Une rencontre au cœur des enjeux sécuritaires
Le 20 juin dernier, la ville de Bamako s’est transformée en une scène diplomatique de premier plan. Accueillant la toute première convocation des ministres de la Défense de l’Alliance des États du Sahel (AES), cet événement a révélé une volonté collective d’affronter les défis sécuritaires omniprésents qui entachent cette région d’Afrique. La réunion a mis en exergue l’importance d’une action concertée, reflet d’une solidarité naissante entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Ces États, sachant que leur sécurité est inextricablement liée, s’acheminent vers une coopération accrue. Selon le général Célestin Simporé, ministre de la défense du Burkina Faso, il s’agit de ‘donner corps à l’un des leviers les plus importants de notre intégration : la mise en place de la force unifiée.’
La quête d’une nouvelle dynamique régionale
L’émergence de l’AES, issue de la transformation de l’alliance initiale fondée en septembre 2023 en une confédération en juillet 2024, représente un pivot stratégique dans l’arène géopolitique du Sahel. Confronté à une montée en puissance des menaces sécuritaires, le Général Salifou Mody, ministre de la Défense du Niger, a souligné que ‘depuis la création de l’alliance, nous avons planifié et conduit plusieurs opérations conjointes’. Les résultats atteints, bien que balbutiants, instaurent un optimisme prudent parmi les leaders régionaux quant à une possible stabilité future.
Des leçons tirées et des défis persistants
Pour l’heure, les souvenirs de projets régionaux tels que le G5 Sahel, dissous après le retrait de ses membres principaux, rappelent que le chemin vers la stabilité est semé d’embûches. Les actions passées n’ont pas su endiguer efficacement le flot de l’insécurité et du terrorisme. Aujourd’hui, l’AES joue son va-tout, essayant d’effacer les erreurs du passé par la mutualisation de ses ressources et une révision de ses stratégies de défense.
Vers un avenir sécuritaire commun ?
Il reste à examiner comment la volonté de changement se traduira concrètement dans le cadre opérationnel de l’AES. Un aspect crucial de cette rencontre historique à Bamako consiste à évaluer les progrès réalisés par les opérations conjointes et à planifier de nouvelles approches. Les analystes de la région observent de près cette initiative, cherchant des signes substantiels que l’AES pourrait, là où le G5 Sahel a échoué, aboutir à une stabilité durable.