Une Journée mondiale aux couleurs de la parité
Sous la coupole du Palais des congrès de Brazzaville, l’Assemblée nationale de la République du Congo a profité de la Journée internationale de la démocratie, célébrée le 15 septembre, pour réaffirmer son cap : la parité comme vecteur d’un développement harmonieux.
C’est le deuxième secrétaire de la chambre basse, Alain Pascal Leyinda, qui a porté la voix de l’institution dans une déclaration concise, mais ferme, invitant l’ensemble des acteurs publics et privés à inscrire la dimension de genre au cœur de chaque initiative.
Le thème international de l’année, « Atteindre l’égalité des sexes, action par action », sert de fil conducteur à une mobilisation parlementaire que M. Leyinda juge « irréversible » dans un contexte congolais où les ambitions de modernité s’accordent avec les valeurs d’unité.
L’engagement renouvelé de l’Assemblée nationale
Pour l’Assemblée nationale, la démocratie ne saurait se limiter au fonctionnement régulier des institutions ; elle se nourrit de justice sociale, de dignité humaine et d’égalité d’accès aux opportunités, conditions jugées indispensables pour consolider la cohésion entre citoyens.
La déclaration officielle, rendue publique à Brazzaville, rappelle que la Journée internationale de la démocratie, instaurée par l’ONU en 2008, vise à encourager chaque pays à adapter ses réformes aux attentes de ses populations et à renforcer la vigilance civique.
Au-delà du symbole, la chambre basse réaffirme une conviction : l’égalité entre les femmes et les hommes n’est pas un supplément d’âme mais une composante stratégique du développement national, capable de stimuler la productivité, l’innovation et la paix sociale.
Dans son allocution, Alain Pascal Leyinda rappelle que « chaque décision publique, chaque programme et chaque budget doivent intégrer l’analyse de genre », une orientation qui, selon lui, permettra d’éviter les approches génériques et de cibler les besoins réels des ménages.
La représentation nationale souligne que la parité n’est pas qu’une question d’effectif au sein des hémicycles, mais qu’elle concerne aussi la qualité de la participation, l’accès aux postes de responsabilité et la reconnaissance de l’expertise féminine dans tous les secteurs.
Action par action : la méthode parlementaire
Les parlementaires estiment par ailleurs que la réalisation de l’égalité des sexes doit être graduelle mais constante ; d’où l’expression « action par action » qui invite à évaluer régulièrement les progrès et à ajuster, le cas échéant, les orientations stratégiques.
Sur le terrain, plusieurs commissions thématiques de l’Assemblée nationale s’apprêtent, selon nos informations, à auditer les projets de loi en cours d’examen afin d’y repérer les dispositions susceptibles de réduire les inégalités ou, au contraire, de les maintenir.
Interrogée en marge de la cérémonie, une députée de la majorité a salué une « dynamique inclusive » qui, d’après elle, renforce la légitimité de la représentation nationale et prépare la jeunesse à un dialogue civique exempt de stéréotypes.
Du côté de l’opposition, on se félicite que la Journée internationale constitue un cadre non partisan pour mesurer les avancées et identifier les défis, même si certains appellent à une meilleure articulation entre discours institutionnel et actions budgétaires concrètes.
Des instruments de suivi et de participation
Selon Alain Pascal Leyinda, le Parlement congolais dispose déjà de plusieurs outils, dont la commission genre et développement et le réseau des femmes parlementaires, pour suivre la mise en œuvre des recommandations émises lors des sessions plénières.
Il s’agit aussi, note-t-il, d’encourager les administrations et les collectivités locales à collecter des données ventilées par sexe, indispensables pour calibrer les politiques publiques et vérifier leur impact sur la vie quotidienne des populations.
Dans un contexte régional marqué par la quête de stabilité et de croissance, la République du Congo entend, à travers cet engagement législatif, montrer qu’un cadre démocratique solide peut s’appuyer sur l’inclusivité pour consolider ses institutions et sa base sociale.
Les organisations de la société civile, souvent partenaires du Parlement lors des consultations, sont invitées à multiplier les ateliers de sensibilisation afin de traduire le message du 15 septembre en actions visibles dans les quartiers et les villages.
Vers une démocratie inclusive et solidaire
Plus largement, la déclaration de l’Assemblée appelle les médias à accorder une place équitable aux voix féminines dans les débats publics, convaincue que la perception de la parité passe aussi par la représentation symbolique et la diffusion de modèles variés.
« Action par action », résume Alain Pascal Leyinda, signifie enfin que chaque citoyen, quel que soit son genre, possède un rôle à jouer, que ce soit en entreprise, dans l’administration ou au sein du tissu associatif, pour faire reculer les inégalités.
À l’issue de la séance, un communiqué a précisé que les conclusions de cette Journée internationale seront versées au programme législatif afin d’alimenter les réformes futures, dans la lignée de l’agenda national pour une société plus juste et plus solidaire.