Vers une rentrée anticipée à Kintélé
Sur les hauteurs sablonneuses de Kintélé, le nouveau préscolaire du quartier Issouli s’élève déjà, confirmé à plus de 80 % d’exécution. Les ouvriers finalisent les enduits, pendant que le mobilier fait route vers le site, à deux semaines de la rentrée nationale.
L’ouverture officielle est fixée au 1er octobre, date homogène pour l’ensemble des établissements du Congo-Brazzaville. Dans une période encore marquée par les ajustements sanitaires et pédagogiques, l’établissement apparaît comme un symbole de relance éducative pour cette périphérie en pleine urbanisation.
Une visite ministérielle de suivi
Pour vérifier chaque détail, le ministre de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’alphabétisation, Jean Luc Mouthou, a parcouru le chantier le 17 septembre. Entouré de techniciens, il a opposé sa check-list aux réalités du terrain, multipliant questions et conseils aux chefs d’équipes.
Devant la presse, il a rappelé la méthode déployée depuis plusieurs semaines : des tournées départementales pour anticiper les besoins d’effectifs, d’équipements et de sécurité. « Nous devons accueillir nos apprenants dans les meilleures conditions possibles », a-t-il souligné, le casque encore en main.
Un projet au cœur du quartier Issouli
Le choix du site, vaste de trois hectares, n’est pas anodin. Kintélé se transforme rapidement, portée par l’axe autoroutier et la proximité de la zone universitaire. Le préscolaire apporte ici une réponse immédiate aux jeunes familles installées dans les lotissements émergents.
Les salles de classe, aux teintes claires, ont été pensées pour favoriser la lumière naturelle, tout en conservant une température tempérée. Des baies vitrées alternent avec des claustras, garantissant sécurité et circulation d’air, élément crucial sous le climat tropical de la région.
Des infrastructures pensées pour durer
Au-delà du bâtiment scolaire, l’espace comprend des aires de jeu, des points d’eau potable et un poste de garde. Le ministre a insisté sur la pérennité : clôture renforcée, éclairage public et entretien régulier doivent protéger l’investissement, mais aussi rassurer parents et enseignants.
La sécurisation inclut une attention particulière à la circulation routière. La voirie communale, fréquemment animée aux heures de pointe, bénéficiera d’agent de régulation scolaire. Cette mesure doit fluidifier l’accès et limiter les risques d’accident autour d’un site appelé à recevoir plusieurs centaines d’enfants.
Le continuum pédagogique envisagé
Kintélé ne se contentera pas d’un préscolaire. Jean Luc Mouthou a confirmé l’ouverture prochaine d’un collège sur la même emprise foncière, les travaux devant démarrer dans quelques semaines. Un lycée d’enseignement général suivra, afin d’offrir un itinéraire complet de la maternelle au baccalauréat.
Cette logique de pôle éducatif évitera aux élèves les longues navettes entre quartiers et consolidera l’ancrage local de l’école. Le ministère veut, surtouts dans les zones nouvelles, articuler offre scolaire et urbanisme pour réduire la pression sur les établissements historiques du centre de Brazzaville.
Des ajustements avant le 1er octobre
Si la structure est avancée, certains réglages demeurent. Le ministre a mentionné l’équipement des salles en tables, chaises adaptées et outils pédagogiques numériques. Les filtres solaires des fenêtres seront calibrés pour optimiser la luminosité, condition indispensable au confort visuel des enfants et enseignants.
Les équipes techniques disposent encore d’une quinzaine de jours pour procéder aux derniers branchements électriques et tests de ventilation. Selon le responsable du chantier, la réception provisoire pourrait intervenir dès la semaine prochaine, laissant le temps de nettoyer, décorer et baliser les chemins d’accès.
Une mobilisation nationale pour la rentrée
La visite de Kintélé s’inscrit dans un périple plus large. Depuis début septembre, Jean Luc Mouthou sillonne les départements pour harmoniser les calendriers, détecter les retards éventuels et coordonner l’envoi du matériel pédagogique. Le même schéma d’évaluation a été appliqué à l’école 5 Février B de Ouenzé.
L’objectif, répète le ministre, est de « mettre le pays en mode rentrée ». Cette approche centralisée permet d’anticiper les besoins spécifiques de chaque localité, qu’il s’agisse de personnel suppléant, de kits sanitaires ou de fournitures. La coordination vise aussi à optimiser les budgets consacrés.
Quelles attentes pour les parents ?
À Issouli, plusieurs parents interrogés se déclarent satisfaits de voir un établissement de proximité. Ils estiment que la marche quotidienne rendra les enfants plus autonomes et réduira le coût des transports scolaires. Ils restent toutefois attentifs à la question de la cantine et des garderies.
Le ministère assure qu’un protocole d’accueil progressif sera communiqué avant l’ouverture. Des associations locales pourraient être impliquées pour animer des activités périscolaires, une manière de renforcer le lien école-famille. L’ensemble participe à l’idée d’un service public éducatif de proximité, inclusif et durable.
À quinze jours de l’échéance, le préscolaire de Kintélé incarne une préparation méthodique, loin des ouvertures précipitées. En passant de 0 à un ensemble scolaire complet, le quartier Issouli devient un laboratoire national, où la vision ministérielle se confronte aux attentes concrètes des familles congolaises.
Le programme de construction s’inscrit plus largement dans la stratégie sectorielle 2022-2026, qui vise à augmenter le taux net de scolarisation préscolaire. Selon le ministère, chaque nouvel établissement doit réduire le surnombre dans les grandes écoles urbaines et rapprocher l’offre éducative des communes périphériques.