Auteur/autrice : Rédaction Congo-B
Un vote charnière pour la trajectoire verte du Congo À Brazzaville, la séance plénière qui vient d’achever la session ordinaire restera sans doute comme l’un des marqueurs d’une décennie législative placée sous le signe de la durabilité. En entérinant la création de l’Agence nationale de l’environnement, les députés ont concrétisé l’ambition du gouvernement de traduire dans le droit interne les engagements internationaux ratifiés depuis la conférence de Paris jusqu’aux récentes COP africaines. L’organe, doté d’une personnalité morale et d’une autonomie administrative, aura pour mandat de surveiller la mise en œuvre des politiques publiques susceptibles d’affecter la biodiversité, de conseiller les…
Brazzaville au carrefour des mémoires musicales Sous l’immense coupole du Palais des Congrès, les premières mesures de percussions ont rappelé que Brazzaville n’est pas seulement la capitale administrative de la République du Congo ; elle est aussi le centre névralgique d’une sociabilité musicale panafricaine. Le Festival Panafricain de Musique, porté par le ministère de la Culture et des Arts et soutenu par plusieurs partenaires institutionnels, répond à une double ambition : offrir une vitrine aux créateurs contemporains et inscrire la rumba congolaise, récemment classée au patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO, dans une dynamique de longue durée. Clotaire Kimbolo, témoin et acteur…
Repères géopolitiques sur le fleuve Congo À la lisière de l’Atlantique et du bassin forestier le plus dense de la planète, la République du Congo occupe une position de verrou géostratégique entre l’Afrique centrale et le Golfe de Guinée. Forte d’un territoire allant des plaines côtières aux contreforts du Mayombe, la nation, fondée le 15 août 1960, a continuellement réaffirmé sa vocation de carrefour commercial. La pénétration préalable des royaumes bantous, puis la séquence coloniale française, ont légué un appareil administratif francophone qui confère aujourd’hui au pays un rôle pivot au sein de la Communauté économique des États d’Afrique centrale.…
Un acte technique à portée symbolique À première vue, la signature, le 22 juillet au siège du ministère brésilien des Finances, du premier avenant aux accords de rééchelonnement conclus en 2014 pourrait passer pour un simple ajustement comptable. Il n’en est rien. La République du Congo, représentée par l’ambassadeur Louis Sylvain-Goma, et la République fédérative du Brésil, incarnée par la procureure Sônia de Almendra F. Portella Nunes, ont validé la substitution du défunt Libor par le Term SOFR, nouveau barème de référence du marché. Derrière cette opération se joue la crédibilité financière de Brazzaville sur la scène internationale et la…
Une annonce lue avec attention à Brazzaville Au matin du 25 juillet 2025, la confirmation par Standard & Poor’s de la note souveraine CCC+/C de la République du Congo a circulé très vite sur les terminaux financiers. Dans la foulée, le ministère des Finances a diffusé un communiqué saluant « la reconnaissance des efforts de consolidation budgétaire ». Le maintien de la perspective stable, élément déterminant pour les investisseurs, signifie que l’agence n’anticipe pas de détérioration immédiate du profil de crédit national. Dans un environnement international tourmenté par la volatilité des taux, l’information a été perçue comme un soulagement mesuré. Les ressorts…
Une tournée qui structure un consensus régional L’escale de Gaborone, le 24 juillet 2025, a constitué l’apogée visible d’une offensive diplomatique amorcée la veille à Maputo. À chaque étape, Jean-Claude Gakosso, ministre des Affaires étrangères, de la Francophonie et des Congolais de l’étranger, décline un argumentaire calibré : au nom d’un continent trop souvent prescripteur d’idées mais sous-représenté à la tête des organisations multilatérales, l’heure est venue de propulser un dirigeant africain au sommet de l’UNESCO. Selon une source proche de la délégation, « le message se veut fédérateur plutôt que compétitif », l’objectif étant de consolider, en Afrique australe, un…
La diplomatie du climat comme vecteur de souveraineté À l’heure où la scène internationale questionne les trajectoires de décarbonation, Brazzaville entend faire de l’adaptation climatique un instrument de souveraineté. La visite d’adieu de Maurizio Cascioli, directeur sortant de l’Agence française de développement, a cristallisé ce choix stratégique. Dans le salon lambrissé du ministère de l’Environnement, la ministre Arlette Soudan-Nonault a rappelé que « la République du Congo, sous l’impulsion du président Denis Sassou Nguesso, a fait de la gestion durable des écosystèmes un pilier de son modèle de développement ». Ce rappel, de nature programmatique, souligne la volonté du pouvoir…
Le fleuve Congo comme matrice territoriale Dans l’imaginaire collectif, le fleuve Congo se présente comme une artère majestueuse qui traverse l’Afrique centrale. Long de plus de quatre mille kilomètres, il charrie non seulement des eaux, mais aussi des récits, des identités et des souverainetés. C’est ce cours d’eau, mis en exergue au XIXᵉ siècle par les explorateurs européens, qui a fourni le cadre naturel à la délimitation des possessions coloniales. Lors de la Conférence de Berlin de 1884-1885, diplomates et cartographes ont transformé un espace fluide en frontières juridiquement codifiées. Ainsi, la rive droite, placée sous influence française, et la…
Une cérémonie entre solennité et émotion Le 25 juillet, le palais des congrès de Brazzaville s’est chargé d’une atmosphère à la fois protocolaire et intimiste : tapis rouge, fanfare républicaine, regards concentrés des chancelleries et des chaires universitaires. Au cœur de ce décor, Denis Sassou Nguesso a remis au professeur Théophile Obenga l’écharpe et la plaque de Grand-Croix, le plus haut rang dans l’Ordre national du mérite congolais. L’instant, rare par son caractère anthume, fut salué par un tonnerre d’applaudissements enveloppant la salle d’une gravité feutrée propre aux grandes reconnaissances d’État. L’intéressé, visiblement touché, a répondu par une allocution empreinte…
Un chantier emblématique de la mobilité durable Lorsqu’en juillet 2016, à Paris, le ministre congolais de l’aménagement du territoire et des grands travaux, Jean-Jacques Bouya, dévoilait la volonté gouvernementale de doter Brazzaville et Pointe-Noire de lignes de tramway, l’annonce s’inscrivait dans une dynamique internationale de transition vers des transports collectifs moins énergivores. Dans un pays où le parc automobile croit de près de 6 % par an, la perspective d’une infrastructure ferrée moderne apparaissait comme l’aboutissement logique d’un urbanisme tourné vers la durabilité et la cohésion sociale. L’objectif affiché était clair : désengorger les axes routiers saturés, réduire l’empreinte carbone…