La signature de l’accord: un virage énergétique
Le 19 juin 2025, à Saint Pétersbourg, le ministre burkinabè de l’Énergie, des Mines et des Carrières, Yacouba Zabré Gouba, a signé un accord intergouvernemental avec l’agence russe de l’énergie atomique Rosatom. Cette entente historique porte sur l’installation éventuelle d’une centrale électronucléaire sur le sol burkinabè, une initiative sans précédent destinée à diversifier son mix énergétique et réduire la dépendance du pays aux sources d’énergie traditionnelles.
Le défi de la souveraineté énergétique
Le Burkina Faso, avec ses ressources énergétiques limitées, se trouve à un carrefour critique dans sa quête de souveraineté énergétique. Actuellement, moins de 25 % de sa population a accès à une alimentation électrique stable, ce qui freine son développement économique et social. En se tournant vers le nucléaire, le pays espère non seulement combler ce déficit, mais aussi s’inscrire dans une dynamique de croissance soutenue.
L’accord avec Rosatom ne se limite pas à la simple construction de la centrale. Il couvre également des aspects de contrôle, de surveillance et de production, pour garantir que l’initiative soit sûre et adaptée aux besoins du Burkina Faso. Selon Yacouba Zabré Gouba, le processus incluant des études de faisabilité complètes est déjà en cours, promettant un avenir énergétique plus stable.
Implications géopolitiques et régionales
L’initiative prise par le Burkina Faso s’inscrit dans un contexte régional où le nucléaire émerge comme une solution viable aux défis énergétiques africains. Avec l’Égypte, l’Afrique du Sud et le Ghana envisageant également cette option, le continent pourrait voir ses équilibres énergétiques transformés. Ces accords combinent aspects techniques et diplomatiques, reflétant une coopération croissante entre la Russie et des pays africains en quête d’alternatives énergétiques robustes.
Cependant, le choix du nucléaire et l’alliance avec la Russie n’est pas sans controverse. Les défis liés à la sûreté nucléaire, le transport des matières fissiles, et la gestion des déchets demeurent au cœur des préoccupations. Rosatom, avec sa vaste expérience, apporte certaines garanties, mais la vigilance reste de mise. Cette dynamique s’offre comme une opportunité, mais aussi comme un test de la capacité du Burkina Faso à négocier et à mettre en œuvre des projets d’une telle envergure.