Avec la présidentielle qui arrive à grands pas, tout les coups bas semblent désormais permis… Depuis plusieurs semaines, des articles circulent sur les réseaux sociaux et certains sites d’information, affirmant que Françoise Joly, conseillère diplomatique congolaise, aurait été mise en examen en France pour blanchiment d’argent. À première vue, le titre est accrocheur, l’info semble sérieuse. Mais à y regarder de plus près, c’est un cas d’école de désinformation.
Une Fake News qui circule.
Aucune source judiciaire officielle en France n’a confirmé une quelconque mise en examen de Mme Joly. Ni le parquet, ni Dassault Aviation — cité dans certaines rumeurs — n’ont fait de déclaration publique allant dans ce sens. Les enquêtes journalistiques les plus sérieuses, évoquent tout au plus une « menace de mise en examen » dans le cadre d’une instruction, mais pas d’inculpation formelle, ni confirmation de cette fameuse instruction. Autrement dit : nous sommes loin de la certitude assénée par certains titres.
Des sources douteuses et violentes.
Une large part des sites ayant relayé cette rumeur appartiennent à la galaxie médiatique d’une partie de la diaspora d’opposition congolaise ou à des plateformes d’activistes politiques. Leur ligne éditoriale, assumée ou non, est militante ; et comme souvent, dans la bataille politique, la frontière entre critique et intox se brouille. Des organisations comme CongoCheck.org ont déjà démonté cette affirmation, et des médias comme Afrik.com ont dénoncé la campagne ciblée — souvent teintée de sexisme et de xénophobie — contre la diplomate.

Pourquoi est-ce grave ?
Parce qu’une fake news, même bien emballée, n’est pas sans conséquence. Elle salit des réputations, polarise le débat, et détourne l’attention des véritables enjeux. Pour les jeunes Africains connectés, l’enjeu est d’apprendre à identifier les signaux d’alerte : absence de confirmation officielle, vocabulaire sensationnaliste, répétition d’informations d’un site à l’autre sans nouvelle source.
La liberté d’informer est précieuse, mais elle ne doit pas servir de prétexte à la propagation de rumeurs. La prudence impose donc d’attendre des faits établis. Le discernement est la meilleure arme contre la manipulation : ne laissons pas les « likes » et les « partages » remplacer l’esprit critique.