Pointe-Noire se met aux normes ITIE
Le 4 septembre 2025, un atelier technique s’est tenu dans la capitale économique du Congo-Brazzaville. Les représentants des hydrocarbures, des mines et du bois y ont découvert les nouveaux formulaires ITIE, pièce maîtresse du prochain rapport de transparence attendu pour décembre.
Animées par des experts mandatés par le Comité national ITIE, les séances ont alterné présentations, exercices pratiques et questions-réponses. Chacun devait comprendre la logique des champs à renseigner et les échéances pour transmettre ses données financières et environnementales.
La transparence, feuille de route prioritaire
Depuis l’adhésion du Congo-Brazzaville à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives, la publication régulière de rapports est devenue un engagement stratégique. Les informations déclarées servent de base à la confiance entre État, entreprises et citoyens.
Le rapport 2023 marquera la première application intégrale de la norme ITIE 2023. Il sera scruté par les investisseurs comme par la société civile, soucieuse de mesurer l’impact réel des revenus extractifs sur le développement national.
Décrypter la norme ITIE 2023
La nouvelle norme introduit un calibrage plus fin des flux financiers, des obligations fiscales et des contributions sociales. Elle exige aussi la divulgation systématique des bénéficiaires effectifs, afin de réduire les zones d’ombre sur la propriété des titres miniers ou pétroliers.
Autre évolution saillante : l’intégration d’indicateurs environnementaux et de données de genre. Pour les entreprises forestières, il s’agit de documenter les plans d’aménagement, tandis que les pétroliers doivent détailler torchage, émissions et plans de démantèlement.
Entreprises extractives en première ligne
« Vous êtes le maillon opérationnel de la chaîne ITIE », a rappelé par visioconférence Florent Michel Okoko, secrétaire permanent du Comité national. Son message a insisté sur la qualité des chiffres produits sur le terrain, sans lesquels aucun rapport crédible n’est possible.
Les participants ont salué la clarté des explications. Selon un responsable minier, la simplification des onglets Excel et la présence d’exemples concrets devraient faciliter une remontée d’informations fiable, tout en réduisant le temps consacré aux corrections ultérieures.
L’appui déterminant de la Banque mondiale
L’atelier a bénéficié du financement de la Banque mondiale, dans le cadre de son programme « Accélérer la gouvernance institutionnelle et les réformes ». Pour Karim Lourimi, formateur principal, ce soutien matérialise la confiance des partenaires envers la trajectoire de réforme congolaise.
Le dispositif prévoit un accompagnement continu : assistance à distance, visites de terrain et hotline dédiée jusqu’à la clôture du rapport. Cette démarche vise à limiter les écarts de compréhension entre sociétés de tailles différentes et à sécuriser la collecte.
Cap sur la validation 2027
Une fois le rapport 2023 publié, le Congo-Brazzaville entamera un cycle d’évaluation menant à la prochaine validation ITIE en janvier 2027. Le secrétariat international examinera la conformité aux exigences et la régularité dans la publication des données.
Les autorités misent sur un classement favorable pour renforcer l’attractivité du pays, à l’heure où de nouveaux gisements offshore et des projets d’exploitation de lithium attisent l’intérêt des capitaux internationaux.
Pour les acteurs locaux, l’enjeu dépasse la seule notation. Une transparence accrue peut améliorer la gouvernance fiscale, soutenir les infrastructures et consolider la diversification économique prônée par le Plan national de développement.