Un ancrage juridique au service de la performance nationale
La publication, le 18 avril 2025, des décrets n° 2025-128 et n° 2025-129 marque une étape structurante dans la mise en œuvre du Code du sport adopté en juillet 2023. Présentés à la presse par le directeur général des Sports, Jean Robert Bindélé, ces textes inscrivent la pratique de haut niveau dans une architecture normative qui ambitionne d’allier compétitivité internationale et responsabilité citoyenne. Ils répondent à une attente ancienne des fédérations et des partenaires qui réclamaient un référentiel stable, gage de sécurité juridique pour les athlètes comme pour leurs encadreurs.
L’éthique sportive, vecteur de cohésion et d’image internationale
Le décret consacré à l’éthique rappelle que la quête de médailles ne saurait se concevoir sans une culture du respect. Il définit les obligations morales des officiels, entraîneurs et compétiteurs en termes de probité, de loyauté et de discipline. « Ces principes ne sont pas de simples slogans, ils traduisent la volonté de faire du sport un levier de civisme et de rayonnement pour le Congo », a souligné Jean Robert Bindélé en conférence de presse. En précisant les sanctions liées aux attitudes antisportives et aux manquements aux règles du fair-play, le texte confère à l’autorité disciplinaire un outil de prévention, davantage qu’un instrument répressif, et aligne la République du Congo sur les standards des organisations sportives internationales.
Vers une sélection fondée sur la méritocratie et la moralité
Le second décret précise les critères de sélection en équipe nationale. Dorénavant, l’athlète de nationalité congolaise doit non seulement afficher des indicateurs de performance objectivables, mais également présenter un comportement irréprochable. Cette double exigence participe d’une approche holistique de la haute compétition : l’excellence physique s’accompagne d’une dimension éthique. En intégrant la notion de « moralité », l’exécutif entend consolider l’image de l’équipe comme ambassadeur de la nation et non simple vitrine de prouesses individuelles.
Transparence et attractivité des nouvelles primes
La question des incitations financières constitue l’un des volets les plus scrutés du décret. Les primes sont désormais réparties de façon lisible entre match nul, victoire, qualification ou performance individuelle, tandis qu’aucune rétribution n’est prévue en cas de défaite. En sports individuels, la gratification varie selon la nature de la médaille, consacrant la hiérarchie traditionnelle or-argent-bronze. Le staff technique bénéficie pour sa part d’une reconnaissance formalisée : entraîneurs, préparateurs physiques, analystes vidéo, personnels médicaux et autres spécialistes verront leur expertise compensée sur une base transparente. Pour plusieurs observateurs, cette clarification favorise un climat de confiance, réduit les zones d’ombre budgétaires et renforce l’attractivité de la sélection nationale face aux clubs étrangers.
Un pas supplémentaire vers la professionnalisation du sport congolais
En alignant droits, devoirs et incitations, l’exécutif congolais poursuit un objectif de modernisation cohérent avec les orientations du Plan national de développement 2022-2026. À moyen terme, la prévisibilité des règles devrait encourager l’investissement privé dans les disciplines olympiques et favoriser l’émergence d’un marché du travail sportif mieux régulé. Pour les athlètes, l’effort se traduit par une perspective de carrière plus stable et la possibilité d’un accompagnement multidisciplinaire qu’officialise la prise en charge du préparateur mental ou du diététicien. Quant aux partenaires internationaux, ils voient dans ces avancées la confirmation d’une dynamique de gouvernance sportive axée sur la transparence et la performance. Le directeur général des Sports le résume ainsi : « Nous créons les conditions pour que chaque talent, du terrain d’entraînement au podium, puisse porter haut les couleurs du drapeau et les valeurs de la République. »