Nkéni-Alima choisit son leadership
À Gomboma, chef-lieu du tout nouveau département de Nkéni-Alima, les délégués du Parti congolais du travail ont élu Yves Fortuné Moundele-Ngollo Ehourossia comme président de leur conseil fédéral. L’assemblée générale constitutive, tenue sous l’autorité de Pierre Moussa, marque l’ancrage institutionnel du parti dans ce territoire récemment créé.
La séance a consacré la fin de la tutelle exercée jusqu’ici par la fédération des Plateaux sur les districts de Gomboma, Makotipoko, Ongony, Ollombo, Abala et Allembé. Désormais, ces six collectivités forment un ensemble administratif autonome dont le pilotage politique revient à la nouvelle équipe fédérale.
Profil d’un député attendu au tournant
Élu de la circonscription unique d’Ongony à l’Assemblée nationale, Yves Fortuné Moundele-Ngollo Ehourossia est réputé pour sa proximité avec les bases rurales. Devant les cadres, il a confessé une « émotion sincère » liée à la confiance placée en lui et a promis d’« mettre toute son énergie » au service du parti.
Son parcours parlementaire, entamé lors de la précédente législature, s’est distingué par un plaidoyer en faveur de l’amélioration des dessertes routières et électriques. Des chantiers que le nouveau président fédéral veut transformer en relais d’adhésion militante, convaincu que le développement local reste le meilleur argument politique.
Un département stratégique pour le PCT
Le découpage territorial ayant conduit à la naissance de Nkéni-Alima répond à un objectif d’administration de proximité inscrit dans la politique de décentralisation portée par le gouvernement. Pour le PCT, l’enjeu est double : consolider son implantation et offrir un cadre d’expression adapté aux réalités socio-économiques locales.
La zone compte une mosaïque de terres agricoles, de couloirs fluviaux et d’axes routiers menant vers la Cuvette et les Plateaux. En structurant une direction politique dédiée, le parti entend mieux articuler les attentes des populations avec les programmes nationaux de développement, notamment en matière d’agro-industrie et d’infrastructures.
Cap sur le 6ᵉ Congrès ordinaire
Au terme de la réunion, Pierre Moussa a rappelé que le 6ᵉ Congrès ordinaire du PCT se déroulera en décembre. Il a invité la base de Nkéni-Alima à « faire preuve d’exemplarité » durant la préparation, afin que la jeune fédération soit représentée avec cohésion et discipline.
Les différentes commissions du congrès, qu’elles soient politiques, organisationnelles ou financières, réclament une contribution active de toutes les fédérations. L’installation d’un conseil fédéral opérationnel plusieurs mois avant l’échéance constitue donc un test grandeur nature pour la nouvelle direction issue du vote de Gomboma.
Révision des listes électorales : un chantier prioritaire
Parallèlement à la préparation du congrès, le parti mise sur la révision des listes électorales pour renforcer sa légitimité démocratique. Pierre Moussa a exhorté militants et sympathisants à sensibiliser les populations sur l’importance de cette opération, jugée cruciale pour l’équité des prochains scrutins locaux et nationaux.
Le commissaire politique Pierre Mabiala, officiellement installé durant l’assemblée, a pour mission de superviser cet exercice dans les six districts. Il compte déployer des équipes mobiles dans les villages reculés afin de garantir que personne ne soit exclu du processus pour des raisons géographiques ou administratives.
Cohésion, discipline et résultats
Dans son discours inaugural, Yves Fortuné Moundele-Ngollo Ehourossia a insisté sur la « cohésion » et la « discipline » comme conditions de l’efficacité politique. Il a souligné que la culture interne du PCT repose sur la collégialité, évitant ainsi les clivages susceptibles de fragiliser la jeune structure fédérale.
Le nouveau bureau veut instaurer des réunions mensuelles élargies, où cadres et militants de base pourront évaluer l’avancement des projets socio-économiques. L’idée est de transformer chaque initiative de développement, qu’elle concerne une route ou un dispensaire, en vecteur de mobilisation et de visibilité pour le parti dans le département.
Une étape vers la consolidation nationale
Au-delà des frontières de Nkéni-Alima, la tenue de cette assemblée générale confirme la stratégie de maillage territorial poursuivie par le PCT depuis plusieurs années. En alignant son organisation sur les contours administratifs, le parti espère fluidifier la remontée d’informations et accélérer la mise en œuvre des politiques publiques.
Les observateurs voient dans cette progression un signal de continuité avec la ligne du président Denis Sassou Nguesso, axée sur la stabilité et la proximité. Pour nombre de militants, la création de nouvelles fédérations constitue un levier efficace pour moderniser l’action politique tout en préservant l’unité nationale au sein de la République du Congo.