Session extraordinaire du PCT
Réuni à Brazzaville le 9 novembre, le Comité central du Parti congolais du travail a ouvert sa deuxième session extraordinaire sous la direction de son secrétaire général, Pierre Moussa. L’unique point à l’ordre du jour : passer en revue les préparatifs du sixième congrès ordinaire.
Toutes les composantes du parti, des vétérans historiques aux jeunes cadres, ont pris place dans l’hémicycle, traduisant la volonté d’inclusivité revendiquée depuis plusieurs mois. Les travaux doivent durer deux jours, le vote final survenant avant la levée de la session.
En ouverture, Pierre Moussa a salué « des mois de labeur, d’écoute et de réflexion » menés par le comité préparatoire. Ces efforts, a-t-il insisté, forment désormais la plateforme stratégique sur laquelle s’appuiera l’ensemble des délégués lors du congrès dont l’envergure reste sans précédent.
Des chantiers stratégiques en discussion
Les dossiers présentés couvrent huit grands axes, depuis la politique sociale et culturelle jusqu’à la mise à jour des statuts. Chaque commission thématique a produit des notes détaillées, synthétisant diagnostics, recommandations et estimations budgétaires pour la phase de mise en œuvre future.
L’environnement occupe une place centrale. Le parti souhaite articuler davantage ses positions avec l’Agenda 2063 de l’Union africaine et l’Accord de Paris, tout en préservant la marge de manœuvre nécessaire au développement industriel du Congo-Brazzaville, notamment dans les bassins forestiers du territoire.
La doctrine économique retient également l’attention. Les rapporteurs proposent de renforcer la contribution du secteur privé national, d’accroître la part des investissements structurants dans le budget et de consolider les partenariats Sud-Sud afin d’élargir les sources de financement durables et résilientes demain.
Avec le volet communication, le parti entend moderniser ses canaux, privilégiant le numérique et la proximité territoriale. Des web-télévisions locales aux podcasts en langues nationales, les pistes visent à toucher une jeunesse connectée, réputée décisive lors des échéances électorales à venir proches.
Un contexte national et international exigeant
Devant les cadres, Pierre Moussa a rappelé que la session s’ouvrait « dans un environnement international en constante mutation ». Les fluctuations du marché pétrolier, la guerre en Ukraine et la montée des coûts logistiques obligent le Congo-Brazzaville à adapter ses orientations économiques et sociales.
Sur le plan intérieur, le pays a engagé plusieurs programmes visant à consolider la sécurité et à relancer l’activité, soutenus par la détermination affichée du président Denis Sassou Nguesso. Les délégués disent vouloir inscrire la feuille de route du parti dans cette dynamique nationale.
Les attentes sociales demeurent vives, notamment chez les jeunes diplômés confrontés au chômage. Le Comité central estime que les politiques publique et partisane doivent converger pour accélérer la création d’emplois, développer les filières agricoles et accroître l’offre de formation professionnelle de qualité.
Face aux aléas climatiques, les participants ont souligné l’urgence de promouvoir des projets résilients, intégrant reboisement, agroforesterie et gestion durable des tourbières. Faire converger ambitions écologiques et croissance inclusive figure désormais parmi les marqueurs identitaires que le parti souhaite réaffirmer hautement stratégiques.
Objectif : consolider l’ancrage électoral
Dans sa communication, Pierre Moussa a clairement relié la tenue du sixième congrès aux échéances de la prochaine présidentielle. Il appelle le Comité central à « faire du congrès un tremplin pour une victoire éclatante », en mobilisant tous les réseaux structurels et sociétaux du PCT à l’échelle de tout le territoire national.
Cette ambition repose sur un diagnostic électoral détaillé. Les techniciens du parti exposent une cartographie précise des bastions historiques, des zones compétitives et des circonscriptions urbaines à conquérir. Pour chaque segment, des indicateurs d’engagement sont retenus afin d’évaluer l’efficacité de la campagne.
Les unions catégorielles devront jouer un rôle accru. Organisations de femmes, de jeunes, mais aussi associations professionnelles seront invitées à co-construire les messages et à porter des innovations adaptées aux préoccupations locales, un gage de cohérence entre discours national et réalités de terrain.
Une attention particulière est enfin accordée aux Congolais de l’étranger, considérés comme relais d’influence et vivier d’expertises. La création de cellules digitales dédiées doit faciliter l’interaction avec la diaspora, partager les avancées gouvernementales et inciter au retour des compétences clés dans l’économie.
Prochaines étapes du calendrier interne
À l’issue de la session, le Comité central votera sur l’ensemble des textes amendés. Leur adoption marquera l’ouverture officielle de la phase logistique : sélection des délégués, finalisation des budgets, mobilisation des partenariats et définition des protocoles sanitaires liés aux rassemblements à venir.
Le secrétaire général prévoit ensuite une tournée de restitution dans les départements. Objectif : présenter les grandes orientations adoptées, écouter les attentes des militants et accroître la visibilité des chantiers gouvernementaux déjà engagés dans les domaines de la santé, de l’éducation et des infrastructures.
Selon le chronogramme, le sixième congrès devrait se tenir au premier semestre, sauf imprévu sanitaire. La direction du parti assure travailler en étroite coordination avec les autorités nationales pour garantir une organisation fluide, transparente et conforme aux exigences de la République congolaise et pleinement inclusives.
