Le contexte de la nationalisation
Le gouvernement nigérien a décidé de nationaliser la société Somair, mettant ainsi fin à la participation majoritaire du groupe français Orano dans la joint-venture d’uranium. Cette annonce, faite via la télévision nationale, jette une lumière crue sur les tensions profondes entre le Niger et la France dans un contexte déjà tendu suite au coup d’État militaire de juillet 2023. Cette décision s’inscrit dans une stratégie plus large de reconfiguration des relations économiques et politiques du Niger avec ses anciens partenaires occidentaux.
Les enjeux économiques et stratégiques
Orano, qui possède 63% du capital de Somair, voit là un coup dur pour ses opérations au Niger, riche en ressources stratégiques. L’entreprise a réagi par une procédure d’arbitrage visant à contester la décision de Niamey, qualifiée par ses responsables de ‘comportement irresponsable’. Selon un rapport du Financial Times en mai, Orano envisageait même de se désengager à terme de ses activités au Niger. Cependant, l’impact économique de cette nationalisation sur l’entreprise et sur les relations économiques franco-nigériennes reste à déterminer, les investisseurs étrangers surveillant de près l’évolution de cette situation.
Des relations diplomatiques sous tension
Le climat de défiance entre le Niger et la France ne date pas d’hier. Depuis le renversement du gouvernement démocratiquement élu, la France a maintenu une position ferme contre la légitimité du régime militaire en place à Niamey. Ceci n’a fait que compliquer davantage la coopération bilatérale, dont l’économie minière est un pilier. Le Niger, en nationalisant la Somair, affiche donc un choix stratégique qui pourrait redessiner les alliances régionales et internationales du pays, mais qui risque aussi d’isoler davantage le nouveau pouvoir militaire sur la scène internationale.
Perspectives futures
Alors que le Niger s’engage dans un processus de nationalisation de ses ressources, les analystes internationaux s’interrogent sur l’impact de cette décision sur ses relations avec la communauté internationale. La quête de souveraineté revendiquée par Niamey pourrait s’accompagner de partenaires nouveaux ou renouvelés, cherchant à exploiter les ressources minières du pays en dehors de l’orbite française. Néanmoins, cette volonté d’affirmation politique et économique pourrait avoir des répercussions à long terme, notamment en termes de stabilité économique interne et de crédibilité sur le plan diplomatique.