Une lueur d’espoir pour le secteur énergétique congolais
À trente kilomètres de Pointe-Noire, dans le District de Tchiamba-Nzassi, la Raffinerie de Fouta est attendue comme une solution miracle pour mettre fin aux pénuries récurrentes de carburant qui gangrènent le Congo. Si son entrée en production, prévue avant la fin de 2025, se concrétise, elle transformerait radicalement la dynamique énergétique du pays en permettant même l’exportation de produits pétroliers finis vers la sous-région.
Des pénuries chroniques aux promesses d’une nouvelle ère
Les pénuries de produits pétroliers au Congo ne sont pas nouvelles, remontant à l’époque de la société d’État Hydro-Congo. Face à l’incapacité de celle-ci à répondre aux besoins nationaux, le gouvernement a engagé un mouvement vers la libéralisation du secteur à la fin des années 1990 avec la multiplication des sociétés privées de distribution. Cependant, le monopole de l’importation est resté sous contrôle étatique via la SNPC, qui, bien qu’elle couvre 70 % de la demande nationale, laisse 30 % du marché dépendant des importations.
Un partenariat sino-congolais pour changer la donne
Le projet de la Raffinerie de Fouta est issu d’un partenariat avec « Beijing Fortune Dingheng Investment Co. Ltd », signé en 2020 à Brazzaville. Une cérémonie solennelle, présidée par Denis Sassou-Nguesso en février 2021, a marqué le début de la construction sur un site de 240 hectares, avec un investissement total de 600 millions de dollars. Cette initiative vise à sécuriser l’approvisionnement intérieur grâce à une première phase de 65 mille barils par jour, suivie d’une expansion à 110 mille barils.
Défis et perspectives de la Raffinerie de Fouta
Lors du Forum sur l’énergie et l’investissement tenu à Kintélé en mars 2025, le ministère des Hydrocarbures a réitéré son engagement quant à l’achèvement du projet. Toutefois, les Congolais, en proie à des pénuries persistantes, restent prudents. Les retards passés et les contraintes techniques de ce type de projet imposent une vigilance quant à l’impact réel que la Raffinerie de Fouta aura sur la question de l’approvisionnement en carburant.
Vers un avenir énergétique stable ?
En définitive, tout l’enjeu réside dans la capacité réelle de la Raffinerie de Fouta à tenir ses promesses et à éviter les erreurs du passé. La mise en service de cet outil industriel pourrait en effet symboliser la fin des pénuries de carburant au Congo, devenant ainsi un modèle de développement énergétique basé sur des partenariats stratégiques entre l’État et le secteur privé. Les prochains mois seront décisifs pour vérifier si cette ambition se concrétise.