Célébration musicale et introspection
Lors de la célébration de la Fête de la Musique à la mi-juin, l’Institut Français du Congo de Pointe-Noire a accueilli une conférence-débat au thème évocateur : « La musique congolaise à l’heure des exigences internationales ». Organisé par l’agence de communication Prescom Media, cet événement, présidé par Gildas Bakala, a réuni divers acteurs du monde artistique, tels que des artistes, managers et producteurs, avec une ambition claire: outiller les talents locaux afin d’accéder à une reconnaissance internationale.
Des exigences internationales à la professionnalisation
La nécessité pour les artistes congolais de ne pas s’apitoyer sur leur sort, mais plutôt de travailler à leur éclosion est une idée forte qui a émergé de la conférence, comme l’a fait valoir Charlemagne Mayassi, manager culturel reconnu. Selon lui, le talent et la qualité des œuvres sont des prérequis indispensables pour briller à l’international et se distinguer dans une jungle compétitive où seuls les meilleurs survivent.
Formation continue et quête de performance
L’approche de Jean-Marc Bissila, un entrepreneur culturel dynamique, a mis en lumière l’importance de la formation continue des artistes. Il a souligné que l’humilité, l’apprentissage auprès des aînés et la recherche de nouvelles connaissances sont essentiels pour les artistes aspirant à un succès durable. En outre, William Kinfoussia a souligné la nécessité pour les artistes de diversifier leurs sources de revenus, notamment à travers la monétisation des plateformes numériques et l’exploitation intelligemment de leurs travaux.
Le défi de la structure et de l’organisation
L’un des principaux obstacles à l’essor des artistes congolais demeure le manque de structures éducatives adéquates, en dehors de l’école nationale des beaux-arts de Brazzaville. Pour remédier à cela, les intervenants ont recommandé la mise en place de réseaux professionnels et d’associations capables de porter la voix des artistes. Ainsi, la création de syndicats et de groupements d’intérêt pourrait favoriser des dialogues fructueux avec les décideurs et aboutir à l’élaboration de textes réglementant et protégeant le secteur musical.
Vers une revalorisation du métier d’artiste
La conférence a mis en exergue la nécessité pour les artistes d’accepter les critiques constructives et de s’ouvrir à des opportunités telles que la participation à des festivals ou colloques internationaux. Cet esprit de collaboration et d’ouverture pourrait bien être le catalyseur de la renaissance musicale congolaise sur la scène mondiale, en brisant l’isolement dont souffrent souvent les artistes de ce pays. Articuler talents individuels et initiatives collectives semble être la clé pour dynamiser la scène musicale congolaise et la porter vers de nouveaux sommets.