Un campus flambant neuf à Talangaï
Sous le soleil de la capitale, le président Denis Sassou-Nguesso a coupé le ruban du Complexe scolaire de la Liberté, vendredi 24 octobre 2025, devant une foule dense rassemblée à Talangaï, sixième arrondissement de Brazzaville.
Quatre mois ont suffi pour faire sortir de terre ce campus de trois hectares livré par la Société nationale des pétroles du Congo, démonstration éclatante de la synergie entre secteur public et entreprise nationale autour des priorités éducatives.
Deux préscolaires, six écoles primaires, deux collèges et un lycée composent l’ensemble, apte à accueillir dix mille apprenants dès la première rentrée, soit l’équivalent d’une petite ville entièrement dévolue à la connaissance et au sport.
L’établissement, bâti après la destruction d’anciennes salles devenues insalubres, s’impose désormais comme le complexe le plus moderne de Brazzaville, juste derrière le célèbre lycée de la Révolution qui fait figure de référence historique.
Construction accélérée et financement national
Un alignement de façades aux couleurs claires, des coursives aérées et des toitures métalliques témoignent de l’architecture contemporaine privilégiée par les concepteurs, soucieux d’offrir lumière et ventilation naturelles indispensables au climat équatorial.
Au-delà de l’esthétique, la rapidité d’exécution retient l’attention: les travaux ont mobilisé jour et nuit plus de huit cents artisans, ingénieurs et bénévoles des quartiers voisins, générant un élan d’emploi et de formation professionnelle.
La Société nationale des pétroles du Congo, à travers son directeur général Maixent Raoul Ominga, revendique ainsi « un investissement social majeur qui reflète la vision présidentielle de développement du capital humain », selon ses mots prononcés au pupitre.
L’entreprise pétrolière annonce déjà la réplique de ce modèle à Bacongo et Makélékélé, laissant entrevoir un futur réseau d’établissements capables de réduire la pression démographique sur les écoles existantes de la capitale.
Une infrastructure pensée pour l’excellence
Le complexe se distingue par ses 85 salles de classe réparties sur 24 bâtiments, dont la moitié à étage, garantissant une circulation fluide des élèves et une proximité permanente entre encadrement et apprenants.
Pour favoriser la pratique sportive, un terrain de football en gazon synthétique, un terrain de basket-ball, une salle polyvalente dédiée à la gymnastique et à la boxe, ainsi qu’une piste d’athlétisme encerclent les blocs pédagogiques.
La sécurité n’a pas été négligée: un poste de police et un poste de gendarmerie veillent sur les accès, complétés par trois châteaux d’eau et six cents mètres de voirie nouvellement asphaltée pour faciliter l’arrivée des bus scolaires.
Quatorze logements ont été remis aux enseignants et aux cadres administratifs, un argument décisif pour attirer et retenir des professionnels qualifiés, souvent rares dans les périphéries urbaines.
La cérémonie d’inauguration en lumière
Lors de la cérémonie, l’administrateur-maire Privat-Frédéric Ndéké a loué « un symbole éclatant de politique éducative ambitieuse et inclusive » et invité les habitants de Talangaï à protéger ce patrimoine commun.
Jean-Luc Mouthou, ministre en charge de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’Alphabétisation, a pour sa part décrit l’école comme « un outil de brassage, de cohésion nationale et de justice sociale », soulignant la fidélité de l’exécutif à ses engagements.
Le Premier ministre Anatole Collinet Makosso, entouré de plusieurs membres du gouvernement, a mis en exergue « l’alliance entre ressources pétrolières et développement humain », rappelant que la rentabilité d’un baril se mesure aussi au nombre de diplômes décrochés.
Face aux caméras, Denis Sassou-Nguesso a remercié les équipes mobilisées et salué les parents, avant de quitter les lieux sous une ovation sur l’avenue Marien Ngouabi, témoignant de l’attachement des riverains à cette réalisation.
Perspectives et défis pour l’avenir
Le Complexe scolaire de la Liberté apparaît déjà comme un laboratoire grandeur nature pour expérimenter de nouvelles approches pédagogiques, du numérique éducatif aux clubs de citoyenneté active.
Selon plusieurs directeurs d’école invités, la densité d’infrastructures sportives devrait contribuer à détecter de futurs talents, renforçant le rêve de voir émerger des athlètes issus des quartiers nord de Brazzaville.
Des experts soulignent pourtant le défi de la maintenance, enjeu crucial pour garantir la durabilité de l’ouvrage: budget récurrent, formation des techniciens et implication des comités de parents devront s’articuler avec rigueur.
En attendant, le complexe offre à Talangaï un visage renouvelé et consolide la dynamique présidentielle en faveur d’une école publique résolument attractive, convainquant les observateurs qu’un cercle vertueux peut prendre racine au cœur de Brazzaville.
Les autorités locales envisagent d’ouvrir les installations sportives au public en dehors des horaires de cours, de quoi transformer l’école en centre de vie communautaire et renforcer le sentiment d’appartenance au quartier.
À moyen terme, le ministère de l’Éducation prévoit d’équiper chaque salle d’un tableau numérique interactif et d’introduire des modules d’initiation à la robotique, afin de faire entrer les élèves congolais dans la compétition technologique continentale.
Si l’expérience se révèle concluante, un partenariat avec l’université Marien-Ngouabi pourrait être scellé pour accompagner les lycéens vers les filières scientifiques.
