Un lancement gouvernemental à haute portée stratégique
Le 16 décembre 2025, le Premier ministre a donné le coup d’envoi aux programmes TRESOR et PARQEB à Brazzaville. Ce double dispositif, défini après les états généraux de l’enseignement, incarne la feuille de route nationale pour relever la qualité des apprentissages dans les écoles du Congo-Brazzaville.
Le Programme de Transformation du Secteur de l’Éducation pour de Meilleurs Résultats (TRESOR) et le Programme d’Appui au Renforcement de la Qualité de l’Éducation de Base (PARQEB) agissent de concert. Calixte Kolyardo, secrétaire permanent par intérim du CTCP TRESOR, et Arsène Harold Bouckita, coordonnateur, ont détaillé les axes d’action.
Les deux responsables ont insisté sur l’approche axée sur les résultats. « Chaque indicateur validé déclenche un décaissement de la Banque partenaire », a rappelé M. Bouckita, soulignant la rigueur administrative qui entoure la mise en œuvre.
Élargir l’accès dès la petite enfance
Le premier domaine vise l’accès équitable à une éducation de base de qualité. Un indicateur-phare concerne la petite enfance : accroître la disponibilité de centres préscolaires alignés sur des normes nationales. Sa réalisation en 2026 libérera 5 millions de dollars, partie d’une enveloppe totale de 15 millions.
Le plan d’action prévoit l’adoption de standards minimaux de qualité par des équipes mixtes État-Banque-ministères. À l’horizon 2030, environ 500 structures préscolaires et classes primaires devront répondre à ces exigences, garantissant un cadre d’apprentissage harmonisé sur tout le territoire.
La Direction générale de l’éducation de base supervisera le déploiement, tandis que les ministères partenaires assureront la logistique. Cette étape doit poser les fondations d’un parcours scolaire continu dès les premières années, élément central du pari éducatif congolais.
Renforcer les apprentissages fondamentaux
Le second indicateur du domaine 1 cible l’amélioration des apprentissages fondamentaux. Portée par l’Institut national de recherche et d’action pédagogique et l’Inspection générale, la réforme introduit une stratégie nationale de progression scolaire, avec appui budgétaire d’un million de dollars en 2026.
Objectif chiffré pour 2030 : neuf élèves sur dix disposeront d’un manuel et d’un cahier d’activités en français et en mathématiques. Parallèlement, la moitié des enseignants du primaire devront afficher une évaluation satisfaisante dans l’utilisation du dispositif PARQEB.
« La disponibilité d’outils appropriés reste la condition d’un enseignement interactif et contextualisé », a expliqué M. Bouckita, rappelant que la pédagogie active figure au cœur de la réforme.
Inclure les enfants vulnérables et déplacés
Le troisième indicateur du domaine 1 porte sur l’accès et la prestation de services éducatifs pour tous, notamment les réfugiés, déplacés internes, populations hôtes et enfants à besoins spéciaux. Sa valeur globale atteint 20 millions de dollars, dont 3,5 millions attendus en 2026.
La Direction générale de l’alphabétisation, appuyée par le MEPPSA, doit élaborer un plan opérationnel répondant aux besoins de ces publics. Au terme du programme, 350 écoles cibles devront accueillir les enfants vulnérables dans des conditions adaptées.
Cette composante inclusive affirme la volonté gouvernementale de ne laisser aucun élève à l’écart, promouvant cohésion sociale et équité territoriale dans l’accès au savoir.
Gestion des ressources humaines : un enjeu clé
Le second domaine de résultats insiste sur le renforcement des systèmes de gestion. Premier volet : optimiser le déploiement des enseignants rémunérés par l’État, pour un montant potentiel de 19,625 millions de dollars. Une adoption rapide du plan de recrutement libérera 4 millions dès l’étape initiale.
La Direction générale des ressources humaines du MEPPSA, la Fonction publique et les Finances élaborent un dispositif garantissant qu’en 2030, 80 % des écoles primaires publiques compteront au moins trois enseignants payés par l’État.
Mieux répartis, les effectifs permettront de réduire les surcharges de classes et d’assurer une offre pédagogique homogène.
Mesurer pour piloter : évaluation et données
L’indicateur 5 concerne l’évaluation des apprentissages, valorisé à 7 millions de dollars. La création d’un cadre juridique pour l’Unité nationale d’évaluation des apprentissages et d’un plan opérationnel 2025-2030 déclenchera 5 millions de dollars de financements supplémentaires.
Un dernier indicateur, doté de 8 millions de dollars, vise la modernisation du Système d’information de gestion de l’éducation intégrée. L’adoption de son cadre juridique en 2026 ouvrira 5 millions de dollars, avant la mise en ligne de 15 annuaires statistiques et de 50 tableaux de bord d’ici 2030.
Cap sur 2026, étape décisive
Au total, les résultats attendus pour 2026 représentent 23,5 millions de dollars, somme essentielle pour fournir manuels, réhabiliter des classes et soutenir les enfants vulnérables. Les équipes techniques misent sur la collaboration, des procédures solides et une culture de la performance pour concrétiser ce nouvel élan éducatif congolais.
