Un contrôle citoyen des listes électorales
Dans le quartier populaire de Ouenzé, le complexe scolaire Immaculée Conception s’est transformé en carrefour civique. Dès la première heure, un flux constant d’électeurs potentiels franchit la cour sablonneuse pour vérifier son inscription. Parmi eux, une figure capte l’attention : Juste Désiré Mondélé.
Le secrétaire général du Club 2002-Parti pour l’unité et la République, député de la première circonscription de Ouenzé, a voulu poser ce qu’il nomme un « geste simple, mais fondateur » du processus démocratique. Son contrôle des listes fait office d’exemple.
Pour Mondélé, l’anticipation affichée par le ministère de l’Intérieur démontre que « les actes pré-électoraux s’inscrivent désormais dans la normalité d’un État moderne ». Il souligne que le recensement général récemment achevé offre une matrice fiable pour actualiser le fichier électoral national.
La mobilisation des militants du Club 2002-PUR
Lancé le 1er septembre, l’enrôlement national se déroule simultanément dans toutes les préfectures. Mondélé encourage les militants et sympathisants du Club 2002-PUR à « prendre d’assaut les bureaux » afin que, demain, chaque voix soit comptée et aucune circonscription ne manque de représentation.
Son argument est clair : la politique ne se limite pas aux salons feutrés. Sans militants inscrits, rappelle-t-il, aucune formation ne pourra peser lors des débats programmatiques ni défendre ses idées au scrutin. La mobilisation en amont évite, selon lui, « de dénoncer le loup trop tard ».
Dans les travées du centre, la visite de l’élu agit comme un signal. L’affluence progresse, en particulier parmi les primo-votants. Des étudiantes saluent « la proximité d’un responsable qui montre l’exemple » et promettent de porter le message au-delà des murs du complexe scolaire.
Les responsables locaux du Club 2002-PUR y voient la concrétisation d’un travail de terrain entrepris depuis plusieurs semaines : réunions de coordination, diffusion de messages radiophoniques et portes-à-portes pour expliquer l’utilité d’une carte d’électeur avant même le début officiel des campagnes.
Des opérations d’enrôlement jugées fluides
Sur place, Yoan Pandzou, membre de la commission locale de révision, décrit une organisation « fluide, mais exigeante ». Chaque électeur se présente avec une pièce d’identité, remplit une fiche et se fait photographier. Les agents saisissent ensuite les données biométriques, tandis qu’un reçu provisoire confirme l’enrôlement.
Selon Pandzou, le rythme s’accélère : une trentaine de nouvelles inscriptions et une quarantaine de modifications ont été comptabilisées dès la mi-journée. Une dynamique « encourageante » qui pourrait, estime-t-il, s’amplifier si les leaders communautaires multiplient les visites pédagogiques dans les jours suivants.
Les opérateurs techniques insistent toutefois sur la vigilance : toute double inscription est automatiquement rejetée pour préserver la sincérité du fichier. Des contrôles croisés sont effectués chaque soir avec la base centrale, garantissant l’intégrité des données et la transparence voulue du processus.
Des observateurs internationaux relèvent la mise à disposition de formulaires traduits en langues locales, gage d’une meilleure compréhension pour les citoyens moins alphabétisés et d’un accès élargi aux procédures d’enrôlement.
Un enjeu démocratique partagé par la jeunesse
La jeunesse de Ouenzé se montre particulièrement réceptive. Glory, étudiant en droit, brandit son récépissé tout neuf : « En tant que citoyen congolais, voter est un droit et un devoir. J’ai présenté mon passeport, l’enrôlement a pris dix minutes. J’attendrai la carte définitive avec fierté ».
Le sentiment d’appropriation du scrutin progresse à mesure que les jeunes partagent leurs photos sur les réseaux sociaux. Les hashtags dédiés à l’enrôlement enregistrent des centaines d’interactions, preuve que la communication numérique complète efficacement la sensibilisation de proximité menée par les parlementaires.
Selon un observateur neutre, cette synergie renforce la crédibilité d’un processus électoral souvent jugé abstrait par la population. Voir un ministre et député accomplir la même démarche que le simple citoyen contribue à réduire la distance perçue entre gouvernants et gouvernés.
Perspectives pour les prochaines échéances électorales
Derrière l’enjeu local, le pays se prépare déjà aux prochaines échéances, qu’il s’agisse des élections législatives complémentaires ou des futurs scrutins municipaux. Les autorités comptent sur un fichier exhaustif pour planifier la logistique : bureaux, matériel, formation des agents et sécurité.
Le ministère de l’Intérieur rappelle que l’inscription reste ouverte jusqu’au 30 septembre. Passé ce délai, seuls les cas de force majeure pourront être examinés. Les commissions mobiles se déploieront dans les zones reculées afin de garantir l’inclusion des populations rurales et fluviales.
À Brazzaville, plusieurs organisations de la société civile proposent déjà des ateliers pour expliquer le rôle de l’électeur, du dépouillement et de l’observation citoyenne. Elles saluent un calendrier fixé en amont, jugé propice à l’éducation civique et à la prévention des litiges post-électoraux.
Plusieurs partis d’opposition saluent l’allongement des horaires jusqu’à 18 h et réclament un affichage quotidien des chiffres d’inscription, mesure qu’ils jugent essentielle pour renforcer la confiance et écarter toute suspicion.
Pour Juste Désiré Mondélé, la suite dépend désormais de la capacité collective à transformer l’enthousiasme en bulletins valables le jour J. « Inscrivez-vous aujourd’hui pour décider demain », résume-t-il avant de quitter le centre, escorté d’un salut chaleureux des habitants convaincus d’avoir franchi un pas citoyen.