Auteur/autrice : Rédaction Congo-B

La fin de l’illusion pétrolière, début d’une ère fiscale Quarante ans de rente pétrolière ont façonné l’idée, largement répandue à Brazzaville, que les transferts budgétaires de l’État suffiraient à irriguer les communes. Or la pandémie puis les fluctuations des cours mondiaux ont rappelé, avec une brutalité presque pédagogique, la fragilité d’un modèle où le baril sert de bouée financière. Le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, aiguillonné par la Banque mondiale, a donc convié le 26 juin dernier un aréopage d’élus, de comptables publics et de représentants d’ONG pour imaginer une fiscalité locale qui ne dépende plus des sables…

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Un rendez-vous artistique devenu enjeu géopolitique Au cœur d’une capitale longtemps perçue comme un simple carrefour logistique du bassin du Congo, la Biennale internationale de performance Tokomi inaugure, du 1ᵉʳ au 5 juillet 2025, sa troisième édition dans les murs de l’Institut français du Congo et de l’école de danse Kundi. L’annonce, faite par le chorégraphe Gervais Tomadiatunga, résonne au-delà du microcosme culturel : à l’heure où les États redéfinissent leurs instruments d’influence, la capacité d’un festival de danse à agréger des talents venus de Kinshasa à Paris inscrit Brazzaville sur la carte des soft powers émergents. « Brûlons les…

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Le poids historique des terres coutumières dans la gouvernance congolaise Depuis les premières codifications foncières de l’époque coloniale, la République du Congo jongle avec une dualité juridico-culturelle : d’un côté, la propriété formelle inscrite au cadastre ; de l’autre, des usages coutumiers ancestraux rarement matérialisés. Les communautés autochtones, estimées à quelque 10 % de la population nationale, se trouvent au cœur de cette zone grise où la forêt équatoriale assure subsistance, identité et spiritualité. Les ratifications successives par Brazzaville de la Convention 169 de l’OIT et de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones ont conféré…

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Le bassin du Congo, laboratoire exposé de la diplomatie climatique Deuxième massif forestier tropical de la planète, le bassin du Congo stocke plus de trente milliards de tonnes de carbone et fournit un climat tempéré à l’Afrique centrale. Pourtant, l’équilibre apparemment immuable des grandes essences – sapelli, sipo, okoumé – dépend d’un dispositif législatif que nombre de diplomates considèrent déjà comme « hors d’âge ». Depuis la COP26 de Glasgow, les partenaires techniques et financiers ne cessent de lier leur aide à la révision d’un Code forestier adopté en 2020 mais encore privé de ses textes d’application. De Washington à…

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Un budget de rigueur pour un territoire en reconstruction Adopté le 23 juin à Kinkala, le budget 2025 du Conseil départemental du Pool s’élève à 979 267 949 FCFA, un montant inférieur aux attentes initiales mais présenté par le président Michel Bouboutou Mampouya comme « l’instrument pragmatique d’une transition budgétaire responsable ». Derrière la formule, une réalité bien plus complexe : marquée par plusieurs cycles de violence depuis vingt ans, la région se trouve encore en phase de consolidation économique et sociale, les recettes fiscales locales restant modestes malgré la reprise des activités commerciales le long du corridor Brazzaville-Matadi. L’exécutif…

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Brazzaville entre arts et influence régionale Dans l’imaginaire de nombreuses chancelleries africaines, Brazzaville reste la sœur discrète de Kinshasa. Pourtant, le week-end du 27 au 28 juin prochain met en lumière une vitalité culturelle qui dépasse le simple divertissement. En agrégeant musique chorale, théâtre engagé, cinéma de première diffusion et rendez-vous participatifs, la capitale congolaise fait dialoguer identité nationale et ambition d’influence régionale. Les décideurs y voient un levier de cohésion interne, quand les diplomates décèlent une stratégie de rayonnement plus affirmée depuis que la République du Congo s’efforce de diversifier ses atouts au-delà de l’or noir. Le rôle névralgique…

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Dialogues pluriels autour d’une forêt sous tension Le forum multi-acteurs qui s’est tenu les 23 et 24 juin à Brazzaville n’a pas seulement rassemblé une trentaine de participants, il a fait converger des univers rarement assis à la même table : organisations de la société civile, représentants ministériels, cadres d’entreprises forestières, exploitants miniers artisanaux, alliés diplomatiques et délégués des peuples autochtones. L’Observatoire congolais des droits de l’Homme et la Rencontre pour la paix et les droits de l’Homme, cheville ouvrière de l’événement, ont volontairement opté pour un format inclusif, jugeant que la durabilité exige « des voix dissonantes mais complémentaires…

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Mossendjo, laboratoire d’un soft power en gestation À première vue, la perspective de neuf jours de danses traditionnelles paraît relever du simple divertissement. Elle s’inscrit pourtant dans une stratégie plus ambitieuse où la ville forestière de Mossendjo, épicentre commercial du Niari méridional, endosse un rôle de vitrine du soft power congolais. Les autorités culturelles, relayées par la direction du festival, soulignent que l’initiative répond à l’Appel de Brazzaville pour la valorisation du patrimoine immatériel formulé lors du Forum panafricain de 2023 (Ministère de la Culture du Congo, communiqué du 12 mai 2024). Dans un pays soucieux d’équilibrer les investissements pétroliers…

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Coopération gouvernement-PAM en urgence humanitaire Le 24 juin, dans la moiteur d’une capitale encore meurtrie par les eaux, la ministre des Affaires sociales, Irène Marie-Cécile Mboukou-Kimbatsa, a reçu le représentant du Programme alimentaire mondial, Gon Meyers. Au-delà de la traditionnelle photo protocoliaire, l’entretien visait à élaborer un dispositif conjoint capable de soulager les 14 000 personnes touchées par les inondations qui ont submergé les arrondissements de Talangaï et de Mfilou. Selon les données consolidées par le ministère de la Sécurité et de la Protection civile, 3 400 ménages ont vu leurs habitations englouties ou fragilisées, tandis que les réseaux électriques…

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Indépendance 1960 : une rupture fondatrice au parfum d’inachevé Le 15 août 1960, la République du Congo tournait la page de l’Afrique équatoriale française. Cette accession à la souveraineté, célébrée comme une émancipation politique, a pourtant laissé en place un appareil administratif largement calqué sur le modèle parisien et une élite formée à l’École nationale de la France d’Outre-mer. L’étroitesse du marché intérieur, la dépendance à l’égard du port de Pointe-Noire et les frontières tracées sans égard pour les réalités ethno-linguistiques continuent d’influencer la gouvernance contemporaine (Banque mondiale 2023). Le paradigme néo-français : coopération, rente et réseaux informels Au lendemain…

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