Une tribune à New York
Depuis le pupitre de l’ONU, Denis Sassou-Nguesso a pris la parole le 24 septembre, durant la 80e Assemblée générale. Le chef de l’État congolais a placé la crise climatique au cœur de son intervention, insistant sur la responsabilité partagée de la communauté internationale.
Devant les délégations, il a rappelé que le dérèglement climatique ne connaît ni frontières ni idéologies. Il affecte déjà villes, campagnes et écosystèmes, alimentant tensions, déplacés et pertes culturelles. « Le climat ne doit pas devenir un nouveau facteur de division Nord-Sud », a-t-il martelé.
Un appel à la solidarité Nord-Sud
Denis Sassou-Nguesso a exhorté les États à transformer la lutte climatique en motif d’unité. Pour lui, la solidarité planétaire demeure la seule réponse à la gravité des ravages constatés sur chaque continent.
Selon le président, les pays du Nord disposent des capacités technologiques et financières nécessaires, tandis que ceux du Sud supportent souvent les impacts les plus sévères. Il a estimé qu’un partenariat équilibré permettrait d’anticiper les risques et de sauvegarder une « espérance partagée ».
L’Accord de Paris au cœur du plaidoyer
Le dirigeant congolais a demandé à tous les signataires de respecter pleinement les engagements de l’Accord de Paris. Pour lui, l’esprit du texte demeure intact : limitation du réchauffement, financement de l’adaptation et soutien aux États vulnérables.
Il a insisté sur la nécessité d’accroître l’appui aux programmes d’adaptation, souvent moins médiatisés que l’atténuation des émissions. Dans cette logique, il a évoqué une transformation profonde des modes de production, de consommation et de financement afin de rendre les économies résilientes.
La Décennie mondiale du boisement
Denis Sassou-Nguesso a salué l’adoption récente par l’Assemblée générale de la Résolution sur la Décennie mondiale du boisement et du reboisement. Portée par le Congo, cette initiative vise à promouvoir des massifs forestiers capables d’absorber du carbone et de protéger la biodiversité.
Pour le président, cette Décennie offre une réponse concrète et mesurable à la crise climatique. Elle illustre également la contribution du Congo-Brazzaville, dont les forêts du bassin du Congo représentent un poumon vert essentiel à la stabilité climatique mondiale.
Vers une transformation des modèles économiques
Au-delà de l’élan diplomatique, le chef de l’État a souligné que la crise impose une révision des chaînes de valeur. Il a évoqué l’importance d’orienter les investissements vers des filières sobres en carbone et de privilégier l’économie circulaire.
Selon lui, de nouvelles solidarités financières pourraient accélérer cette transition. Il a notamment cité la mobilisation de fonds publics et privés, afin de garantir un partage équitable des risques et des bénéfices entre toutes les régions.
Une urgence partagée
Le discours a rappelé que les phénomènes climatiques extrêmes menacent déjà la sécurité alimentaire, la santé et la cohésion sociale dans de nombreuses zones. Sans action concertée, ces impacts pourraient se multiplier, a prévenu le président.
Il a souligné que l’unité évoquée ne doit pas rester symbolique. Elle se mesure à des actes tangibles : réduction des émissions, renforcement des infrastructures résilientes, mutualisation des savoir-faire et diffusion des technologies propres.
Quelle place pour le Congo-Brazzaville ?
En partageant son initiative devant l’ONU, Denis Sassou-Nguesso entend situer le Congo-Brazzaville comme acteur force de proposition au sein du débat climatique mondial. Le pays exploite ses forêts comme atout diplomatique et écologique, tout en appelant à des compensations équitables.
Le président a réaffirmé que la conservation des écosystèmes tropicaux reste un service global. Il en appelle donc à un appui financier international, soulignant que la préservation des puits de carbone africains bénéficie à l’humanité entière.
Des engagements à concrétiser
La déclaration new-yorkaise constitue un rappel ferme : les promesses ne suffisent plus. Denis Sassou-Nguesso a insisté sur la mise en œuvre rapide des financements prévus, estimant qu’ils sont la clé pour passer des discours aux résultats.
Il a appelé à une gouvernance climatique transparente, fondée sur la confiance et l’évaluation régulière des progrès. Pour lui, seule cette rigueur collective transformera la solidarité affichée en bénéfices palpables pour les populations.
La voix congolaise au concert international
En clôturant son intervention, Denis Sassou-Nguesso a exprimé son espoir de voir l’ONU jouer pleinement son rôle fédérateur. Il a assuré que le Congo-Brazzaville continuerait à porter la cause climatique, convaincu qu’un avenir viable dépend d’une réponse mondiale ferme et coordonnée.