Le Pnud au Palais du Peuple
Le 28 octobre, les salons feutrés du Palais du Peuple ont accueilli une rencontre symbolique entre Isidore Mvouba et Matthias Zana Naab. En marge d’une journée parlementaire consacrée au Programme accéléré de développement communautaire, le directeur du Centre de service régional pour l’Afrique du Pnud a réaffirmé un partenariat jugé stratégique par les deux parties.
Un engagement réitéré et chiffré
Matthias Zana Naab est venu d’Addis-Abeba avec un message clair : l’agence onusienne continuera de mobiliser ses guichets financiers et son expertise pour soutenir la mise en œuvre du PADC. « Nous voulons garantir l’atteinte des objectifs de réduction de la pauvreté dans les zones rurales », a-t-il précisé devant la presse.
Un programme centré sur les zones enclavées
Lancé en 2019, le PADC vise à doter les localités isolées d’infrastructures de base et de services sociaux essentiels. Routes d’accès, forages, écoles de proximité, centres de santé et plateformes agricoles figurent au tableau de bord. L’enjeu consiste à réduire les disparités territoriales qui freinent la croissance inclusive en République du Congo.
L’Assemblée nationale, acteur pivot
Pour le Pnud, la chambre basse détient un rôle central : elle vote les crédits budgétaires et contrôle l’action gouvernementale. « Les députés représentent les attentes des communautés. Leur soutien budgétaire légitime le PADC », souligne Matthias Zana Naab, saluant la qualité du dialogue institutionnel entretenu avec Isidore Mvouba.
Une journée parlementaire très suivie
Organisée conjointement par l’Assemblée nationale, le ministère du Développement local et le Pnud, la session d’échanges a réuni députés, préfets et responsables techniques. Au programme : état d’avancement des projets pilotes, modalités de financement, et identification des obstacles logistiques dans les zones couvertes par le PADC.
Des résultats déjà visibles
Selon le rapport présenté au cours de la journée, plus de 250 micro-projets ont été lancés depuis deux ans, portant sur la réhabilitation de 180 kilomètres de pistes rurales et la construction d’une quarantaine de forages. Ces premiers jalons ont amélioré l’accès à l’eau pour près de 60 000 habitants, d’après les chiffres communiqués.
Mobiliser des bailleurs supplémentaires
Si le Pnud reste chef de file, le directeur régional veut élargir le cercle des contributeurs. « Nous entendons rallier l’ensemble du système des Nations unies et les partenaires techniques et financiers bilatéraux », confie-t-il. L’objectif est de sécuriser un financement pluriannuel pour pérenniser les infrastructures livrées.
Alignement sur la stratégie gouvernementale
Le ministère du Développement local insiste sur la cohérence entre le PADC et le Plan national de développement 2022-2026. Les priorités rurales – accès à l’eau, à l’électricité et aux marchés – s’inscrivent dans la feuille de route présidentielle pour l’économie sociale et solidaire. Chaque projet doit répondre à un besoin exprimé par les communautés.
Le rôle du secteur privé
Au-delà des bailleurs publics, les autorités souhaitent mobiliser des entreprises congolaises pour la maintenance des ouvrages. Des start-up agricoles sont déjà associées à la mise en place de plateformes de transformation post-récolte afin de réduire les pertes. Ce partenariat public-privé promet des retombées économiques locales immédiates.
Suivi et évaluation renforcés
Pour éviter les écueils classiques des programmes de développement, un dispositif de suivi trimestriel piloté par le Pnud est en cours d’élaboration. Il inclut des indicateurs de satisfaction des bénéficiaires, un contrôle indépendant de la qualité des chantiers et la publication régulière de rapports accessibles aux parlementaires.
Cap sur la digitalisation
Le Pnad étudie l’introduction d’applications mobiles destinées aux comités villageois. Objectif : signaler en temps réel l’état des infrastructures et remonter les besoins urgents. Cette démarche participative doit renforcer la transparence et accélérer les interventions, notamment durant la saison des pluies où les pistes deviennent impraticables.
Le message de Brazzaville aux partenaires
En accueillant le directeur régional du Pnud, l’Assemblée nationale envoie un signal fort aux donateurs. Le Congo se dit prêt à offrir un cadre de gouvernance clair, à simplifier les procédures et à garantir la traçabilité des fonds. Les discussions ont insisté sur la nécessité d’inscrire les promesses dans le prochain exercice budgétaire.
Voix des communautés bénéficiaires
Invités à témoigner, plusieurs élus des plateaux ont souligné l’amélioration de la fréquentation scolaire depuis la réfection des routes secondaires. « Nos produits agricoles accèdent désormais au marché de Djambala », a déclaré un député. Ces retours de terrain légitiment l’approche communautaire adoptée par le PADC, jugée plus agile que les schémas classiques.
Défis logistiques persistants
Le coût des matériaux et l’acheminement du carburant dans les districts éloignés restent des contraintes. Le ministère du Développement local propose d’accroître le recours aux matériaux locaux et de mutualiser les équipements pour abaisser la facture. Cette stratégie pourrait libérer des marges budgétaires pour étendre le programme.
Un calendrier resserré
Les partenaires conviennent d’actualiser la cartographie des besoins avant la fin du premier trimestre. Une revue à mi-parcours déterminera les moyens supplémentaires à engager. Les autorités veulent maintenir le rythme afin que les projets prioritaires soient livrés avant la prochaine campagne agricole, cruciale pour la sécurité alimentaire.
Une dynamique à consolider
À l’issue des échanges, Isidore Mvouba a salué « l’implication déterminante du Pnud pour rapprocher l’État des citoyens ». Matthias Zana Naab, de son côté, a jugé la coopération « exemplaire » et appelé à « soutenir la vision du Congo sur le long terme ». Un cap commun qui place le PADC au cœur de l’action publique.
