Un leadership maghrébin incontesté
Dans un climat international marqué par une dédollarisation progressive et des tensions géopolitiques croissantes, le Maghreb se distingue par sa prédominance dans l’accumulation des réserves d’or africaines. L’Algérie, la Libye et l’Égypte, à elles seules, contrôlent une part impressionnante de 67 % des réserves aurifères officielles du continent, selon les dernières données publiées par le World Gold Council. Avec respectivement 173,56 tonnes, 146,65 tonnes et 128 tonnes de métal jaune, ces nations démontrent une résistance aux mouvements de rattrapage émergents des pays subsahariens.
Des infrastructures et un héritage monétaire en faveur du Maghreb
Cette domination s’explique par des dynamiques économiques et historiques spécifiques. Les revenus substantiels tirés des hydrocarbures ont permis à l’Algérie et à la Libye de convertir une fraction de leurs excédents en or, un actif refuge par excellence. Par ailleurs, l’Égypte bénéficie de son passé de plaque tournante bancaire régionale qui continue de renforcer sa position monétaire. Alors que ces pays développent de nouvelles infrastructures pour rapatrier physiquement leurs stocks autrefois stockés à l’étranger, leur ont permis de stabiliser et d’accroître leurs réserves.
Signal de rattrapage : le Ghana en tête des pays subsahariens
Non loin derrière, certains pays d’Afrique subsaharienne commencent à émerger dans cette poursuite de l’or. Le Ghana, en particulier, a adopté des politiques audacieuses, quadruplant ses réserves après 2023 grâce à son initiative ‘Gold-for-Oil’ et à l’exigence faite à ses compagnies minières d’orienter 20 % de leur production vers la Banque centrale. Désormais, le Ghana se classe cinquième avec 31,01 tonnes, montrant ainsi des signaux prometteurs pour cette région.
D’autres nations comme le Nigéria et le Kenya n’ont pas manqué de manifester leur intention d’accroître leurs achats d’or. Cette tendance est en phase avec une initiative mondiale croissante, où une majorité des banques centrales, d’après le World Gold Council, prévoient un accroissement progressif de leurs réserves.
Vers une monétisation alternative et une sécurisation physique
Cet intérêt grandissant pour l’or est également renforcé par l’attrait pour des solutions monétaires alternatives. L’éventualité de monnaies numériques de banques centrales adossées partiellement à l’or se popularise, suggérant une innovation monétaire susceptible de renforcer la confiance économique régionale. En parallèle, la sécurisation physique des lingots sur le sol africain s’érige en priorité stratégique, à mesure que les scénarios géopolitiques mondiaux deviennent de plus en plus imprévisibles.
Ce que l’Afrique du Sud, ancien leader incontesté de la production d’or mondiale, révèle est bien plus qu’un simple classement ; c’est le reflet d’une évolution économique où la) possession d’or devient un marqueur de puissance stratégique que plusieurs pays africains ambitionnent de maîtriser dans la décennie à venir.