflet des mutations économiques.
La représentante des étudiants a conclu sur un plaidoyer en faveur de l’éthique. Dans son intervention, elle a insisté sur la nécessité d’une conscience professionnelle qui préserve l’intérêt général. Adaptabilité, oui ; mais toujours mue par un souci de justice et de responsabilité envers la collectivité.
À l’issue de la remise des diplômes, les nouveaux licenciés ont défilé, toges au vent, sous les flashs d’appareils photo parfois tenus par des recruteurs déjà intéressés. Le sentiment dominant était double : la fierté du chemin parcouru et l’impatience d’entrer pleinement dans la vie professionnelle.
En quittant l’amphithéâtre, chacun savait que la période d’essai avait commencé. Leur réussite future ne dépendra pas seulement des connaissances techniques, mais de la capacité collective à transformer ces acquis en valeur ajoutée pour les entreprises, les administrations et, plus largement, pour la société congolaise.
Le ministère de l’Enseignement technique, dont relève l’Istp, suit avec attention le parcours de ces jeunes. La prochaine évaluation de l’établissement tiendra compte de leur insertion et de leur capacité à soutenir les priorités définies dans la stratégie de développement socio-économique du Congo-Brazzaville.
