Paris célèbre l’engagement congolais
Dans le prestigieux amphithéâtre de l’Institut de France, l’édition 2023 des Prix des Arts et de la Culture a porté haut les couleurs du Congo-Brazzaville. Au cœur des applaudissements, Maixent Raoul Ominga, directeur général de la SNPC, a reçu une médaille d’honneur.
Ce trophée, décerné par l’ONG franco-congolaise One Vision devant plus de quatre-cents invités, honore la politique d’investissement social de la compagnie pétrolière publique. Il rappelle qu’au-delà des hydrocarbures, la SNPC irrigue aussi les domaines de l’éducation et de la culture.
Une médaille pour une stratégie éducative
La reconnaissance parisienne s’appuie sur des réalisations tangibles. Sous la houlette de Maixent Raoul Ominga, le complexe scolaire de Liberté et le Lycée d’enseignement général Simon-Pierre-Kinkhounga-Ngot de Dolisie ont ouvert leurs portes, offrant des salles de classe modernes et des équipements scientifiques de pointe.
Le jury a salué « une vision qui place le savoir au cœur de la prospérité ». Pour l’ingénieur passé par le management pétrolier, l’éducation représente un gisement aussi précieux que le brut : elle alimente la compétitivité future et renforce la cohésion nationale.
La SNPC, acteur culturel affirmé
Si les écoles constituent la pierre angulaire, la SNPC soutient également la création artistique. Des bourses aux jeunes plasticiens à la restauration de lieux patrimoniaux, le groupe a diversifié ses initiatives, convaincu que la culture façonne l’imaginaire collectif et donne confiance aux territoires.
En marge de la cérémonie, Maixent Raoul Ominga a rappelé que la compagnie avait consacré cette année plus de 1 % de son chiffre d’affaires à sa responsabilité sociétale. « Nous ne pouvons extraire des ressources sans en redistribuer les fruits aux communautés », a-t-il résumé.
Un investissement qui s’inscrit dans la durée
Le décret présidentiel du 16 octobre dernier, reconduisant l’intéressé pour cinq ans, conforte cette trajectoire. La stabilité à la tête de la SNPC permet de programmer des projets pluriannuels et de mobiliser durablement les partenaires techniques, comme l’Agence de financement du développement ou des fondations privées.
À Paris, plusieurs intervenants ont souligné la singularité d’une entreprise étatique d’hydrocarbures qui mise sur la lecture, la musique et l’art numérique. Pour eux, le modèle congolais illustre la capacité du secteur extractif à changer de narratif, loin des clichés environnementaux négatifs.
Témoignages d’un succès partagé
Au micro, Enoch Miatabouna, président du conseil d’administration de la SNPC, a exprimé sa fierté devant « l’honneur fait aux Africains » par cette reconnaissance internationale. Il a remercié les équipes de Pointe-Noire et de Brazzaville qui, selon lui, portent la même exigence d’excellence.
Des artistes congolais installés en Europe, comme la chorégraphe Nathalie Ndongo ou le peintre Matondo, ont confié que le soutien de la SNPC facilite l’organisation de tournées et d’expositions. Ils y voient une passerelle naturelle entre diaspora et institutions publiques du Congo-Brazzaville.
One Vision, un relais international
L’ONG One Vision, fondée en 2019 par Dreyfus Louyebo, explique avoir créé les Prix pour récompenser les acteurs dont les programmes conjuguent éducation, santé, environnement et art. L’invitation faite à la SNPC s’inscrit dans cette grille, chaque candidat étant auditionné sur pièces et résultats.
Pour cette cinquième édition, près de mille dossiers avaient été reçus. Le comité n’en a retenu qu’une dizaine, dont ceux de fondations françaises et de groupes d’Afrique australe. La présence de plusieurs ministres français a offert une visibilité accrue aux lauréats, notamment africains.
Perspectives d’un modèle de responsabilité sociétale
Au lendemain de la cérémonie, les responsables de la SNPC ont indiqué vouloir approfondir leur partenariat avec One Vision pour diffuser de nouvelles résidences d’artistes à Brazzaville, Pointe-Noire et Dolisie. L’objectif est d’ancrer la création locale dans des réseaux internationaux durables.
De même, la société pétrolière entend étendre son programme de bourses à l’enseignement supérieur, ciblant les filières scientifiques et numériques. Un appel à candidatures devrait être lancé dès le premier trimestre afin de sélectionner les étudiants méritants issus de toutes les régions du pays.
Interrogé sur les défis, Maixent Raoul Ominga évoque la nécessité d’équilibrer contraintes budgétaires et ambitions sociétales. « Le fil rouge reste la création de valeur à long terme pour l’État, les communautés et l’entreprise », affirme-t-il, soulignant l’importance d’une gouvernance transparente et mesurable.
Les observateurs notent qu’une telle stratégie s’aligne sur les orientations nationales en matière de diversification économique. En mettant en avant l’éducation et la culture, la SNPC participe à la montée en compétences souhaitée par les autorités et renforce la marque Congo-Brazzaville à l’étranger.
À l’Institut de France, l’ovation finale a cristallisé cette dynamique : l’énergie tirée du sous-sol congolais peut irriguer la connaissance et l’imagination. La médaille remise à Maixent Raoul Ominga apparaît ainsi comme le symbole d’une passerelle pérenne entre exploitation pétrolière et capital immatériel.
Dans les couloirs, plusieurs décideurs africains ont confié vouloir s’inspirer de cette approche, y voyant une manière concrète de redorer l’image des compagnies nationales. Des discussions informelles évoquent déjà des visites croisées, preuve que la diplomatie culturelle peut accompagner la coopération énergétique régionale.
Le rendez-vous de 2024 promet déjà de nouvelles annonces fortes.
