Un signal fort venu de l’OMS
La visite du Dr Vincent Dossou Sodjinou, représentant de l’Organisation mondiale de la santé, au siège de Marcher courir pour la cause le 17 septembre, a scellé un appui officiel à l’association congolaise engagée dans la prévention des maladies non transmissibles.
À l’issue de la rencontre, le responsable onusien a salué « la valeur ajoutée » de MCPLC et confirmé sa volonté de l’accompagner. Ce geste intervient parce que la démarche de l’ONG, centrée sur l’activité physique et le dépistage précoce du diabète, épouse les orientations stratégiques de l’OMS.
MCPLC, un acteur enraciné dans la communauté
Créée pour rapprocher sport et santé, MCPLC mise sur des événements populaires afin de toucher un large public. Son président, Rodrigue Dinga Mbomi, rappelle que chaque édition de la Traversée du Mayombe attire plusieurs milliers de participants et offre un dépistage gratuit.
Lors de la cinquième édition, programmée pour 2025, l’association indique que 3 000 personnes ont déjà bénéficié d’un test glycémique. Ces chiffres, partagés avec l’OMS, témoignent d’une méthodologie axée sur le terrain et sur la participation citoyenne.
La maison Elombe, vitrine du modèle sport-santé
Le nouveau siège de MCPLC, baptisé maison Elombe, héberge des espaces de remise en forme et de sensibilisation adaptés aux publics vulnérables. Son édification a été rendue possible par une soirée caritative, destinée à mobiliser des fonds pour la lutte contre le diabète.
En inaugurant ces locaux, l’association matérialise un concept où l’exercice physique, la nutrition équilibrée et le suivi médical sont proposés sous le même toit. La structure sert également de lieu d’expérimentation pour des programmes pilotes que l’OMS pourrait documenter ou répliquer ailleurs dans le pays.
Un concours de taxis pour relayer le message
À l’approche de la Journée internationale du diabète, célébrée le 14 novembre, MCPLC lancera le concours Taxi bomoyi. L’objectif consiste à former des chauffeurs de taxis pour qu’ils deviennent des relais communautaires capables de diffuser des conseils de prévention.
Ce dispositif, inédit dans la capitale, s’appuie sur la forte mobilité de ces professionnels, capables de partager des messages de santé auprès d’un public varié. Pour l’OMS, le projet illustre la capacité de l’ONG à innover en adaptant ses actions au contexte urbain congolais.
Alignement avec la politique nationale de santé
Le Dr Sodjinou a souligné que le partenariat naissant sera mis au service du ministère de la Santé. L’idée est de fédérer, autour de MCPLC, les autres initiatives locales en matière de prévention des maladies non transmissibles, afin d’en faire une ressource pour la stratégie gouvernementale.
Selon lui, ce mécanisme permettra de consolider les indicateurs suivis par les autorités, mais aussi de mutualiser les moyens. Sur ce point, l’association se dit prête à partager ses outils de suivi, ses bénévoles formés et son réseau de partenaires privés.
Traversée du Mayombe 2025 : un laboratoire grandeur nature
La prochaine Traversée du Mayombe se présente comme un terrain d’évaluation à ciel ouvert pour la collaboration OMS-MCPLC. L’événement combinera randonnée, séances de dépistage et ateliers culinaires adaptés aux personnes à risque.
En présentant le rapport d’activités de l’édition précédente, MCPLC a montré qu’un protocole rigoureux de collecte de données avait été appliqué. L’OMS envisage de capitaliser sur ces résultats pour affiner ses recommandations, notamment concernant l’importance de l’activité physique et de la nutrition dans la prévention du diabète.
Culture, sport et prévention au cœur d’Elombe
Une nouvelle soirée Elombe, mêlant musique, exposition artistique et démonstrations sportives, est en préparation. L’association veut faire de la culture un vecteur d’adhésion supplémentaire à la cause du diabète.
Pour le représentant onusien, cette approche plurielle renforce l’acceptation sociale des messages de santé. Elle crée un espace où la prévention devient festive, contribuant à réduire les idées reçues sur la maladie et à encourager la pratique régulière d’une activité physique.
Vers une plateforme nationale des initiatives NCD
Au-delà des projets visibles, l’OMS souhaite s’appuyer sur MCPLC pour cartographier les actions menées par d’autres acteurs, publics comme privés. L’objectif est de disposer d’une base de données centralisée, facilitant la coordination et l’évaluation des programmes.
Rodrigue Dinga Mbomi voit dans cette plateforme un moyen de renforcer la visibilité des efforts déployés localement. Il insiste cependant sur l’importance de conserver l’agilité de son association, qui repose sur des bénévoles et des partenariats souples avec les municipalités.
Financement et pérennité des actions
La construction de la maison Elombe a démontré la capacité de MCPLC à lever des ressources auprès de donateurs privés. L’OMS, sans promettre de financement direct, envisage d’orienter l’ONG vers des fonds multilatéraux dédiés aux maladies non transmissibles.
Le Dr Sodjinou rappelle que la pérennité dépend autant de la diversification des ressources que de la formation continue des intervenants. À cet égard, l’OMS propose des modules de renforcement des capacités destinés aux équipes de MCPLC et à leurs partenaires.
Un partenariat appelé à grandir
Au terme de sa visite, le représentant onusien a déclaré vouloir « traduire cette confiance en réalité ». Les prochains mois seront donc consacrés à l’élaboration d’une feuille de route conjointe, précisant les axes prioritaires : dépistage, formation des relais communautaires et collecte de données.
Pour MCPLC, l’appui de l’OMS conforte une stratégie amorcée depuis plusieurs années. L’association se dit prête à étendre ses programmes dans d’autres départements du Congo-Brazzaville, en s’alignant sur la politique de décentralisation sanitaire encouragée par les autorités nationales.