Une consécration à New Delhi
Le 10 décembre, au terme de la 20e session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, l’Unesco a validé à New Delhi l’inscription du « Caftan marocain » sur sa liste représentative, consacrant cette pièce textile parmi les trésors culturels de l’humanité.
Réunie dans la capitale indienne, la délégation marocaine a entendu les experts saluer la portée historique de ce vêtement, élément central des célébrations familiales et nationales. L’approbation, adoptée par acclamation, marque une étape décisive pour la diplomatie culturelle du royaume chérifien.
Le Comité intergouvernemental a souligné que la décision reconnaît la valeur artistique d’un savoir-faire transmis de génération en génération, reflet de la diversité culturelle marocaine et témoin de pratiques créatives patiemment enrichies au fil des siècles.
En accueillant le caftan parmi les expressions vivantes protégées, l’Unesco rappelle que la sauvegarde du patrimoine immatériel dépend de la vitalité des communautés qui le portent et de la coopération internationale qui en garantit la pérennité.
Un porte-étendard de la créativité marocaine
Vêtement emblématique du Royaume, le caftan symbolise l’alliance subtile entre esthétique et fonction. Confectionné dans des tissus précieux, il arbore des broderies minutieuses qui racontent l’histoire des régions, des dynasties et des influences variées ayant façonné le Maroc.
Chaque fil, chaque passementerie, chaque nuance de couleur témoigne de l’ingéniosité des artisans, maîtres d’un art maîtrisé au point de devenir un marqueur identitaire. Sur les places publiques comme dans les ateliers, la réalisation du caftan demeure un espace d’expression collective où se conjuguent tradition et créativité.
Cette richesse esthétique, reconnue par les experts de l’Unesco, confère au caftan un statut de véritable vitrine de la culture marocaine, capable de rassembler les générations autour d’un héritage commun et de projeter à l’international une image de raffinement et d’ouverture.
Des savoir-faire transmis de génération en génération
D’une mère à sa fille, d’un maître tailleur à son apprenti, les gestes qui composent le caftan circulent par l’observation, la pratique et la mémoire orale, assurant la continuité d’une tradition qui trouve ses racines dans la vie quotidienne des familles marocaines.
Le Comité a salué les initiatives nationales destinées à soutenir cette transmission : programmes de formation, organisations d’ateliers et encouragements aux coopératives féminines. Ces actions contribuent à maintenir vivants les métiers du fil, à fort impact social et économique pour les communautés concernées.
L’Unesco insiste sur la nécessité d’associer les détenteurs du savoir à chaque étape de la sauvegarde, afin que le caftan reste un objet porté, fabriqué et réinventé, plutôt qu’un simple artefact muséal figé dans le temps.
Un engagement diplomatique et culturel
Pour Rabat, cette inscription confirme le rôle actif du Maroc au sein des instances culturelles internationales et illustre sa volonté de défendre les principes de diversité et de dialogue promus par l’Unesco.
En séance, les représentants marocains ont réaffirmé l’importance de poursuivre les actions de valorisation du caftan et d’encourager les échanges entre artisans, chercheurs et institutions, afin de renforcer la coopération sud-sud autour des patrimoines vivants.
La décision réaffirme également l’engagement du royaume en faveur de politiques culturelles inclusives, considérées par le Comité comme un levier de développement durable et un vecteur de cohésion sociale.
Perspectives pour la valorisation du caftan
Dans la foulée de cette consécration, le Maroc envisage de consolider les programmes de sauvegarde déjà engagés, en misant sur la sensibilisation du grand public, la documentation des savoir-faire et la création d’événements mettant en lumière la modernité du caftan.
Les autorités annoncent leur intention de soutenir la filière par des initiatives favorisant la visibilité des artisans, la formation des jeunes et la promotion de la recherche, convaincues que le patrimoine vivant peut stimuler l’économie créative et le tourisme culturel.
Au-delà des frontières nationales, la renaissance du caftan dans les salons internationaux montre la capacité de cette tenue à nourrir le dialogue interculturel. L’inscription confirme ainsi que préserver une tradition n’entrave pas l’innovation, mais offre au contraire un socle solide pour l’imaginer autrement.
