Sécurité HSE dès les premiers pas
Le vaste atelier technique d’Africa Global Logistics (AGL) Congo, à Pointe-Noire, a vécu le 22 novembre une effervescence inhabituelle. Cinquante-quatre élèves venus de neuf établissements secondaires ont franchi le portail pour une immersion de plusieurs heures, conçue comme un pont concret entre salle de classe et monde industriel.
À leur arrivée, les visiteurs ont reçu une induction Hygiène, Sécurité, Environnement. Cet instant, préalable à toute activité dans les ateliers, a rappelé que la prévention demeure la première compétence à acquérir. Signes distinctifs, équipements de protection et consignes d’évacuation ont été détaillés avec rigueur et pédagogie.
Visite immersive des ateliers
Répartis en groupes de treize, les lycéens ont entamé un circuit balisé parmi les ponts roulants scintillants, les tranchées de maintenance et les laboratoires de diagnostic. Chaque station offrait un dialogue libre avec un technicien, venu décrire gestes précis, logiciels embarqués et contrôles qualité pratiqués quotidiennement.
« C’est une belle expérience pour nos élèves, témoigne Bertin Constant Bouya, responsable de la délégation de l’école Don Bosco. Ils peuvent confronter les notions apprises au tableau aux réalités du terrain, et saisir l’importance de la rigueur dans la mécanique lourde ».
Le parcours s’est attardé devant l’atelier dédié à la maintenance préventive. Des boîtes noires de diagnostic y dialoguent en temps réel avec les engins, détectant le moindre écart de vibration. Les élèves ont pu observer comment un simple relevé de température anticipe une panne et protège les chaînes logistiques.
Dialogues inspirants avec les équipes
Un peu plus loin, la section curative a dévoilé ses vérins déployés et ses turbines démontées. Les techniciens ont insisté sur l’importance des procédures normalisées et de la traçabilité, valeurs partagées par l’ensemble du groupe AGL, acteur majeur de la logistique portuaire et ferroviaire au Congo-Brazzaville.
Pour Yann Picard, directeur technique et matériel, l’enjeu dépasse la simple visite. « Nous voulons susciter des vocations dans des métiers à forte valeur ajoutée. Cette journée porte ouverte montre que l’industrie 4.0 se décline aussi ici, avec des perspectives concrètes pour la jeunesse », a-t-il déclaré.
Les enseignants, invités à accompagner chaque groupe, ont salué une organisation fluide. Selon eux, l’immersion professionnelle complète utilement les stages obligatoires mais souvent trop courts. L’observation directe d’ateliers modernes enrichit l’orientation scolaire, en particulier pour les filières électromécaniques et numériques en plein essor.
Des partenariats école-entreprise renforcés
Dans la salle de formation interne, une présentation a détaillé les passerelles possibles : alternance, bourses d’études et programmes de réinsertion soutenus par AGL Congo. Les élèves ont découvert qu’un mécanicien sénior peut évoluer vers la gestion de flotte grâce à des modules certifiants dispensés en ligne.
AGL Congo promeut depuis plusieurs années des partenariats structurants avec les lycées techniques de Pointe-Noire et Brazzaville. Ces conventions offrent des kits pédagogiques, de la dotation en pièces usagées pour travaux pratiques et un accompagnement de formateurs, le tout inscrit dans un cadre aligné sur les priorités nationales d’employabilité.
La République du Congo ambitionne d’accroître la part de la formation professionnelle au sein du système éducatif. Les entreprises, invitées à jouer un rôle actif, multiplient donc les initiatives. L’expérience d’AGL illustre la contribution du secteur privé à cette dynamique impulsée par les autorités en faveur de la jeunesse.
Les lycéens, carnet de notes à la main, ont questionné sans retenue la cheffe d’atelier sur la place des femmes dans le métier. Elle a expliqué que l’entreprise compte déjà plusieurs techniciennes spécialisées en hydraulique et a invité les jeunes filles à ne pas s’autocensurer face aux filières industrielles.
Des carrières techniques en perspective
Au terme du parcours, chaque participant a reçu un livret récapitulatif des métiers visités et des conseils d’orientation. Le document, rédigé en langage accessible, reprend les compétences clés recherchées par AGL et renvoie vers les programmes publics de formation cofinancés par le Fonds national de l’emploi.
Les sourires capturés lors de la photo finale témoignent de l’enthousiasme suscité. Plusieurs élèves ont confié envisager désormais un baccalauréat professionnel puis un BTS plutôt qu’un cursus général. Un changement d’état d’esprit qui répond à l’objectif affiché par les organisateurs : éclairer, motiver et accompagner.
AGL Congo prévoit déjà une nouvelle session dès l’an prochain, avec un accent sur la digitalisation des opérations. Les enseignants espèrent, eux, que l’initiative s’étendra à d’autres entreprises, afin de créer un réseau solide de passerelles entre formation et industrie, moteur d’un développement durablement inclusif.
En attendant, les 54 adolescents repartent riches d’images et de projets. Leur visite, organisée sans heurts, rappelle qu’une alliance équilibrée entre secteur privé et système éducatif peut transformer un atelier en salle de classe grandeur nature, et poser les fondations d’une main-d’œuvre qualifiée, confiante et compétitive.
Les partenaires institutionnels, représentants du ministère de l’Enseignement technique, ont noté que l’ouverture d’AGL concorde avec le Plan national de développement 2022-2026, qui encourage l’insertion professionnelle rapide par des cursus modulaires. Leur présence discrète a conforté les organisateurs dans la pertinence de l’opération.
