Une tragédie qui secoue la nation
La mort du blogueur kényan Albert Ojwang, survenue dans des circonstances troublantes après son arrestation, a soulevé une tempête d’indignation à travers le pays. Arrêté le 6 juin 2025 dans le comté de Homa Bay, à la suite d’une plainte portée par l’inspecteur général adjoint de la police Eliud Lagat, Ojwang a été transféré sur 350 kilomètres jusqu’à Nairobi, où il a été détenu au poste central de police. Sa mort, constatée trois jours plus tard dans sa cellule, a été officiellement attribuée à un traumatisme crânien ainsi qu’à une compression du cou et des blessures évoquant une agression physique. Ces découvertes contredisent les déclarations policières qui font état d’une prétendue blessure auto-infligée. En réaction, plusieurs organisations de défense des droits humains ont exigé une enquête indépendante.
La polémique autour d’une fausse citation
Dans ce contexte tendu, une citation faussement attribuée au gouverneur de Siaya, James Orengo, a commencé à circuler. Cette déclaration, emprunte d’une virulence certaine, dénonçait vivement les conditions de la mort d’Ojwang et semblait exprimer un désaveu des pratiques gouvernementales actuelles. Cependant, Orengo a rapidement démenti être l’auteur de ces propos à travers son compte officiel et vérifié sur X, qualifiant la citation de ‘fausse’.
L’ombre d’un passé militant dans l’actualité
James Orengo, connu pour son passé de militant et son opposition au régime autoritaire de l’ancien président Daniel arap Moi, se retrouve au cœur d’un imbroglio politique. Membre influent du Mouvement Démocratique Orange (ODM), Orengo a souvent été critique envers le gouvernement de coalition élargie, ce qui semble donner du crédit à la citation erronée. Orengo avait déjà qualifié un éventuel partenariat entre l’ODM et le président William Ruto d’« abomination ».
Les enjeux d’une citation fabriquée
Cette citation apocryphe révèle les tensions persistantes entre les rôles traditionnellement distincts de gouvernement et d’opposition au Kenya. La confusion provoquée par cette fausse déclaration souligne davantage les fragilités d’un paysage politique en mutation rapide. Bien que d’autres leaders d’opposition aient condamné la brutalité envers Ojwang, les erreurs grammaticales présentes dans la citation, improbables de la part d’un avocat aguerri comme Orengo, ajoutent à sa nature suspecte.