Une jeunesse en quête de perspectives
Confrontés à un manque alarmant d’opportunités professionnelles, un nombre croissant de jeunes Congolais se tourne vers l’auto-emploi dans une tentative de bâtir leur avenir. À Brazzaville et Pointe-Noire, ces jeunes, souvent armés de diplômes universitaires, peinent à trouver un emploi stable, amplifiant ainsi leur frustration. Cette situation se traduit pour beaucoup par une transition difficile du monde académique au marché du travail, leur perspective se rétrécissant au lieu de s’ouvrir.
Des exemples emblématiques de résilience
Nesmy, 28 ans, illustre ce phénomène. Malgré un master en économie de l’Université Marien-Ngouabi, il doit se contenter de livraisons à moto pour subvenir à ses besoins. Son parcours n’est pas une exception, mais révèle une constante : le fossé grandissant entre les formations universitaires et les exigences du marché de l’emploi. D’autres jeunes, comme Promesse, choisissent l’entrepreneuriat par nécessité, montent des points de vente de téléphonie mobile en réponse à l’impossibilité de décrocher un emploi salarié.
Formation universitaire et réalités économiques
Le décalage entre les compétences acquises et les attentes des employeurs constitue un obstacle majeur. Comme l’explique Prestance Louba, diplômée en ressources humaines, beaucoup de jeunes quittent l’université dépourvus d’expérience pratique. Selon un cadre en ressources humaines qui préfère l’anonymat, ces jeunes nécessitent un accompagnement onéreux pour s’intégrer aux exigences professionnelles actuelles.
Auto-emploi : une alternative viable ou une solution de fortune ?
L’auto-emploi se développe, particulièrement dans les quartiers pauvres, où les jeunes affichent une débrouillardise ingénieuse, souvent en dehors des circuits économiques classiques. Si cette dynamique permet de pallier temporairement le manque d’opportunités, elle ne substitue pas à une véritable stratégie économique nationale. La sociologue Ursul souligne que ces initiatives restent souvent des solutions de survie temporaire et nécessitent un soutien étatique renforcé et structuré.
Un rôle gouvernemental crucial mais jugé insuffisant
Malgré les initiatives gouvernementales des dernières années, les résultats tardent à se manifester. Le poids administratif et budgétaire limite l’absorption de jeunes diplômés par la fonction publique, autrefois vue comme une solution de repli sûre. La jeunesse congolaise, malgré les promesses officielles, est souvent obligée d’explorer ses propres avenues, bien loin des aspirations initiales, dans une quête pragmatique d’une vie meilleure.